- Procès filmés : pourquoi dirigeants et personnalités publiques ont besoin d’un bouclier médiatique
- Une justice à visage découvert
- Le procès, nouveau contenu viral
- Risques pour l’image et la carrière
- Le tribunal de l’opinion est sans pitié
- Le stress judiciaire est communicant
- C’est le moment de plaider... aussi son image de marque
- La parole judiciaire est un art. Elle se travaille.
- Le réflexe à adopter : s’entourer
- La communication de crise judiciaire devient un réflexe
- Nos recommandations pour les dirigeants et personnalités exposées
- Tribunal + Caméras = Risque d'exécution publique
Procès filmés : pourquoi dirigeants et personnalités publiques ont besoin d’un bouclier médiatique
Depuis le 1er avril 2022, une petite révolution est en marche dans les tribunaux français : les procès peuvent désormais être filmés. Un décret publié par le gouvernement autorise désormais la captation audiovisuelle des audiences dans le cadre d’un objectif pédagogique ou informatif. Autrement dit, ce qui se disait autrefois dans le huis clos d’une salle d’audience peut désormais se retrouver diffusé en intégralité sur une chaîne YouTube du ministère de la Justice ou dans un documentaire de prime time.
Pour les dirigeants d’entreprise, personnalités publiques ou tout professionnel exposé, ce changement est majeur. Un procès devient une séquence médiatique, un moment de vérité diffusé en différé, mais vu, commenté, disséqué — potentiellement viral.
Et cela change tout.
Une justice à visage découvert
Jusqu’à récemment, filmer un procès en France était interdit, sauf rares exceptions. Le décret du 1er avril change la donne. Il permet désormais de filmer les audiences du tribunal correctionnel, du tribunal de commerce, des prud’hommes, mais aussi, sous conditions, des affaires familiales, du juge des enfants et de l’application des peines.
L’objectif affiché ? Restaurer la confiance dans l’institution judiciaire en montrant son fonctionnement. Expliquer la justice par l’image.
Mais ce qui est une avancée démocratique est aussi une bombe médiatique pour les personnes qui se retrouvent mises en cause à l’écran.
Le procès, nouveau contenu viral
Soyons clairs : aujourd’hui, tout ce qui est filmé peut devenir viral. Une image de dirigeant affalé, une réponse hésitante, un regard qui trahit le stress… Et voilà que l’extrait se retrouve partagé sur Twitter, commenté sur BFM ou transformé en mème sur TikTok.
On l’a vu à l’étranger. Le procès Depp/Heard, diffusé en direct, a généré des milliards de vues sur les réseaux. Chaque séquence devenait un contenu, chaque moment un sujet d’opinion publique. La justice devenait un théâtre, et les protagonistes, des personnages.
La France ne fera pas exception.
Risques pour l’image et la carrière
Lorsqu’un dirigeant passe au tribunal, ce n’est pas que sa responsabilité juridique qui est en jeu — c’est toute son autorité symbolique.
Un procès filmé, c’est une séquence qui vit dans le temps. Les vidéos resteront en ligne, réutilisées, montées, détournées. L’image d’un dirigeant dans la tourmente peut coller pendant des années, même en cas de relaxe.
Votre façon de parler. De vous tenir. De réagir. Chaque détail est analysé. Et cela peut faire plus de dégâts qu’un communiqué de presse de réaction mal rédigé.
Le tribunal de l’opinion est sans pitié
Dans une salle d’audience filmée, vous ne parlez pas seulement au juge. Vous parlez à vos collaborateurs. À vos clients. À vos partenaires. À vos enfants insiste Florian Silnicki, Expert en communication sous contrainte judiciaire à la tête du collectif LaFrenchCom.
Vous êtes jugé sur :
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Votre posture
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Votre langage corporel
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Votre ton
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Votre capacité à incarner votre parole
Un regard de travers, un rictus mal placé ou un silence mal interprété peuvent créer un précédent viral. On ne vous écoutera pas. On vous regardera. Et l’opinion publique, elle, ne fait pas appel.
Le stress judiciaire est communicant
Même les plus solides vacillent devant la caméra d’un tribunal. Pourquoi ? Parce que ce n’est pas une interview, ni une allocution. C’est une épreuve.
Le stress monte, les réflexes se grippent. Certains parlent trop. D’autres s’effondrent. D’autres encore se renferment.
Et ce que la loi autorise – le silence, la retenue, la prudence – est perçu comme de la culpabilité dans le regard de l’opinion publique.
C’est le moment de plaider… aussi son image de marque
Avant, on plaidait devant le juge. Aujourd’hui, on plaide aussi devant la société. C’est une réalité très concrète. Une audience judiciaire devient une séquence d’opinion. Une prise de parole à enjeu réputationnel majeur.
Il faut donc :
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Préparer son récit,
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Maîtriser sa présence,
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Anticiper les réactions.
Un dirigeant ou une personnalité qui arrive à l’audience sans préparation, c’est comme entrer sur un plateau télé sans savoir de quoi parler.
La parole judiciaire est un art. Elle se travaille.
Ce n’est pas seulement ce que vous dites. C’est comment vous le dites. C’est ce que votre attitude raconte. C’est la façon dont votre voix tremble ou ne tremble pas. C’est la clarté de vos messages. Leur sincérité. Leur force.
Et surtout, c’est votre cohérence globale. Entre vos actes, votre posture et votre parole.
Le réflexe à adopter : s’entourer
Un procès filmé, ça se prépare comme une élection. Avec une équipe. Une stratégie. Une répétition générale.
Les avocats gèrent le droit.
Mais aujourd’hui, il faut une cellule de crise communicationnelle dédiée à la dimension judiciaire :
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Coaching de parole pour s’exprimer avec clarté et dignité,
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Media training judiciaire pour affronter le regard des caméras en contexte tendu,
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Éléments de langage pour structurer une parole audible, sans enfreindre les règles du procès,
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Gestion de l’image personnelle : apparence, posture, comportement,
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Contre-narration digitale pour contrer les emballements sur les réseaux sociaux.
La communication de crise judiciaire devient un réflexe
C’est un nouveau métier. Et c’est désormais une nécessité stratégique pour tout dirigeant ou personne publique confronté(e) à la justice.
Parce que la justice s’affiche. Parce que l’opinion commente. Parce que les images restent.
Et parce qu’aujourd’hui, un procès mal préparé ne se perd pas qu’en droit : il se perd aussi dans l’opinion.
Nos recommandations pour les dirigeants et personnalités exposées
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Anticipez. Dès qu’une procédure judiciaire se profile, activez une cellule de communication spécialisée.
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Préparez-vous. Comme pour un débat, un board ou une interview. Le tribunal devient un lieu de parole publique. Il faut s’entraîner.
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Soignez votre image. Tenue, posture, regard, ton. Tout compte. Et tout peut être retenu.
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Maîtrisez vos silences. Le silence peut être une stratégie juridique, mais il ne doit jamais ressembler à une fuite. Préparez la gestion des non-dits.
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Restez cohérent. Votre parole à l’audience, vos communiqués, vos prises de parole en ligne doivent tous raconter la même histoire.
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Ne subissez pas le buzz. Occupez le terrain. Préparez des messages, des séquences. Ne laissez pas vos adversaires ou les réseaux écrire votre récit à votre place.
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Tournez la page avec élégance. Quel que soit le verdict, la sortie de crise doit être préparée. Cela s’anticipe bien avant le jour J.
Tribunal + Caméras = Risque d’exécution publique
La justice filmée est une avancée. Mais pour les dirigeants, les élus, les personnalités publiques, c’est aussi une exposition brutale et durable.
Ce n’est plus un simple procès. C’est une séquence d’opinion. Un test de leadership. Un test d’image. Un test de parole.
À vous de le transformer en opportunité — ou de le subir comme un cataclysme.
Chez LaFrenchCom, nous accompagnons les personnalités confrontées à ce type de pression. Nous travaillons aux côtés des avocats, dans le respect du droit, pour préserver ce qui ne peut être réparé une fois brisé : votre réputation.
Parce qu’un procès se gagne sur le fond. Mais la réputation, elle, se perd souvent à la forme.
Ne laissez pas la caméra décider pour vous. Préparez-vous. Entourez-vous. Et gardez la main.