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La communication de crise face aux faux journalistesActualitésLa communication de crise face aux faux journalistes

La communication de crise face aux faux journalistes

fakenews

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Le faux journalisme est un cancer de l’information

Avec le développement des nouvelles technologies, la multiplication de la puissance de calcul et notamment de l’intelligence artificielle, les « fake news » ont inondé le quotidien d’une information dévoyée massivement relayée par les réseaux sociaux.

Une enquête récente a démontré que des articles publiés par plusieurs médias reconnus dans différents pays du monde étaient en fait l’œuvre d’un réseau de faux journalistes. Les auteurs de ces articles avaient, en apparence, toutes les caractéristiques de vrais journalistes : les qualifications, la carrière, les contacts, etc., et pourtant ce n’étaient pas de vrais journalistes. Ce n’étaient même pas de vraies personnes.

Ces journalistes fictifs utilisaient des faux noms et des images générés par une intelligence artificielle et ont réussi à créer des personnages si convaincants que les médias ciblés ont publié leurs tribunes en étant persuadés qu’il s’agissait de personnes réelles et crédibles. Toute l’opération d’influence avait été orchestrée dans le but de diffuser de fausses informations au service d’intérêts commerciaux.

Créer le visage de quelqu’un qui n’existe pas est, par exemple, beaucoup plus facile qu’on le croit. Le site Web thispersondoesnotexist.com génère l’image d’un nouveau visage toutes les quelques secondes. Si vous consultez ce site, il vous suffit de rafraichir votre page Web pour avoir accès à une banque d’images sans limites et sélectionner celle qui correspond à l’objectif recherché. Ces images sont trafiquées, donc, contrairement aux images volées, on ne peut pas en retrouver la source.

Le phénomène des fausses identités n’a rien de nouveau. On l’a vu avec le « catfishing » et les « deep fakes » ou hypertrucages, qui font partie du quotidien des communicants de crise depuis quelques années. Associated Press révèle d’ailleurs que des espions ont même utilisé des visages générés par l’intelligence artificielle pour entrer en contact avec leurs cibles. Mais cette enquête récente démontre que les fake news ont atteint un seuil critique.

En effet, selon The Daily Beast, le réseau de faux journalistes, composé d’au moins 19 journalistes fictifs, a publié plus de 90 articles auprès de 46 médias différents au cours d’une seule année. Il s’agit bien de tromperie à l’information et de manipulation de l’opinion, à grande échelle.

En effet, quelles raisons aurions-nous de douter d’un article, écrit par un expert dans son domaine doté d’une page LinkedIn indiquant une solide expérience et des contacts dans le milieu concerné, et publié dans une revue respectée ?

On se souvient notamment du scandale des fausses tribunes ayant tenté de saboter l’OPA de Fosun sur le Club Med. Le spectre de la désinformation fait surface lors de toutes les grandes opérations économiques, sociales et politiques.
Le rôle des agences de communication de crise est de détecter ces opérations d’influence hostiles et de les anéantir.

Nous avons naturellement tendance à croire un article publié par un journal familier ou une source digne de confiance. Voilà pourquoi vous consommez peut-être des fake news sans vous en rendre compte.

Pourquoi certaines personnes agissent-elles ainsi ? Un individu ou un groupe d’individus peut utiliser un personnage fictif pour faire avancer ses idées sur le plan politique, pour promouvoir une certaine idéologie, pour discréditer une personne ou une organisation, ou pour nuire à la réputation de ses concurrents, tout cela dans l’anonymat.

Aujourd’hui plus que jamais, il est crucial de se poser des questions sur la légitimité, non seulement des contenus que vous consultez, mais aussi des personnes ou entités qui les ont rédigés, et notamment de s’interroger sur leurs motivations et leurs intérêts. Trop d’entreprises vivent aujourd’hui grassement de ces fakenews dont elles font un lucratif commerce au détriment de la vérité… et de la démocratie!

Les agences de gestion de crise sont missionnées quotidiennement pour décrypter les mouvements d’opinion hostiles et des campagnes d’influence malveillantes, identifier les sources de ces contenus offensifs, analyser le circuit de cette fausse information, suivre les tactiques numériques et médiatiques utilisés par les concurrents de leurs clients, …

La communication de crise offre de nombreux leviers permettant d’assurer la contradiction et de contenir ces opérations hostiles (fake news, propagande, déstabilisation, diffamation, fuite d’informations…)

Pour protéger votre réputation, comme toujours, il vaut mieux prévenir que guérir, car il est difficile de lutter, y compris sur le plan juridique, face à des personnes qui n’existent pas.

Si vous pensez avoir été contacté ou attaqué par une personne se cachant derrière une identité fictive, nous vous recommandons les stratégies suivantes :

  • organiser une visioconférence. Demandez à rencontrer la personne lors d’une visioconférence pour vérifier son identité. L’un des journalistes sur lesquels a porté l’enquête a refusé de participer à une réunion sur Zoom, ce qui a attiré l’attention et permis de démasquer la supercherie.
  • demander des photos supplémentaires. Exigez de voir d’autres photos de votre contact, prises à différents endroits. À l’heure actuelle, l’algorithme qui permet de générer ces fausses images n’est pas encore en mesure de créer efficacement plusieurs images convaincantes d’une même personne fictive.
  • observer les images. Examinez attentivement l’image utilisée. Les photographies générées par l’IA peuvent comporter certains défauts. Recherchez notamment des gouttes d’eau ou des bavures, des asymétries, un halo autour de la tête, des dents d’aspect peu naturel, des accessoires vestimentaires étranges ou un arrière-plan flou. Consultez aussi le site Internet whichfaceisreal.com, qui donne des conseils pour identifier les fausses photographies.
  • être vigilant sur LinkedIn et les réseaux sociaux professionnels. Réfléchissez avant d’accepter toute mise en relation sur LinkedIn ou les autres réseaux sociaux et professionnels, et contactez les membres de votre réseau pour vérifier l’identité de tous ceux qui vous envoient une demande de mise en relation. S’il s’agit d’un personnage fictif, il pourrait utiliser sa connexion avec vous pour accroitre sa crédibilité, voire s’en servir pour vous contacter directement ensuite, à des fins malveillantes.
  • vérifier les dates de création des sites Web et comptes sur les réseaux sociaux. Consultez la date de création des comptes sur Twitter ou les autres réseaux sociaux et de tous les sites Web auxquels est associée la personne qui vous a contacté. Si ces comptes ou pages ont été créés récemment, cela devrait vous alerter, ou en tout cas vous inciter à creuser davantage.