La crise est une barrière qui se dresse entre les entreprises, leurs dirigeants et les français.
La pression de la crise, qu’elle soit médiatique ou numérique, emmure trop souvent les personnalités publiques dont la communication de crise inadaptée donne le sentiment qu’ils sont soit impuissants soit dans le déni. Cette perception est, en fait, souvent liée à l’effet de sidération suscité par la crise qui tétanise les personnalités faisant face à la crise, pourtant souvent habituées des médias. Dans une crise, tout est chamboulé. Plus aucun repère de communication n’est valable. Plus aucune habitude de prise de parole ne tient. Les codes d’une crise ne sont pas ceux de la communication corporate.
Twitter est une guillotine sociale
L’actualité nous en offre des exemples quotidiennement comme avec les accusations de viol portées, il y a quelques jours, contre Maxime Cochard et son compagnon Victor Laby, faisant naitre un nouveau scandale au Conseil de Paris. Ces accusations ayant été contestées par l’élu dans un communiqué de presse relayé sur son compte Twitter, annonçant une plainte pour diffamation confiée à l’avocate Maitre Fanny Colin du cabinet d’avocats Versini Campinchi, Merveille & Colin dirigé par Jean-Pierre Versini-Campinchi, notamment avocat de François Fillon.
Les demandes de retrait de l’élu sont intervenues avant même toute enquête. Les appels à la démission se sont multipliés avant même toute plainte et avant même tout procès équitable. Twitter est une guillotine. On l’avait déjà vu avec Christophe Girard ou Olivier Duhamel, les réseaux sociaux sont désormais des instruments de mise à mort politique, économique, professionnelle … sociale.
Telle la Peste, les accusations médiatiques et numériques infusent leur poison qui abime immédiatement et durablement l’image et la réputation. La puissance du lynchage numérique et sa pression humainement insupportable font le reste. Oui, la parole des victimes doit être écoutée et entendue. Oui la Justice doit passer. Jamais, une parole ne devrait en revanche être sacrée. Chaque parole se vaut. La sacralisation de la parole de la victime aboutit nécessairement à un déni de Justice. Toute accusation vaut aujourd’hui condamnation d’où l’importance de déployer une stratégie de communication de crise permettant de faire entendre sa vérité, de protéger son image et sa réputation en imposant dans le débat public ses arguments. Sans une bonne stratégie de gestion de crise, alors, relayés en continue, répétés en boucle, les arguments de l’accusation imposent la culpabilité dans les esprits. La présomption d’innocence est alors reléguée au rang de fiction juridique.
La crise née d’une scandale, de critiques ou d’une polémique, fait toujours de l’audience, suscite l’engagement sur les publications des réseaux sociaux et est généralement largement reprise et légitimée par les médias traditionnels dont certains se comportement aujourd’hui davantage comme des régies publicitaires que comme des professionnels rigoureux de l’information.
Reconnaissons le, quand la laideur apparaît chez ceux que l’on admire ou que l’on jalouse alors on ne peut s’empêcher de regarder même furtivement. C’est ce voyeurisme jaloux qui suscite l’intérêt du public et qui alimente la crise incitant chacun à révéler sa part d’information.
De toute crise naît une chance. La crise a toujours en son sein une opportunité à saisir.
A chaque crise médiatique, à chaque chute entrepreneuriale, chaque fracture juridique, le conseiller en communication de crise apparaît comme un recours qui surgit. On attend de lui une réponse une solution rapide et protectrice. Il est le dernier rempart avant la chute médiatique et numérique.
La crise est une ligne en zigzag avec ses sauts et ses sursauts. Rien n’est jamais lisse ni linéaire.
Il faut savoir accueillir la crise car tu apprendras d’elle. Il ne faut notamment pas se réfugier dans le silence qui fait de vous un coupable aux yeux de l’opinion publique.
La crise est un rideau opaque qui rend souvent illisible les attentes de l’opinion publique. C’est ce qui explique que le public regrette régulièrement de ne pas comprendre l’attitude des puissants pris à défaut.
Quel est l’héritage d’une crise ? En général, un peu plus d’empathie et de sobriété dans la communication des personnalités concernées. Souvent, une meilleure identification et une anticipation plus efficace des risques réputationnels.
Il existe des forces obscures sur les réseaux sociaux qui peuvent déclencher des crises. C’est tout l’intérêt d’anticiper les risques en les cartographiant.
Intégrer les stratégies juridiques à la communication de crise : le rôle de la communication sous contrainte judiciaire.
La crise est une situation ou période instable ou cruciale, dont l’issu aura un impact décisif, en bien ou en mal sur l’image, la réputation ou la valorisation d’une organisation, d’une personnalité, d’un produit ou d’un service.
Des dirigeants d’entreprises qu’on pensait exemplaires sont accusés d’un délit grave. Une plainte est déposée contre l’entreprise X et la presse publie textuellement toutes les accusations. Un client nous informe qu’une agence gouvernementale ou une autorité administrative indépendante mène une enquête sur ses activités. Le procureur annonce qu’il lance une enquête contre une entreprise ou un secteur en particulier. Voici quelques exemples de crises auxquelles sont confrontés les conseillers en communication de crise à Paris, en France, comme ailleurs dans le monde. Et parfois, les communicants de crise sont à l’origine de ce qui débouchera sur une crise pour une autre entité.
Ce texte vise d’abord à mieux comprendre notre métier qui est une discipline des relations publiques communément appelée la « gestion de crise » ou « communication de crise » ou « communication sous contrainte judiciaire ».
Du fait du contexte médiatique et sensationnaliste actuel, quels que soient les aspects juridiques d’un dossier, la perception qu’en a le public, dès le début d’une affaire et jusqu’à sa conclusion, peut avoir d’énormes répercussions sur la réputation et la situation économique de nos clients.
Cette perception, qui peut être aussi positive ou néfaste que « les faits avérés », peut même peser sur l’attitude de l’accusation, des agences règlementaires et des autres parties prenantes du processus judiciaire. Le rôle des relations publiques est donc de ramener la sérénité, en développant une stratégie et un message pour une communication rapide, honnête, détaillée et compatissante auprès de tous les interlocuteurs importants (internes et externes). Cette stratégie doit être élaborée en concertation avec l’équipe juridique, sans faire l’autruche.
Selon l’un des associés de l’agence LaFrenchCom, spécialisé dans les affaires de crime en col blanc (délinquance financière), « la communication des avocats et les relations presse sont particulièrement importantes au cours de la phase d’enquête judiciaire, parce qu’elles permettent de mieux influencer la manière dont les médias perçoivent votre client. Votre objectif est que les journalistes et les internautes aient une bonne impression au premier abord, qui avec un peu de chance sera confirmée au fur et à mesure de l’enquête. S’ils ont l’impression que vous cachez quelque chose, il sera difficile de les faire changer d’avis ensuite. »
Mais, selon l’agence LaFrenchCom, les stratégies de communication de crise jouent aussi un rôle essentiel lors de l’inculpation, avant et pendant le procès. C’est d’ailleurs un aspect peu connu. « Un expert en gestion de crise peut expliquer à l’avocat qu’il accompagne de manière objective la perception qu’une personne extérieure aurait de ce qu’il aura l’intention de présenter aux jurés d’assises ou au procureur et me faire des suggestions et recommandations très utiles pour faire entendre la voix de son client face à la partie adverse et ses avocats », souligne l’agence de communication de crise installée au coeur de la capitale parisienne.
Disposer d’un porte-parole qui ne soit pas un avocat, mais qui a été formé par des experts en communication sous contrainte judiciaire, peut permettre d’éviter les réactions parfois peu judicieuses d’avocats se sentant débordés par les questions des journalistes avant, pendant ou après une audience judiciaire.