Mieux vaut un bon arbitrage discret qu’un mauvais buzz destructeur

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« J’en ai trop vu : un désaccord sensible éclate au grand jour et devient un fiasco médiatique » relate Florian Silnicki, Expert en communication de crise, Président Fondateur de l’agence LaFrenchCom. Dès qu’une affaire atterrit sur la place publique, c’est la curée. Les avocats ferraillent en pleine lumière, les documents confidentiels se retrouvent dans la presse, et la réputation part en fumée. Un procès public, c’est un champ de mines réputationnel. Personne n’en sort indemne.

On croit qu’un procès apportera la vérité. En réalité, il offre surtout du spectacle relayé sur les réseaux sociaux comme dans les médias traditionnels. « J’ai vu des dirigeants d’entreprises cloués au pilori par des révélations sorties de leur contexte concurrentiel, des affaires internes étalées comme une téléréalité judiciaire. Ce déballage incontrôlé devient un feuilleton toxique, relayé, commenté, déformé. Et pendant ce temps, les concurrents avancent, les clients doutent, les investisseurs fuient. » détaille l’expert en gestion de crise.

Il existe pourtant un antidote : l’arbitrage. Une procédure à huis clos, rapide, taillée sur mesure, où l’on règle les différends sans mettre en péril l’image de marque de l’entreprise. Pas de caméras, pas de fuites, pas de procès-spectacle. Le dossier est traité avec sérieux, mais sans agitation. On garde le contrôle du calendrier, on choisit ses arbitres pour leur expertise, on évite les rebonds médiatiques et judiciaires interminables. Mieux : on garde la main sur sa communication.

Dans ce monde saturé d’attention et de jugements instantanés, la discrétion n’est plus un luxe, c’est une stratégie. L’arbitrage, c’est la voie de ceux qui veulent sortir d’un conflit par le haut, sans se détruire au passage. C’est un réflexe de survie pour l’image. « J’en fais un principe : à chaque fois que c’est possible, je recommande cette voie à mes clients. Et je le dis franchement : mieux vaut un bon arbitrage discret qu’un mauvais buzz destructeur » analyse le spécialiste de la communication et de la gestion des enjeux sensibles.

Mieux vaut un bon arbitrage discret qu’un mauvais buzz destructeur

Si vous êtes dirigeant, actionnaire, ou communicant, et qu’un conflit sérieux s’annonce, la pire décision que vous puissiez prendre est de le laisser se déployer au grand jour. Le rêve d’un débat judiciaire rationnel et équitable s’écrase vite contre la réalité médiatique. Dans les faits, le tribunal est rarement le théâtre de la justice : c’est souvent celui du lynchage réputationnel.

« J’ai accompagné des centaines d’entreprises dans des tempêtes de ce genre. J’ai vu des patrons s’écrouler sous la pression, des boîtes perdre leur valeur en bourse à cause de l’annonce d’un procès public, des histoires internes transformées en feuilletons quotidiens dans les médias. Chaque fois, la même mécanique : un désaccord dégénère, la machine judiciaire s’enclenche, puis la machine médiatique s’emballe. Le résultat ? L’image est massacrée, la confiance brisée, et la stratégie de communication devient une mission impossible. » détaille Florian Silnicki, PDG Fondateur de LaFrenchCom.

Et pourtant, ce désastre peut être évité. Il existe un outil, encore trop peu utilisé mais redoutablement efficace : l’arbitrage. Une procédure discrète, rapide, professionnelle, où les litiges se règlent sans le bruit, sans les fuites, sans les journalistes campés devant les tribunaux. Pas de procès-spectacle. Pas de public. Pas de mise en scène. Juste une solution.

Le tribunal, cette scène de théâtre

Quand une affaire est portée devant les tribunaux, elle quitte le domaine du droit pour entrer dans celui du récit. On ne juge plus seulement des faits ou des contrats : on juge des intentions, des postures, des symboles. Le tribunal devient une scène, les protagonistes des acteurs, les médias les narrateurs.

Et dans ce jeu-là, la vérité ne suffit pas à gagner. Il faut maîtriser le tempo, les mots, l’image. Or, bien souvent, les entreprises sont mal préparées. Elles s’en remettent aux avocats pour la défense juridique, sans anticiper que la vraie bataille se joue aussi ailleurs : dans l’opinion publique, dans les gros titres, dans les boucles WhatsApp des journalistes.

La moindre phrase sortie d’un dossier, un e-mail mal interprété, un comportement mal filmé : tout devient une opportunité de flinguer une réputation. Et dans un monde qui scrolle plus vite qu’il ne réfléchit, la nuance ne survit pas longtemps.

L’arbitrage : discrétion, efficacité, protection

L’arbitrage, c’est tout l’inverse. C’est une procédure privée, à huis clos, menée par des professionnels aguerris, souvent des juristes de haut niveau ou des experts sectoriels. Les parties choisissent ensemble les arbitres, fixent un calendrier, définissent un périmètre. Ce n’est pas le chaos judiciaire. C’est une opération chirurgicale.

Dans un arbitrage, il n’y a pas de public pour applaudir ou siffler. Il n’y a pas de journalistes dans la salle d’attente. Il n’y a pas de documents fuités aux rédactions sous prétexte de « transparence ». Tout se joue dans un cadre maîtrisé, confidentiel, et rigoureux. L’info reste là où elle doit rester : dans le dossier, pas sur Twitter.

« J’ai vu des conflits violents, entre actionnaires, entre entreprises concurrentes, entre fondateurs et investisseurs, se régler par arbitrage sans laisser la moindre trace publique. Pas une ligne dans la presse. Pas une brèche ouverte dans la réputation. Et pourtant, les enjeux étaient énormes : des centaines de millions d’euros, des stratégies industrielles entières, des fusions qui auraient pu capoter. Grâce à l’arbitrage, tout a été traité au scalpel, en préservant l’essentiel : l’image et la continuité. » nous confie l’expert en gestion de crise.

Un outil trop souvent ignoré… jusqu’à ce qu’il soit trop tard

Pourquoi l’arbitrage est-il si peu utilisé dans ces cas sensibles ? Parce que trop souvent, les entreprises n’y pensent qu’en bout de chaîne. Une fois que le conflit est là, que les premiers papiers ont fuité, que la rumeur circule, il est déjà trop tard pour l’option discrète.

L’arbitrage doit se préparer en amont. Il faut insérer des clauses compromissoires dans les contrats, prévoir cette possibilité dès le départ, comme une ceinture de sécurité. Et surtout, il faut sensibiliser les dirigeants à l’intérêt stratégique de ce mode de résolution : ce n’est pas un gadget juridique. C’est une arme de protection massive.

Le coût ? Parlons-en franchement
Oui, l’arbitrage a un coût. Les arbitres sont rémunérés, la procédure aussi. Mais comparons. Combien coûte une procédure judiciaire sur 5 ans ? Combien coûte un procès suivi de deux appels ? Combien coûte un bad buzz majeur sur les réseaux sociaux ? Combien coûte une une de quotidien économique associant votre marque à des termes comme « fraude », « affrontement », ou « crise » ?

L’arbitrage est une assurance. Son coût est marginal au regard des dégâts qu’il peut éviter. Et dans bien des cas, il permet de s’épargner les frais d’un appel ou les honoraires liés à une stratégie judiciaire interminable.

La guerre d’image est permanente
Aujourd’hui, une entreprise ne se bat plus seulement pour des parts de marché. Elle se bat pour son image, sa réputation, sa crédibilité. Ces batailles sont invisibles, mais féroces. Et elles ne se gagnent pas avec des déclarations bien rédigées. Elles se gagnent avec des choix de méthode, des réflexes de protection, et une lucidité froide sur les risques.

Vous pouvez perdre un procès, mais survivre si votre réputation tient. L’inverse est faux. Gagner juridiquement tout en sortant carbonisé médiatiquement, c’est une victoire en ruines.

L’arbitrage, c’est une stratégie de survie
Choisir l’arbitrage, c’est refuser de jouer selon les règles d’un théâtre médiatique biaisé. C’est décider de prendre les devants, de maîtriser le tempo, de verrouiller l’exposition. C’est comprendre que dans certains cas, se taire vaut mieux que s’expliquer. Que la vérité, dans un procès public, se noie souvent dans le bruit. Et que parfois, un bon accord discret vaut cent plaidoiries éclatantes.

« Je n’idéalise pas l’arbitrage. Ce n’est pas une solution miracle. Mais dans un monde où tout s’emballe, où les procès deviennent des buzz, où la moindre tension devient un feuilleton, l’arbitrage reste l’un des derniers espaces où l’on peut encore régler un conflit sans tout casser autour. » détaille Florian Silnicki.

Si j’avais un conseil à marteler aux directions d’entreprise : soyez stratèges. Pensez réputation avant procès. Misez sur la confidentialité plutôt que sur le fracas. Et surtout, préparez l’arbitrage avant qu’il ne devienne vital. Ce n’est pas un aveu de faiblesse. C’est une preuve de lucidité.

Car au final, mieux vaut un bon arbitrage discret qu’un mauvais buzz destructeur. Et je suis bien placé pour savoir que ceux qui l’ont compris… dorment bien mieux que les autres.