Question :
« Ne pensez-vous pas que la médiatisation des procès contribue à la défiance envers la Justice ? »
Réponse :
Votre question met les médias à la barre des accusés !
L’appareil judiciaire inspire de la défiance à 47% de nos concitoyens. Et les juges qui l’incarnent trouvent de moins en moins grâce à leurs yeux.
L’enquête menée par l’Ifop pour l’Express fin 2019, a révélé l’ampleur de la défiance des Français envers leur justice. En l’espace de dix ans, leur confiance en elle a ainsi reculé de 10 points, chutant de 63% à 53%.
La population française traverse une crise de confiance envers son appareil judiciaire. Comment redorer le blason de la justice ? Quel rôle joue la médiatisation des procès dans cette crise ? La communication des avocats ? Des juges, des procureurs et des journalistes en discutent quotidiennement avec notre agence de communication de crise.
Si on se trouve sur la rue et qu’on pose la question aux gens, on ne sera pas surpris d’entendre dire : « Y’a pas de justice ». Maintenant, qu’est-ce qu’on peut faire pour améliorer la cote de confiance de la population ?
C’est une de nos interrogations. Solidifier la confiance du public dans son appareil judiciaire demeure un défi majeur à relever.
On part de loin.
Pour que la justice soit crédible, il faut communiquer davantage. Essayons d’avoir un langage moins hermétique. Des efforts ont déjà été faits en ce sens ces dernières années.
Mais ça ne semble pas suffisant. La crise de confiance est alimentée par certains procès hautement médiatisés dont ceux du désormais célèbre dossier Outreau.
Outreau, Marc Machin, Loïc Sécher, Patrick Dils et beaucoup d’autres erreurs judiciaires ont contribué à alimenter la défiance des Français envers leur justice. C’est sur le déroulement de ces procès que les gens se forgent une opinion durable. Mais la justice c’est plus que ça.
Dans certaines affaires judiciaires largement diffusées médiatiquement, avoir un porte-parole qui explique la décision du juge comme cela se pratique à la Cour suprême américaine serait un atout. La communication est aussi une affaire de pédagogie.
La crise de confiance ne peut sans doute pas être abordée sans se pencher sur la médiatisation de la justice. Comment peut-on établir un juste équilibre entre une presse libre et une institution judiciaire sereine, impartiale et transparente ? Comment faire respecter par les médias traditionnels et les réseaux sociaux, le secret de l’instruction ou la présomption d’innoncence ? Autant de questions qui animent chaque jour nos experts en communication de crise.
La justice est publique. Mais la justice ne doit pas être celle dans laquelle le plaignant serait intimidé ou que le suspect n’aurait pas droit à un procès équitable. On voit quotidiennement des cas où les gens sont jugés sur la place publique avant même leur procès. Le rôle d’une agence de communication sous contrainte judiciaire comme la notre est de protéger l’image et la réputation de nos clients et de leurs entreprises confrontés à des épisodes judiciaires, à des procès, à des placements en garde à vue, à des mises examen, à des sanctions disciplinaires ou à des condamnations judiciaires, …