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Top 10 des rumeurs sur les entreprisesE-reputationTop 10 des rumeurs sur les entreprises

Top 10 des rumeurs sur les entreprises

crise veille

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Les fausses rumeurs sur les entreprises, comment réagir pour préserver sa réputation ?

Les fausses rumeurs sont un outil de manipulation des foules utilisé depuis le Moyen-Âge ! Face aux intox, les entreprises doivent défendre leur réputation et préserver leur notoriété coûte que coûte. Comment réagissent-elles ? Nous allons vous présenter le top 10 des fausses rumeurs d’entreprise et leurs réactions face aux fake news.

1 – La fausse mort de Martin Bouygues, relayée dans tous les médias en 2015

Le samedi 28 février 2015, toute la presse française et de nombreux médias internationaux relayent la mort du PDG de Bouygues. Comment une fausse information de cette ampleur a-t-elle pu se propager aussi vite dans l’espace médiatique ? C’est que l’erreur a été commise par l’Agence France-Presse (AFP), la plus célèbre agence de presse française. L’AFP ce n’est pas n’importe qui. C’est l’une des principales agences de presse mondiales. Sa crédibilité ne fait pas défaut. C’est elle qui collecte les éléments d’informations, vérifie les faits, recoupe les sources et diffuse l’information, sous une forme de dépêche neutre, fiable et utilisable directement par tous les médias ainsi qu’auprès des grandes entreprises et administrations.

Il était 14h28, un samedi après-midi, quand une alerte est apparue sur le fil de l’AFP : « Martin Bouygues est décédé samedi matin dans sa résidence de l’Orne (mairie)« . Un coup de tonnerre. Quelques minutes plus tard, plusieurs médias – dont les Echos (la publication économique française de référence qui publiera des excuses publiques) – envoient des alertes afin de prévenir leurs lecteurs du décès de l’industriel français.

excuses les echos mort martin bouygues

Moins de 15 minutes plus tard, une seconde dépêche AFP précise : « L’industriel Martin Bouygues est décédé samedi matin, à l’âge de 62 ans, dans sa résidence de La Roche Mabile, près d’Alençon (Orne), a-t-on appris auprès du maire de la commune voisine de de Saint-Denis-sur-Sarthon. « Je ne peux que vous confirmer sa mort », a déclaré à l’AFP le maire Michel Julien, qui s’est refusé à préciser les conséquences (sic) du décès de l’industriel. » A 14h46 , l’agence Reuters (l’une des plus vieilles agences de presse du monde, britannique, spécialisée dans l’information financière) dégaine à son tour et fait part du décès de Martin Bouygues en « sourçant » France Info.

décès martin bouygues afp

La fausse rumeur était finalement due à un simple quiproquo entre un journaliste (qui parlait de Mr Martin Bouygues) et le maire d’une commune de Normandie (qui déplorait le décès d’un certain Mr Martin). Aucune mauvaise intention de la part de l’AFP. Aussi, le groupe Bouygues s’est contenté d’un communiqué de presse pour démentir la fausse information. En moins d’une heure, les médias se sont tous rétractés et l’infox est finalement restée sans conséquences.

A l’AFP, c’est le calme plat jusqu’à 15h25 où une dépêche indique que « La direction de TF1 dément la mort de Martin Bouygues« . Sept minutes plus tard, l’agence envoie une nouvelle alerte avec, cette fois, écrit en capital : « ANNULATION« . A 15h40, le groupe Bouygues fait part de ses regrets qu’une « telle rumeur ait pu se propager« .

A 15h47, l’AFP présente ses excuses, via Twitter, à Martin Bouygues pour cette « terrible erreur » puis indique qu’une « enquête est en cours au sein de notre (leur) rédaction« .

décès martin bouygues communiqué fakenews

2 – L’annonce d’une fausse faillite fait baisser les cours de la Société Générale

En août 2011, une fausse rumeur se répand au sujet de la Société Générale, l’une des principales banques françaises. Selon la rumeur, la banque serait en faillite à cause de la crise grecque. Aussi, en quelques jours, faute d’une communication de crise adéquate, ses actions baissent de 15% !

Le dimanche 7 août, le Mail on Sunday, l’édition dominicale du Daily Mail publie un article catastrophiste signé par deux journalistes Simon Watkins et Dan Atkins. Ils présentent la Société Générale «au bord de la faillite après de terribles pertes dues à son exposition sur la dette grecque» et UniCredit «pouvant s’effondrer de façon similaire» à la banque française.

Les deux journalistes ajoutent que David Cameron a interrompu ses vacances la nuit dernière [samedi, ndlr] pour parler de la situation avec Nicolas Sarkozy», un fait qui n’a pas été confirmé.

Repris sur des sites en ligne comme celui de CNN, cité sur de nombreux forums, twitté par de nombreux internautes, copié sur des blogs, l’article fait dès lundi 8 août chauffer la machine à rumeur. De nombreux éléments accréditent en effet la vraisemblance de l’article du Mail on Sunday : la Société Générale est très exposée à la crise grecque. Le 3 août, son patron Frédéric Oudéa a d’ailleurs annoncé un résultat trimestriel en baisse après une dépréciation de 395 millions d’euros sur les titres d’Etats grecs.

Mercredi matin la rumeur selon laquelle la Société Générale serait dans une situation si grave que le gouvernement français doive intervenir pour la sauver prend de l’ampleur sur les marchés. L’annonce surprise d’une réunion à l’Elysée sur la situation financière dans la matinée fait l’effet d’une bombe, et crédibilise l’article du Mail on Sunday. L’absence de toute communication des dirigeants de la Société Générale n’arrange rien. La fausse information crédibilisée par l’absence de prise de parole de la banque fait boule de neige. La crise nait. 

Pendant ce temps, le titre s’effondre en Bourse, et avec lui les autres valeurs financières.

C’est seulement le soir que la direction de la Société Générale dénonce ces rumeurs et demande à l’Autorité des marchés financiers (AMF) l’ouverture d’une enquête sur le lancement de ces bruits. Mais le mal est fait : la banque a vu son titre fondre de 14,7% en une seule séance de cotation.

L’Autorité des marchés financiers finira par interpeller le journal dominical britannique Mail on Sunday, lui rappelant les règles de l’information sur des sociétés cotées. Société Générale réclamait 1 million d’euros au Mail on Sunday ce qui se termina par la signature d’une transaction financière.

Le gendarme boursier français précisera dans un communiqué de presse avoir renoncé à sanctionner la maison mère du Mail on Sunday, Associated Newspapers, part of Daily Mail & General Trust , notant que le journal avait rapidement rectifié ses informations et publié un démenti de la Société Générale.

Aucun coupable n’a pu être identifié comme étant à l’origine de cette information déstabilisatrice. Il y a toutefois de grandes probabilités que cette fausse rumeur soit due à la mauvaise lecture d’un feuilleton fiction réaliste, paru dans le journal français Le Monde. Quoi qu’il en soit, la Société Générale n’a réagi à cette rumeur qu’au bout de trois jours ce qui constitue une erreur stratégique particulièrement dommageable. Pour éviter les dégâts d’image et les dommages financiers qui suivent, mieux vaut étouffer les fausses rumeurs rapidement !

3 – Mark Zuckerberg aurait prévu de léguer des millions à des utilisateurs Facebook

En décembre 2015, une rumeur circule sur l’intention de Mark Zuckerberg de léguer plusieurs millions de dollars à des utilisateurs de Facebook. Pour faire partie des chanceux, il fallait partager le post en question sur les réseaux sociaux… ben voyons.

Cette fausse rumeur était due à une surinterprétation. Mark Zuckerberg avait bien évoqué sa volonté de faire don de ses parts de Facebook, mais à la fondation Chan Zuckerberg uniquement. La propagation de la fausse rumeur a été naturellement stoppée par d’autres utilisateurs de Facebook. L’entreprise n’a même pas eu besoin de s’en mêler. La fondation en question a même bénéficié d’un petit coup de publicité.

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4 – Ils font croire que Starbucks offre des boissons gratuites aux SDF

En août 2017, une fausse promotion est annoncée pour la chaîne Starbucks. Le faux message publicitaire indique que le 11 août, les magasins Starbucks offriraient des boissons gratuites aux SDF sans papiers. Ce soi-disant « Dreamer Day » a enflammé l’imagination des internautes. L’entreprise Starbucks s’est vue accusée de mener une opération piège pour rassembler des sans-papiers, afin qu’ils soient identifiés en vue de leur expulsion par les services de police.

sdf rumeur starbucks

La fausse rumeur provenait finalement d’un post satirique sur le forum 4chan. Starbucks a démenti cette fausse information.

Mais l’année suivante, un magasin Starbucks a été accusé d’avoir viré deux hommes noirs pour non-consommation, alors qu’ils attendaient simplement un ami pour commander. La fausse info du « Dreamer Day » est alors remontée à la surface. C’est qu’après une fausse rumeur, mieux vaut se tenir à carreau pendant plusieurs mois pour rattraper sa réputation.

5 – L’Oréal accusé de racisme à cause de produits pour peau noire antivolés

En juin 2020, une consommatrice tourne une vidéo dans un magasin Carrefour et s’interroge. Elle démontre que les fonds de teint L’Oréal destinés à une peau foncée sont protégés par un antivol… mais pas ceux pour les peaux claires. L’entreprise ferait-elle preuve de racisme en pensant que les femmes noires volent plus que les autres ? C’est ce que sous-entend clairement la publication sur twitter de cette cliente.