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Le risque zéro n’existe pas

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Comment vivre avec les petits et grands périls de notre société ?

Comment gère-t-on les risques, notamment collectifs, dans l’appareil d’Etat ou les grandes entreprises ? Le sujet est particulièrement d’actualité.

Dans les médias, comme sur internet, ce sujet du risque est hautement d’actualité. Qu’il soit nucléaire, financier, politique, industriel, judiciaire ou terroriste, c’est le risque collectif qui intéresse ici en pleine crise sanitaire du COVID19. Dans une agence de communication de crise implantée au coeur de la Capitale, se tient un débat confidentiel instructif qui réunit des ténors du barreau, des députés, des hauts fonctionnaires, des risk manager, des magistrats, des conseillers en communication, un vétérinaire, un médecin militaire, des journalistes et des experts en risques industriels.

En ouvrant ses portes, l’agence de gestion de crise permet de découvrir le travail de ces professionnels réputés de la gestion du risque rarement montré au public. Dans l’appareil d’Etat ou dans les grandes entreprises, ces experts du risque organisent, assurent, réglementent… en un mot gèrent le risque et la communication autour du risque.

Guidés par un commentaire qui se veut détaché, parfois trop, nous suivrons un directeur de centrale nucléaire accompagné d’un inspecteur, dont la mission est d’éplucher les procédures de sécurité, de mettre en évidence les dysfonctionnements éventuels… Rien n’est laissé au hasard, jusqu’au moindre tube de colle.

Au coeur d’une base aérienne, un expert étudie, lui, le comportement de pilotes d’un appareil militaire au cours d’une simulation de crise. Pour mener à bien leur mission, ces pilotes n’hésitent pas à mettre des arbitrages sur les consignes de sécurité. Mais ces transgresseurs raisonnables des règles sont nécessaires au bon fonctionnement du système, assure le médecin militaire.

Le risque se gère essentiellement à l’intérieur et à l’extérieur

Chez Danone, le risque se gère essentiellement à l’intérieur. La multinationale s’assure elle-même, sauf pour les catastrophes. Comme nous l’explique le « risk manager » de Danone, le contrat d’assurance choisi dépend de l’appétit du risque de l’entreprise.

Le contrat d’assurance choisi dépend de l’appétit du risque de l’entreprise

Plus concrètement, comment un groupe industriel gère-t-il par exemple une crise alimentaire ? Comment fonctionnent les cellules de crises face à la vache folle, la listéria, la dioxine… ? Le tabou ne peut être levé que par la simulation de crise, comme dans cette boulangerie industrielle, soupçonnée d’avoir intoxiqué des milliers de personnes.

Dans ce genre de situations-catastrophe, la communication de crise, la gestion de la presse est un élément majeur. Même constat dans ce séminaire organisé pour une multinationale américaine sur les techniques de communication de crise. Des directeurs généraux y apprennent à parler aux médias en cas, par exemple, de rapt d’enfants de dirigeants. C’est ce qu’on appelle un mediatraining.

Tous ces scénarios ne sont pas vraiment rassurants. En fait, l’information distillée dans les médias s’avère très en dessous de la réalité des risques que nous encourons. Mais comme le rappelle judicieusement un philosophe, les hommes ont toujours eu le goût du risque, tandis que d’aucuns préfèrent l’accepter sans le gérer.