Dirigeants d’entreprises : comment bien communiquer face au risque judiciaire
En 2021, sur plus de 15.000 affaires pénales portées devant la justice, entre 3.000 et 4.000 étaient directement liées à des dirigeants d’entreprises. Ces nombreuses crises judiciaires qui ont secoué la vie de ces personnalités publiques, mais aussi celle de leurs entreprises, ont ravivé le spectre du risque judiciaire qui plane sur les chefs d’entreprises. Il a en outre mis en évidence la nécessité pour eux de développer une stratégie efficace pour une bonne communication sous contrainte judiciaire afin de préserver leur image de marque et le capital réputationnel de leurs entreprises malmenées par ces épisodes judiciaires.
Se faire assister par des experts en communication juridique spécialisés dans la communication judiciaire …
La règle d’or ici est de ne pas faire face seul à un risque judiciaire et de ne pas se murer dans une posture de silence contreproductive. Que l’on reconnaisse les faits ou que l’on conteste les accusations, il est toujours possible de faire publier une interview confession, de diffuser des communiqués de presse par son avocat, de signer des droits de réponse ou encore de faire corriger des informations journalistiques erronées.
Il est conseillé d’avoir recours à l’expertise des spécialistes de la communication sous contrainte judiciaire pour vous aider à mettre en place une stratégie de communication appropriée. Ces spécialistes de la gestion de crise judiciaire travaillent en étroite collaboration avec les avocats et l’entourage des mis en cause. Ils définissent la posture publique à adopter face à la crise judiciaire et élaborent les prises de parole en ligne avec la stratégie de défense judiciaire afin de protéger au mieux votre image dans la presse et votre réputation sur internet. Ces ténors de la communication sous contrainte judiciaire offrent à leurs clients des mediatraining de crise de haut vol qui permettent de délivrer un message fort au bon public par le bon support au bon moment pour que se reconstruire après la crise soit moins difficile.
La communication de crise face aux à la multiplication des accusations d’agressions sexuelles …
Tout responsable d’entreprise peut se retrouver face à une crise judiciaire. Une garde à vue ou une mise en examen souille profondément la réputation du dirigeant, mais aussi fragilise l’entreprise en général.
Le secteur public comme les fédérations professionnelles ne sont pas épargnées par la crise judiciaire et n’ont d’ailleurs pas été épargnées par cette déferlante d’accusations d’agressions sexuelles.
En février 2021, le monde du cinéma français déjà secoué par les affaires d’agression sexuelle, en a connu une à son plus haut sommet. Dominique Boutonnat, le patron du Centre National du Cinéma a été accusé d’agression sexuelle par son filleul, avant d’être mis en examen suite à son audition.
Si les investigations se poursuivent, le patron de l’institution centrale du cinéma français s’est publiquement tardivement exprimé sur le sujet. C’est son talentueux avocat Maitre Emmanuel Marsigny qui a pris la parole pour faire part de la sérénité de son client, niant toute accusation.
Les accusations ont été nombreuses dans le monde de la culture. L’artiste Claude Lévêque a été accusé début janvier par un autre artiste d’agressions sexuelles dans les années 1980, sur lui et ses deux frères. Le plasticien dénonçant alors «des propos diffamatoires et calomnieux».
Le comédien Ary Abittan a été interpellé le 31 octobre et placé en garde à vue, l’acteur a été mis en examen pour viol après la plainte d’une jeune femme. Il a gardé le silence pour laisser la police faire son travail, et aussi « respecter la parole de la victime », indiqua Maitre Caroline Toby, Avocat associé chez STAS & ASSOCIES, son avocate, au Parisien. Cette dernière souligna toutefois que son client reste « présumé innocent ».
L’acteur Richard Berry a été visé fin janvier par une plainte de sa fille Coline pour «viols et agressions sexuelles», remontant aux années 1980. Le comédien dément formellement laissant la parole à ses avocats.
Une enquête pour «viols sur mineurs» et «complicité de viols sur mineurs» a été ouverte en janvier contre le producteur de télévision Gérard Louvin et son mari, après la plainte du neveu du M. Louvin. Le couple riposte tardivement avant de multiplier les communiqués de presse signés par ses avocats pour démentir «fermement les accusations opportunistes».
Cela s’est produit également pour l’agent de mannequins Jean-Luc Brunel et l’entraîneur de patinage Gilles Beyer dénonçant un lynchage médiatique et judiciaire par la voix de leurs avocats. C’est ici le tribunal de l’opinion publique et le tribunal médiatique qui sont mis en cause par les défenses.
Le monde du sport de haut niveau n’y a pas échappé. L’ancien nageur de l’équipe de France Yannick Agnel, mis en examen pour viol et agression sexuelle sur une mineure de 13 ans, a reconnu la « matérialité » des faits qui lui sont reprochés, a indiqué la procureure de Mulhouse. Il conteste cependant avoir exercé toute « contrainte ». Ses avocats et ses conseillers en communication de crise ont du affronter une conférence de presse de la procureure diffusant largement les charges dont il était soupçonné.
La communication de crise face aux accusations de fraude fiscale
En mars 2021, l’enseigne McDonald’s France, une chaîne de restauration rapide américaine a été elle aussi secouée par une crise judiciaire. Il s’agit d’une affaire juridique de fraude fiscale dans laquelle des cadres actuels et anciens de l’entreprise ont été placés en garde à vue pour audition puis relâchés des locaux de l’Office dédié à la lutte contre les infractions financières et fiscales (OCLCIFF), dans le cadre d’une enquête ouverte par le Parquet national financier (PNF) sur des soupçons de fraude fiscale.
Les responsables concernés sont Denis Hennequin, PDG en 2009 de McDonald’s Europe, Jean-Pierre Petit, PDG de l’enseigne en France, et Salvatore Perri, ex-directeur général France et Europe du Sud.
Parmi eux, l’actuel Directeur général de Burger King France Jérôme Tafani, à l’époque en fonction chez McDonald’s France. Cette affaire qui a démarré en 2016 suite à une plainte des salariés, a éclaboussé celui qui venait de prendre les rênes de la filiale française de la chaine concurrente de restauration rapide américaine Burger King.
Si Jérôme Tafani ne s’est pas exprimé sur la question, son ancienne entreprise, directement visée par cette affaire, ne s’est pas faite prier pour intervenir. Elle afficha clairement son intention de jouer la carte de la transparence.
C’est la conclusion d’une convention en 2009 entre la maison-mère de McDonald’s et sa filiale française qui a éveillé les soupçons. Cet accord prévoyait qu’une partie des bénéfices engrangés par la filiale française soient renvoyés aux Etats-Unis, échappant ainsi à l’impôt.
Selon le Canard enchaîné, le fisc français espère récupérer « de 300 à 600 millions d’euros, voire un milliard ».
Interrogée par l’AFP, McDonald’s France a indiqué que l’enseigne déclarait « ses activités en France et paye tous les impôts dus conformément aux législations en vigueur » et figurait, « par exemple, parmi les plus importants contributeurs à l’impôt sur les sociétés ».
Elle précise avoir, avec ses franchisés, payé entre 2009 et 2013 « un impôt sur les sociétés cumulé de plus d’un milliard d’euros en France ».
L’enseigne a affirmé collaborer avec les autorités judiciaires et continuer « à ce jour à entretenir, au nom de son actionnaire, des échanges réguliers et techniques sur la question complexe de la valeur des redevances de marque et de savoir-faire avec l’ensemble des administrations et des autorités compétentes ».
Maitriser les évènements
Le fait d’anticiper, de prendre les devants dans le cadre d’une action cohérente de communication de crise et structurée de prise de parole permet d’éliminer les rumeurs et les fausses informations qui naissent et circulent à une vitesse TGV.
Cette stratégie peut contribuer à rassurer les partenaires, les régulateurs, les investisseurs, les fournisseurs, les clients et les collaborateurs.
C’est la presse qui a la charge d’informer l’opinion publique. Un communiqué de presse lui permettra d’avoir des éléments précis à relayer. Parmi son auditoire, figurent les clients, les partenaires, les collaborateurs etc… Les conseillers spécialisés en communication judiciaire aident par ailleurs à identifier les types de questions que peuvent poser les médias afin de préparer la meilleure réponse possible en cohérence avec votre défense pénale. En effet, un mot mal placé, une idée mal exprimée peuvent entraîner des conséquences juridiques et réputationnelles fâcheuses.
Adopter la bonne stratégie de communication juridique
En temps de crise, l’opinion que se fait le public est largement tributaire des informations fournie par les médias. Et en l’absence de celles-ci, le champ est largement ouvert à toutes sortes de supputations, de spéculations, de commentaires etc… Il ne faut donc pas faire le lit à ces choses, mais plutôt prendre rapidement les devants en fournissant votre récit afin qu’il soit largement relayé et s’impose face aux arguments concurrents. C’est la raison pour laquelle, une stratégie de communication de crise doit être mise immédiatement en place face à une crise juridique. Un conseiller spécialisé en communication sous contrainte judiciaire aide à cela.
Communiquer régulièrement avec les journalistes
Il ne s’agit pas de divulguer les informations de nature à compromettre le déroulement des investigations. Mais il faut informer de temps en temps sur l’évolution de la situation. Cela met évidence le désir du mis en cause de laver son honneur et de contribuer à rétablir la vérité des faits. Les journalistes ne sont pas vos ennemis. Leurs articles peuvent servir vos intérêts d’image et de réputation en relayant votre récit.
Assurer une veille médiatique
Il faut surveiller de près les informations relayées et diffusées sur les différents canaux médiatiques et digitaux, afin d’intervenir le plus tôt possible pour rectifier si nécessaire ce qui doit l’être. Malgré une position privilégiée, les dirigeants d’entreprise ne sont pas à l’abri des déboires judiciaires naissant d’informations diffusées sur internet. Il est essentiel de maitriser à ce moment sa communication afin de préserver son image, la valorisation de son entreprise, etc…
Qu’est-ce que la Communication juridique / judiciaire ?
Au cours d’une procédure judiciaire (civile, pénale ou administrative) ou dans le cadre de procédure devant les autorités de régulation, les consultants en communication sous contrainte judiciaire expérimentés de l’agence LaFrenchCom (magistrat en disponibilité, ancien avocat, etc.) vous accompagnent pour définir et mettre en œuvre une stratégie de communication au service de la stratégie judiciaire définie par vos avocats.
Cabinet de conseil stratégique en communication de crise, fondé en 2014 par Florian Silnicki, LaFrenchCom a déjà accompagné plus de 300 entreprises et dirigeants français et étrangers dans la conception et la mise en œuvre de leurs stratégies de communication de crise.
LaFrenchCom a développé une méthodologie fondée sur le décryptage permanent du rapport de force politique, médiatique, numérique et social permettant de construire les argumentaires les plus percutants de nature à convaincre immédiatement les médias, les pouvoirs publics et, à travers eux, l’opinion publique en imposant le récit de nos clients dans les moments où l’actualité est la plus délicate pour leur image de marque.
Notre disponibilité et la réactivité des équipes d’experts en communication de crise de notre agence sont au service de la réputation de nos clients dans les situations les plus critiques, 24h/24 – 7j/7.
Que nos clients fassent face à des accidents industriels, des problématiques financières, des batailles boursières, des sujets sociaux et des restructurations, une communication judiciaire sensible, des enjeux réglementaires complexes, qu’ils aient besoin d’une Communication M&A, … nous assurons la défense et la promotion des projets stratégiques de nos clients auprès de toutes les parties prenantes, en interne comme en externe. Nos équipes sont des spécialistes de l’opinion publique, elles construisent l’acceptation médiatique et politique des opérations de fusions-acquisitions, de cession ou de spin-off.