Gérer les médias pendant un procès : ce qu’il faut faire pour bien communiquer.
- Ne faites pas confiance aux médias comme relai autonome de communication pour assurer votre défense face à des litiges en cours ou à des procès imminents. Ce n’est pas le métier du journaliste de s’assurer que tout ce qui vous semble important soit communiqué comme il le faut aux bonnes personnes de la bonne façon, avec le bon ton et le bon message au bon moment. Un conseiller en communication de crise peut en revanche vous aider efficacement à vous assurer que vos messages soient relayés comme vous le souhaitez afin que vous maitrisiez votre récit et donc votre réputation dans les médias comme sur internet.
- Communiquez directement auprès de vos publics prioritaires, internes et externes, pour vous assurer qu’ils ont les informations souhaitées sur ce qui figure dans les médias. Sachez par exemple que de nombreuses banques et fonds d’investissements dénoncent des financements sur la base d’articles de presse pour risque réputationnel.
- Réfléchissez à la possibilité de prévenir certains de vos interlocuteurs-clés de la probabilité d’une couverture médiatique d’un dossier sensible avant qu’ils ne le découvrent dans la presse.
- Souvenez-vous que les employés (ou les joueurs de votre équipe si vous êtes un athlète par exemple) jouent un rôle crucial. Ils sont tous des ambassadeurs de votre organisation ou de votre entreprise, qu’on le veuille ou non.
Ce qu’il faut éviter comme erreur de communication sous contrainte judiciaire
- Conciliez votre stratégie juridique et la stratégie de communication sous contrainte judiciaire pour protéger votre réputation à court terme, quelle que soit l’issue du procès à long terme.
- Présentez un enjeu de société comme étant lié à votre affaire afin de le rendre accessible au plus grand nombre.
- Ne dites jamais « sans commentaire » si vous n’avez pas encore eu le temps de prendre connaissance du dossier. Dites plutôt : « Je voudrais pouvoir faire part de mes commentaires dès que j’aurai pris connaissance du dossier ». Si nécessaire, vous pouvez ajouter : « Je n’ai toujours pas pu prendre connaissance de ces éléments, pouvez-vous me les envoyer par e-mail ? »
- Dites aux journalistes que vous êtes bien conscient de leurs délais de bouclage, mais que vous avez besoin de rassembler les informations nécessaires pour leur fournir une réponse étayée par des faits.
- N’attaquez pas les médias. Jamais. Ni directement, ni dans le cadre de votre communication auprès d’autres interlocuteurs, car ils l’apprendront forcément. Les médias peuvent vous faire bien plus de mal que vous ne pourrez jamais leur en infliger. La plupart des médias ADORENT être poursuivis ou menacés, car cela fait vendre.
- Ne jugez pas de l’impact d’une couverture médiatique à l’aune de sa durée ou du sensationnalisme des gros titres. Demandez plutôt à vos auditoires-clés, ce que, eux, ils en pensent. Vous découvrirez peut-être qu’ils ne sont pas convaincus.
- Publier vos propres contenus et utilisez internet et les réseaux sociaux pour donner votre point de vue, si vous voulez communiquer auprès du grand public. Si vous ne voulez communiquer qu’auprès de certains interlocuteurs ciblés, vous pouvez même publier régulièrement sur un site Web protégé par un mot de passe partagé avec ces mêmes interlocuteurs.
- Ne partez pas du principe que vous savez comment présenter des informations négatives aux journalistes si vous êtes habitué à présenter des nouvelles positives. Faites du média-training.
- Mettez en place des systèmes internes et externes pour détecter les signaux faibles d’une crise et mettre fin aux rumeurs avant qu’elles fassent des dégâts.