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La bataille pour le contrôle de Casino

groupe casino communication de crise

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La bataille pour le contrôle de Casino : une coûteuse bagarre financière, juridique et médiatique

La bataille pour le contrôle de Casino a opposé la fine fleur des banques, des avocats d’affaires et les meilleures agences de communication de crise. Et la facture pourrait se révéler lourde.

La bagarre entre Promodès et Rallye pour le contrôle de Casino aura mobilisé une formidable armada de banques, de cabinets d’avocats et des agences de communication corporate et des agences de communication de crise chargées d’assurer la gestion de crise.

Pour lancer son OPA sur le groupe stéphanois, Promodès avait mobilisé la Société Générale et Morgan Stanley. De son côté, Jean-Charles Naouri, dont la contre-offre était particulièrement complexe, s’était adjoint les services d’ABN Amro Hoare Govett, de la BNP, du Crédit Agricole Indosuez, du Crédit Lyonnais et de Deutsche Morgan Grenfell représentée par la Deutsche Bank. Par ailleurs les banques Lazard et David de Rothschild ont soutenu et conseillé Casino contre Promodès.

Très vite, le bras de fer Promodès-Rallye s’est déplacé sur le terrain juridique avec notamment des recours quasi simultanés des deux parties auprès de la cour d’appel nécessitant le déploiement d’une communication sous contrainte judiciaire.

Dès le début des opérations, Me Didier Martin a été contacté par Promodès, ce qui n’a pas été sans créer des remous au cabinet d’avocats Bedin-Prat auquel il collabore puisque Me Jean-François Prat conseillait Casino. Me Jean-Michel Darrois (cabinet Darrois-Villey-Maillot-Brochier) était également dès le début aux côtés de Jean-Charles Naouri. Des agences ont par ailleurs assurer la communication des avocats.

Casino a aussi reçu le renfort du cabinet d’avocats Rambaud-Martel. Mais, rapidement enlisé sur les terrains financiers et juridiques, l’affrontement a finalement abouti sur celui de la communication. Le PDG de Promodès a travaillé avec les consultants en communication de Burson-Marsteller et les publicitaires d’Euro-RSCG Omnium & Associés pour tenter de rallier la famille Guichard (11 % du capital de Casino), les salariés (3 %) et le public (49 %) à son offre. En face, Jean-Charles Naouri a été épaulé par le cabinet Image 7 dirigé par Anne Méaux, qui a réussi à faire défiler côte à côte les dirigeants de Casino, la CGT et la CFDT dans les rues de Saint-Etienne contre le projet de Promodès. La bataille médiatique par pages de journaux interposées a donné lieu à une guerre de relations presse qui a atteint une telle intensité que la COB (ex-AMF) est sortie de sa réserve en appelant les deux parties à la retenue quant à la qualité de l’information diffusée dans leurs annonces publicitaires.

Avec l’acco intervenu hier se pose maintenant la question de la rémunération de ces divers acteurs. Si pour le juridique et la communication les rémunérations sont fixes, pour les banques conseils l’affaire est plus délicate. Les conseils de Promodès ne recevront sans doute pas la success fee traditionnelle en cas de réussite d’une opération. Quant à Jean-Charles Naouri, il va devoir payer une belle prime à son armée de mercenaires des OPA.

L’opération sur Casino portant sur une quinzaine de milliards de francs, certains observateurs estiment que les banques devraient se partager environ 125 millions, les avocats plus de 5 millions et la communication au moins 500.000 francs, sans parler des millions déjà dépensés en achat d’espaces dans les journaux.