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Cannes, #MeToo du cinéma : comment les communicants de crise ont géré le poison de la rumeur

l'express

Par Céline Delbecque

Pendant plusieurs semaines, le monde du cinéma puis les réseaux sociaux ont spéculé sur l’existence d’une « liste » d’artistes agresseurs. Le Festival de Cannes a fait appel à une agence de communication de crise.

Dans le petit monde de la communication de crise, « la rumeur de Cannes » peut être considérée comme un cas d’école. Où les règles d’or du métier – ne pas crédibiliser un ouï-dire en le commentant – ont dû être transgressées. « Pour stopper le processus, il vaut mieux, dans un cas précis comme celui-là, parler », avance Guillaume Didier, ancien magistrat et communicant de crise depuis vingt ans. Avant même que les réseaux sociaux ne s’emparent du sujet, plusieurs professionnels du secteur ont confirmé à L’Express avoir « entendu parler », depuis plusieurs semaines, dans des boucles WhatsApp ou des discussions informelles, d’une poignée de personnalités du monde du cinéma potentiellement visées par une ou plusieurs enquêtes journalistiques à paraître, les accusant d’agressions sexistes et sexuelles dans le cadre du mouvement #MeToo. Sans plus de preuves, détails ou faits avérés, cette rumeur enfle, mute, s’étend. Jusqu’à ce qu’une liste de noms, composée d’une dizaine d’artistes, échoue début mai sur les réseaux sociaux, relayée par des comptes aux dizaines de milliers d’abonnés, aux relents complotistes ou proches des milieux d’extrême droite.

Sur Internet, la mayonnaise monte en quelques jours. Sans qu’aucun élément tangible ne soit apporté à la rumeur, le nom du média d’investigation Mediapart est martelé par certains comptes, des articles de presse évoquent l’affaire, certaines émissions s’en font le relais. Les bruits de couloir se mélangent aux enquêtes journalistiques, bien réelles, sourcées et documentées, récemment publiées afin de dénoncer le comportement de producteurs ou de réalisateurs. Face à l’ampleur de l’affaire, Mediapart se voit obligé, le 13 mai – veille de l’ouverture du Festival -, de publier un article indiquant qu’aucune « liste » ne doit être publiée. Dans l’intervalle, le Festival de Cannes verrouille sa communication : plus d’une semaine avant le démenti de Mediapart, la présidente de l’événement Iris Knobloch choisit de s’exprimer dans Le Figaro, premier média à évoquer l’affaire dans une longue enquête publiée le 5 mai. Elle y admet être passée en « vigilance renforcée », et être conseillée par une agence de communication de crise qui élabore « différents scénarios ».

Quatre jours plus tard, dans une interview à Paris Match, elle précise « suivre la situation de près ». « Si le cas d’une personne mise en cause se présentait, nous veillerions à prendre la bonne décision au cas par cas […]. Mais on évoquerait aussi l’oeuvre afin de voir ce qui est le mieux pour elle », ajoutait-elle. Le 12 mai, La Tribune dimanche détaille que le Festival s’est attaché les services d’Image 7, la prestigieuse agence de conseil dirigée par la communicante de crise Anne Méaux, « afin d’imaginer les différents scénarios en cas de révélations sérieuses impliquant des membres du jury ou des personnalite´s en compe´tition ». Contactée sur le sujet, Anne Méaux n’a pas souhaité s’exprimer. Mais le travail de l’ombre de son agence de communication, comme toutes celles contactées par les institutions ou artistes lors de ce type de crise, est colossal.

« Travail de off » et « contrôle du récit »

Quand faut-il parler? A qui? Pour dire quoi? Comment éviter de donner corps à une rumeur, sans pour autant perdre tout contrôle sur la situation? « La rumeur est dangereuse : si on la dément trop tôt, on risque de l’accréditer. Si on ne la commente pas, on laisse le doute se distiller au sein de l’opinion publique », commente Guillaume Didier. Habitué de ce type de dossiers, l’homme a appris à détecter « les signaux faibles » d’une montée en puissance de la rumeur, et les meilleurs moyens de la désamorcer. « Il y a d’abord un vrai travail de fond, en off avec les journalistes : quand vous sentez la pression monter, vous tentez d’enrayer la crise, d’expliquer le contexte, l’origine de la rumeur, les polémiques qui risquent d’en découler », explique-t-il. Une fois ce travail de « pédagogie » réalisé, certaines rumeurs, souvent non fondées, meurent dans l’oeuf. Mais malgré ces efforts, les bruits de couloir peuvent continuer à s’amplifier, jusqu’au point de non-retour.

« Tout le milieu commence à en parler en off, puis la presse vous rappelle, prend contact avec des producteurs, des agents, voire des artistes eux-mêmes, dont la moindre phrase ou présence médiatique va être décryptée et analysée », détaille-t-il. Lorsque le poison du doute atteint à la fois une communauté de fans, une communauté de victimes, un milieu professionnel spécifique ou les partenaires financiers d’un événement, l’expert en communication de crise Yannick Augrandenis évoque « un cocktail de tous les risques, qui peut exploser n’importe quand ». « Il faut alors rassurer, et prendre le contrôle du récit autant que possible », estime l’associé de l’agence Plead, qui a déjà travaillé sur « ce type de dossiers ». Dans un contexte aussi délicat que le mouvement #MeToo, le sujet de cette rumeur ne pouvait pas, selon la directrice générale de l’agence de conseil Hopscotch décideurs, Patricia Chapelotte, être ignoré par le Festival. « C’est un énorme business, qui agrège des millions et ne peut pas se permettre de se laisser polluer par des pseudo-listes d’acteurs de premier plan qui ne sortent pas. Iris Knobloch a eu raison de stopper l’hémorragie tout de suite, en montrant qu’elle était prête, sans pour autant évoquer directement la rumeur de cette liste », juge-t-elle.

Prise de parole à « double tranchant »

Au-delà des institutions concernées, les artistes mis en cause ont, eux aussi, leur rôle à jouer. « Notre mission consiste à réduire les risques réputationnels nés de ce type d’accusations », résume Florian Silnicki, fondateur de l’agence LaFrenchCom, qui admet avoir accompagné « des centaines de situations où des accusations sensibles portées sur les réseaux sociaux auraient pu nuire à la réputation de clients ». Dans ce type de cas, les conseils soufflés par les communicants à leurs interlocuteurs sont souvent les mêmes : ne jamais s’emporter ou répondre de manière émotionnelle sur les réseaux, éviter de se cacher ou de fuir les apparitions publiques – « ce qui pourrait être perçu comme un signe de culpabilité » -, ne pas prendre les accusations à la légère, et ne jamais tenter de discréditer les quelconques accusateurs de manière agressive ou méprisante en public – malgré le sentiment de colère ou d’impuissance parfois généré par de telles rumeurs. « Si l’un des acteurs accusés dans cette fameuse liste avait décidé, sous le coup de la colère, de s’en prendre au mouvement #MeToo par exemple, cela aurait tout à fait pu se retourner contre lui », glisse un communicant.

En fonction des cas, les spécialistes réfléchissent à une stratégie de réponse proportionnée. Gérer une rumeur infondée peut ainsi s’apparenter, selon Florian Silnicki, à jouer « à tape-taupe dans une fête foraine » : analyser d’où vient la rumeur, « frapper vite et fort » pour la faire disparaître et agir « avec précision » lorsqu’elle se matérialise. Pour le spécialiste, le silence n’est « jamais une bonne idée », et une réponse médiatique des accusés peut s’avérer « cruciale ». Yannick Augrandenis confirme : « Quand bien même aucun fait répréhensible n’a été commis, il y aura toujours ce poison du doute, ce cliché du « qui ne dit mot consent ». Pour un artiste très exposé par une promotion, par exemple, mieux vaut prendre la parole dans un environnement connu, avec des règles préétablies. » Un exercice d’équilibriste auquel s’est essayé le comédien Raphaël Quenard, interviewé par Mouloud Achour dans une interview pour Clique, sur Canal+, le 14 mai. Directement nommé sur les réseaux sociaux dans la fameuse « liste » d’agresseurs présumés, le trentenaire évoque « un sentiment d’injustice et d’impuissance ».

« [La rumeur] prolifère du fait d’inconscients qui répètent des ‘il paraît que’, et le conditionnel devient une affirmation, qui devient ensuite une accusation. C’est une mécanique infernale », plaide-t-il, évoquant un « niveau de perniciosité cataclysmique ». « Ça veut dire dix personnes par jour qui t’appellent, des amis qui te convoquent […], des gens qui parlent à ta famille, des contrats qui sont entachés, des gens avec qui on travaille qui en viennent à être contaminés par une espèce de suspicion malsaine », raconte l’acteur. Une prise de parole « plutôt réussie », selon Adrien Cicurel, directeur associé chez Publicis Consultants chargé de l’expertise crise. « Le fait de répondre à ce sujet émotionnel par l’émotion fonctionne, tout comme le choix d’en parler dans un format long, dans un environnement connu. Tous ces vecteurs sont souvent analysés et calculés en communication de crise : une fois la rumeur retombée, vous reprenez en main la gestion de votre réputation », commente-t-il.

Techniques « à double tranchant »

Pour le spécialiste, cet exercice est pourtant à double tranchant. Comme de nombreux autres confrères, il cite « le cas d’école » Dominique Baudis. En 2003, alors président du Conseil supérieur de l’audiovisuel, l’homme politique est accusé à tort de proxénétisme, viol, meurtre et actes de barbarie, dans l’affaire du tueur en série Patrice Alègre. Soucieux d’affirmer son innocence, il répond à la rumeur lors d’une interview en direct au 20 Heures de TF1. Mais se montre crispé et transpirant : sa défense fait l’effet inverse, sa « prestation », jugée suspicieuse par l’opinion publique, renforce la rumeur. « Malgré lui et surtout malgré les faits, il donne le sentiment d’être coupable. Même après qu’il a été blanchi, son image a été totalement écornée », souligne Adrien Cicurel.

« Vouloir prendre le contrôle du récit n’est pas toujours une bonne chose, a fortiori si vous êtes directement impliqué dans certaines affaires ou enquêtes journalistiques ou que des plaintes ont déjà été déposées », prévient Yannick Augrandenis, évoquant l’affaire Nicolas Hulot. Le 24 novembre 2021, veille de diffusion d’un reportage de Complément d’enquête, l’ancien ministre de l’Ecologie participe à une interview-fleuve chez Bruce Toussaint, sur BFMTV, pour tenter de faire entendre « sa vérité ». « Il y a eu une espèce de confrontation avant même la diffusion du reportage : il a créé du buzz, de l’attente, et l’émission qui le mettait en cause a cartonné le lendemain. Le fait d’avoir démenti toutes accusations avant même d’entendre les faits qui lui étaient reprochés a rendu absolument inaudible toute sa défense après diffusion », juge le communicant.

Même prise de risque lors de la sollicitation de soutiens aux artistes accusés d’agression. L’exemple de la prise de parole d’une cinquantaine de soutiens à Gérard Depardieu dans Le Figaro, en décembre 2023, après la diffusion d’un Complément d’enquête montrant des images du comédien multipliant les remarques sexuelles et sexistes, notamment à l’encontre d’une enfant d’une dizaine d’années, est souvent évoqué par les communicants interrogés par L’Express. Quelques jours après la publication du texte, certains signataires se rétractent, expliquant avoir « mal lu » ou « mal compris » la pétition. « Je m’interroge sur l’efficacité de telles stratégies de communication de crise, qui ne font en aucun cas taire la polémique, et peuvent au contraire renforcer le flou du message lorsque les signataires font machine arrière », tacle Guillaume Didier. L’experte en communication de crise Anne Hommel, qui aurait, selon l’auteur de la tribune Yannis Ezziadi, contribué à mettre en relation Le Figaro et Gérard Depardieu – également connue pour avoir conseillé Dominique Strauss-Kahn dans l’affaire du Sofitel de New York ou le réalisateur Roman Polanski – n’a pas souhaité répondre aux sollicitations de L’Express.

« Gérer l’après-crise »

Dans un autre registre, l’humour permet parfois de venir à bout de certains bruits de couloir. L’intervention d’Emmanuel Macron au sujet d’une rumeur qui lui prêtait une relation avec l’ancien directeur de Radio France Mathieu Gallet en est le « meilleur exemple », selon certains communicants. En 2017, en pleine campagne présidentielle, le candidat met les pieds dans le plat, en évoquant face au public cette rumeur lors d’un meeting au théâtre Bobino, à Paris. « Si dans les dîners en ville, dans les boucles de mails, on vous dit que j’ai une double vie avec Mathieu Gallet ou qui que ce soit d’autre, c’est mon hologramme qui soudain m’a échappé mais ça ne peut pas être moi! » lance-t-il, en référence à la performance réalisée la veille par Jean-Luc Mélenchon, dont le meeting avait été dédoublé de Paris à Lyon par un hologramme.

« C’était quitte ou double : d’un côté, il prend de court la rumeur à son sujet, mais de l’autre, il la rend publique pour l’immense majorité de Français qui n’en avaient absolument pas entendu parler », décrypte un communicant, quand un autre salue la pirouette, qui aurait largement contribué à faire taire la rumeur. Quoi qu’il en soit, Mayada Boulos rappelle qu’il est souvent « heureux », pour les personnes suspectées puis blanchies, « de ne pas oublier de gérer l’après-crise ». « Un grand entretien, un livre, une prise de parole spécifique après l’événement, peut permettre de marquer les esprits et faire considérer l’affaire comme terminée », estime la présidente exécutive de Havas Paris.

Notre mission consiste à réduire les risques réputationnels, nés de ces accusations, auxquels sont exposés les dirigeants d’entreprises privées ou d’institutions publiques. Je refuse catégoriquement de prendre en charge un dossier où l’on me demande de dénigrer la partie adverse (l’accusatrice est folle, l’accusatrice est une menteuse, l’accusatrice est malade, l’accusatrice est hystérique, l’accusatrice a une vie sexuelle intense …). Une telle approche stratégique est non seulement contre-productive, mais elle porte également atteinte à l’image de mes clients. Mon travail, à 90 %, consiste à rétablir la vérité. Les magistrats se chargent de la vérité judiciaire ; nous, nous défendons la vérité subjective de nos clients. Rien n’est jamais tout noir ou tout blanc. L’essentiel est de montrer les nuances de gris, de révéler les complexités de chaque situation humaine. Le plus important est de conseiller sur la meilleure stratégie à adopter : quand faut-il parler, qui doit prendre la parole et quel message doit être délivré.
Je suis convaincu que l’on peut toujours convaincre, même lorsque la cause semble perdue. Défendre, protéger et réhabiliter l’image de mes clients n’est pas juste un travail, c’est une mission qui fait sens.

Comment gérer, en tant que communicant de crise, une rumeur de harcèlement ou violence sexiste et sexuelle touchant sans fondement un artiste (des noms circulant par exemple sur les réseaux sociaux sans enquête médiatique, ni plainte) ?

Gérer une rumeur infondée, c’est comme jouer à tape-taupe à la fête foraine. Dès qu’une tête de rumeur pointe, on frappe vite et fort pour la faire disparaître comme l’a fait Emmanuel Macron avec Mathieu Galet dans un autre registre.
En tant que conseiller en communication de crise, la première règle est la vigilance et la rapidité. Il faut immédiatement surveiller l’ampleur de la rumeur et sa propagation. Ensuite, il est crucial de mettre en place une stratégie de réponse proportionnée. Garder le silence n’est JAMAIS une bonne idée même si cela peut sembler confortable pour certains clients dans un premier temps. Nous sommes les garants de la vérité subjective de nos clients.

Une déclaration publique doit être préparée, insistant sur le fait que les accusations sont infondées et que des actions légales seront envisagées contre toute diffusion de fausses informations. Simultanément, il faut activer un réseau de soutien, y compris des alliés et des influenceurs qui peuvent crédibiliser la défense de l’artiste. Le silence ou l’inaction sont les pires ennemis dans ces situations sensibles.

Quand une rumeur de cet ordre surgit, on dégaine l’artillerie lourde immédiatement ! Prenons l’exemple de l’affaire sans fondement d’un célèbre acteur accusé sur Twitter. En quelques heures, nous avons :

Contacté directement les principales plateformes et leurs avocats pour signaler les diffamations.
Préparé un communiqué de presse puissant, affirmant l’innocence totale et notre intention de poursuivre pour diffamation.
Résultat : rumeur écrasée, crédibilité intacte.

Quels sont les comportements à éviter pour les personnes accusées ?

Pour les personnes accusées, il y a plusieurs comportements à absolument éviter :

  • Ne jamais s’emporter ou répondre de manière émotionnelle sur les réseaux sociaux.
  • Éviter de se cacher ou de fuir les apparitions publiques, ce qui peut être perçu comme un signe de culpabilité.
  • Ne pas prendre les accusations à la légère ni les ignorer.
  • Ne jamais tenter de discréditer les accusateurs de manière agressive ou méprisante en public. La clé est de rester calme, de montrer de la transparence et de la coopération, tout en préparant une défense robuste et factuelle.
  • Se montrer entouré de ses proches.

Regardons l’exemple d’un comédien, accusé à tort. Ce qu’il ne faut jamais faire :

  • Ne jamais répondre par une vidéo furieuse sur Instagram, comme un Hulk enragé, amplifiant la polémique.
  • Ne pas disparaître soudainement, tel un Sherlock Holmes sans explication, laissant le doute planer. Au lieu de cela, il aurait dû être calme comme Yoda, publiant une déclaration écrite mesurée, et maintenant ses apparitions publiques avec sérénité.
  • Se cacher, c’est crier « coupable » sans le vouloir.

À partir de quand est-il jugé bon de répondre médiatiquement à de telles accusations, notamment lorsqu’elles ne font que l’objet de rumeurs ?

Il est crucial de répondre médiatiquement dès que la rumeur commence à gagner du terrain et à impacter la réputation de l’artiste. Les clients attendent souvent d’être sollicités par un journaliste pour prendre la parole, c’est une erreur. Attendre trop longtemps peut permettre à la rumeur de se solidifier dans l’esprit du public. Une réponse rapide et mesurée, confirmant que des actions légales seront prises contre les dénigrements ou les diffamations, est souvent nécessaire pour couper court à la propagation de la rumeur. Le timing est essentiel : ni trop tôt pour ne pas donner plus d’importance à une rumeur insignifiante, ni trop tard pour ne pas paraître dépassé par les événements.
Timing parfait : ni trop tôt pour amplifier, ni trop tard pour laisser la rumeur pourrir l’image. Agir avec précision, c’est l’horlogerie suisse de la communication de crise.

Votre agence a-t-elle déjà été contactée par des artistes ou leur entourage dans le cadre du #MeToo cinéma, et si oui, pouvez-vous en parler directement ?

Oui, notre agence a été contactée à plusieurs reprises par des artistes ou leur entourage dans le cadre du mouvement #MeToo cinéma. Toutefois, en raison des accords de confidentialité stricts que nous signons avec nos clients, je ne peux pas divulguer d’informations spécifiques. Ce que je peux dire, c’est que chaque situation est unique et nécessite une approche personnalisée, tenant compte des spécificités du cas et de la personnalité publique de l’artiste impliqué. Nous pouvons aussi relever que la rumeur a été très loin, jusqu’à porter sur des acteurs que sur des médias accusés, sans fondement, d’avoir tenus une « liste de personnalités » les obligeant à la démentir formellement.

Quel protocole est alors mis en place par votre agence ?

Notre méthodologie ne laisse rien au hasard. Une stratégie de communication de crise ne s’improvise pas. Nous avons entre nos mains l’avenir de nos clients. Ils jouent leur avenir professionnel, l’avenir de leur couple, etc… Cette méthodologie éprouvée commence par une évaluation rapide et exhaustive des risques liés à la situation. Nous analysons la véracité des allégations, la source de la rumeur, et l’ampleur médiatique. Ensuite, nous élaborons une stratégie de communication de crise sur mesure, qui inclut :

  • Une déclaration publique claire et concise déclinée avec les droits de réponse, des éléments de langage, …
  • La mobilisation de soutiens stratégiques pour appuyer la défense.
  • Une veille constante des réseaux sociaux et des médias pour ajuster la stratégie en temps réel en fonction de l’évolution de la situation.
  • Un suivi légal avec nos avocats parmi les meilleurs spécialistes du droit de la presse et ceux du clients pour évaluer les actions en diffamation possibles.
  • Des séances de media training pour l’artiste afin de préparer ses interventions publiques.

Dans le cas de rumeurs avérées (plaintes déposées, enquêtes médiatiques recoupées), quels sont les différents protocoles mis en place par les communicants de crise ?

Lorsque les rumeurs sont avérées et que des plaintes ont été déposées ou que des enquêtes médiatiques sérieuses sont en cours, le protocole se durcit :

  • Une collaboration étroite avec les avocats pour chaque déclaration publique afin que notre positionnement médiatique s’aligne avec la stratégie de défense judiciaire déployée par les avocats
  • Une gestion proactive des relations médias pour maitriser le narratif, en fournissant des mises à jour régulières et transparentes sur internet comme dans les médias plus traditionnels
  • Une stratégie de gestion des réseaux sociaux pour surveiller et modérer les commentaires et interactions qui font l’environnement informationnel en constante mutation
  • Des mesures de soutien psychologique pour l’artiste, qui peut subir une pression intense.
  • La préparation d’une stratégie de redressement de l’image à long terme, comprenant des engagements publics et des actions concrètes démontrant un engagement envers des valeurs éthiques et responsables.

En conclusion, la gestion de crise, surtout dans des cas aussi sensibles que des accusations de harcèlement ou de violence, exige une combinaison de réactivité, de transparence, et de stratégie à long terme. Les formules choc peuvent marquer les esprits, mais c’est la cohérence et l’intégrité de la réponse qui rétabliront la réputation sur le long terme.

En résumé, gérer une crise, c’est jouer aux échecs en pleine tempête. Chaque mouvement doit être calculé, chaque déclaration frappante. Chez nous, on ne laisse rien au hasard. On frappe vite, fort et juste.

En résumé, gérer une crise, c’est comme être un chef d’orchestre dans un opéra tumultueux. Chaque note doit être parfaite, chaque instrument médiatique ou numérique en harmonie.

Méthodologie (rapidement présentée) pour défendre un client face à des accusations de harcèlement

1. Évaluation immédiate et approfondie

Dès qu’une accusation surgit, nous activons notre équipe d’urgence pour une évaluation rapide :

  • Collecte d’informations : Recueillir tous les détails disponibles sur l’accusation, y compris les sources de la rumeur, les canaux de diffusion, et les personnes impliquées.
  • Analyse de l’ampleur : Utiliser des outils de veille des médias et des réseaux sociaux pour mesurer l’ampleur et la portée de la rumeur.
  • Vérification des faits : Collaborer avec des enquêteurs privés agrées par la justice si nécessaire pour vérifier la véracité des accusations et comprendre le contexte.

2. Stratégie de communication initiale

La première communication est cruciale :

  • Déclaration publique : Rédiger un communiqué officiel clair, ferme et sans ambiguïté, niant les accusations si elles sont infondées et annonçant une enquête interne si nécessaire.
  • Engagement légal : poursuites en diffamation pour dissuader la propagation de fausses informations.
  • Mobilisation de soutien : Activer les relations publiques pour obtenir des déclarations de soutien de la part de personnalités influentes et alliées.

3. Gestion proactive des médias et des réseaux sociaux

Contrôler le narratif et surveiller en temps réel :

  • Plan de gestion des réseaux sociaux : Modérer les commentaires et interactions pour éviter l’escalade. Utiliser des outils de monitoring pour repérer et répondre aux contenus viraux négatifs.
  • Interviews et conférences de presse : Préparer et encadrer des interventions médiatiques pour clarifier la position de l’artiste et répondre aux questions des journalistes.
  • Diffusion de contenus positifs : Promouvoir des messages positifs et des réalisations récentes de l’artiste pour équilibrer la perception publique.

4. Préparation et media training

  • Préparer l’artiste à toutes les interactions publiques :
  • Séances de media training intensif : Entraîner l’artiste à répondre aux questions difficiles, à maintenir la maîtrise de soi et à délivrer des messages clés avec assurance.
  • Scénarios de simulation : Effectuer des simulations d’interviews et de conférences de presse pour préparer l’artiste aux différents scénarios possibles.

5. Collaboration avec les avocats

  • Travailler en étroite collaboration avec l’équipe juridique :
  • Vérification des déclarations : Chaque déclaration publique est vérifiée par les avocats pour éviter tout préjudice légal.
  • Stratégie légale : Développer une stratégie légale en parallèle pour protéger les intérêts de l’artiste, y compris le dépôt de plaintes en diffamation si nécessaire.

6. Gestion de la crise à long terme

  • Préparer un plan à long terme pour redresser et renforcer l’image publique de l’artiste :
  • Engagement public : L’artiste peut s’engager publiquement dans des causes sociales ou humanitaires pour démontrer son intégrité et ses valeurs.
  • Projets philanthropiques : Mettre en avant des initiatives caritatives ou communautaires auxquelles l’artiste participe activement.
  • Suivi continu : Maintenir une veille continue des médias et des réseaux sociaux pour réagir rapidement à toute nouvelle vague de rumeurs ou d’accusations.

7. Réhabilitation de l’image

  • Stratégies de réhabilitation après la crise immédiate :
  • Interviews exclusives : Organiser des interviews exclusives avec des médias de confiance pour raconter la vérité derrière les accusations et montrer l’engagement de l’artiste à aller de l’avant.
  • Documentaires ou livres : Produire un documentaire ou écrire un livre pour raconter l’histoire de l’artiste, incluant la gestion de la crise et les leçons apprises ou mettre en scène un retour ou un méa culpa
  • Campagnes de communication : Lancer des campagnes de communication pour mettre en avant les nouvelles réalisations et les projets futurs de l’artiste.

8. Mesure et ajustement continus

  • Rester agile et ajuster les stratégies en fonction de l’évolution de la situation :
  • Analyse des retombées médiatiques : Utiliser des outils d’analyse pour mesurer l’efficacité des actions entreprises et ajuster la stratégie en conséquence.
  • Retour d’expérience : Organiser des sessions de debriefing pour identifier les points forts et les axes d’amélioration de la gestion de crise.

En suivant cette méthodologie rigoureuse et détaillée, nous assurons une défense robuste et une protection efficace de nos clients face à toute accusation. Chez lafrenchcom, chaque action est calculée, chaque mouvement est stratégique. Nous sommes le bouclier et l’épée de nos clients dans la tempête médiatique.

En tant qu’experts en communication de crise, notre rôle n’est ni celui d’un juge, ni celui d’un policier, ni celui d’un procureur. Nous ne sommes pas là pour déterminer la culpabilité ou l’innocence de mes clients. Notre devoir avec Julien Auffret est de défendre leurs droits dans la presse et sur Internet, de garantir qu’ils soient traités équitablement et que leur voix soit entendue au milieu du tumulte.

Notre mission est de limiter l’impact de la crise sur leur image, de protéger leur réputation contre les tempêtes médiatiques et les rumeurs destructrices. Nous sommes là pour les guider à travers l’adversité avec intégrité et transparence, en veillant à ce que chaque mot, chaque geste, soit une pierre posée pour reconstruire leur réputation.

Ce travail, nous le faisons avec conviction et passion. Nous croyons fermement que chacun a droit à une défense juste et équitable, même face à l’opinion publique impitoyable. Mon engagement est de transformer chaque crise en une opportunité de vérité et de résilience. C’est dans ces moments de tourmente que se révèlent la véritable force et la dignité de mes clients.

Notre rôle est de leur offrir cette chance de se redresser, de raconter leur histoire avec honnêteté et courage, et de continuer à avancer malgré les obstacles. Parce qu’au-delà des accusations et des crises, il y a des êtres humains avec des vies, des carrières et des rêves qui méritent d’être protégés et respectés.


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