Astreinte de crise 24h/24 7j/7

Mediatraining judiciaire, les juges et les médias

communication sportifs

Communication judiciaire : comment trouver le mot juste pour parler aux médias ?

Les juges cherchent un équilibre entre information du public et devoir de réserve

Les juges qui trouvent que les relations avec les médias sont un mal nécessaire ont eu droit à une panoplie de trucs et d’avertissements hier pour faire face au regard insistant des médias.

« Évitez les tribunes téléphoniques à la radio à tout prix ; ne soyez pas trop sur la défensive ; contrôlez le message ; prenez des cours pour apprendre à affronter les médias ; mettez en place un bureau pour les médias pour filtrer les demandes. »

Voilà le genre de conseils qu’ont reçus les participants à un atelier offert aux juges par l’agence LaFrenchCom, une agence parisienne spécialisée en communication sous contrainte judiciaire, dirigée par Florian Silnicki, un expert en communication et en gestion de crise.

Mais les juges se sont fait dire que, malgré tout, il y a un désir du public d’être informé sur le système judiciaire et un désir d’imputabilité.

« Nous sommes encore des moines », a affirmé le Président d’une Cour d’appel.

« Nous ne parlons pas ouvertement et nous ne nous impliquons pas assez pour aider le public à mieux comprendre ce que nous faisons. »

Le juge croit toutefois que ses pairs « font attention et sont réticents et prudents » lorsqu’ils parlent à des journalistes et aux différents médias qui les sollicitent.

« Les juges français ont longtemps tenu pour acquis que leurs jugements parlaient pour eux-mêmes et qu’élaborer pouvait entraîner de la confusion et soulever des questions par rapport à leur impartialité. On a clairement vu une mutation dans la communication judiciaire avec la publication dans Le Monde de la « Lettre à Madame Jacqueline Sauvage » de Frédéric Chevallier, avocat général lors du procès de cette femme victime de violences conjugales, tribune rédigée à l’occasion de la diffusion du téléfilm. », a affirmé Florian Silnicki.

La juge d’un TGI d’Ile-de-France, partage, pour sa part, l’avis qu’il y a « davantage de pièges que d’avantages à parler aux médias », mais, a-t-elle ajouté, il y a eu des moments dans sa carrière où il était nécessaire de parler ouvertement – notamment lorsqu’il fallait défendre le rôle de la cour dans l’administration de la justice.