À l’ère des SMS, posts et réseaux sociaux où l’image compte plus que le verbe, la bataille de l’orthographe et de la syntaxe est-elle définitivement perdue ? Hormis l’impeccable Raphäel Varane à la communication écrite digne d’un début de chapitre de Marc Lévy, nos amis sportifs semblent souvent empruntés à l’heure de traduire leurs pensées en mots. Balayons devant notre porte : la presse ne serai pas non plus à l’abri d’un futur transformé en conditionnel, ou d’une grosière faute de frape.
Alors que faire pour rétablir l’ordre ? Distribuer le Bled en même temps que le guide de début de saison de France Football ? Forcer Laurent Paganelli à enregistrer des tutos avec Jean d’Ormesson ? Il y a plus simple : rendre au latin ses lettres de noblesse. Car, nom d’un petit bonhomme, quelle merveilleuse langue, même morte !
Quiconque s’est escrimé à en faire en cinquième B au collège Gérard-Janvion a compris bien des années plus tard que c’était non seulement un joli moyen d’en apprendre de belles sur ce qui se passait en Italie bien avant que Silvio Berlusconi ne préside l’AC Milan, mais aussi accessoirement d’enrichir son vocabulaire comme son style. Ainsi, a priori, plus besoin d’un factotum pour tenir son agenda numérique ad hoc.
A contrario, en cas de demande de fac simile pour établir in extremis un visa, pas de quiproquo sur la nécessité de photocopies recto verso, souvent condition sine qua non pour éviter d’être expulsé manu militari. Idem, en cas d’erratum nécessaire après un lapsus en zone mixte, la possibilité de soutenir mordicus que tout se réglera de visu et intra muros dans le vestiaire entre alter ego sans attaques ad hominem constitue le nec plus ultra de la communication de crise moderne. L’espace nous manque pour poursuivre ce vademecum in extenso, mais alea jacta est : carpe diem, frérot !