Le 13 octobre 2022 est la première édition de la journée nationale de la résilience. Ne pas rompre sous la contrainte. Comment élaborer sa gestion de crise pour éviter le naufrage en cas d’évènements inattendus.
Inondations, séismes, accidents industriels : les collectivités sont-elles préparées en cas de catastrophes majeures ?
Celles qui s’investissent dans la sauvegarde des populations et ont compris la nécessité de créer un continuum entre la maîtrise des risques et la gestion de crise, bien davantage que les autres. Mais, malheureusement, elles ne sont pas très nombreuses. La loi « visant à consolider notre modèle de sécurité civile et valoriser le volontariat des sapeurs-pompiers et les sapeurs-pompiers professionnels », dite loi Matras, promulguée le 25 novembre 2021, étend l’obligation d’élaborer un Plan communal de sauvegarde (PCS) à de nouvelles communes. Elle impose aux intercommunalités incluant une commune ayant cette obligation à se doter d’un PCS intercommunal (PICS) et de se préparer. La quantité de plans va doubler. La Direction générale de la sécurité civile et de la gestion de crises (DGSCGC) se félicite du nombre déjà élaborés.
Un continuum entre maîtrise des risques et la gestion de crise
On sépare trop souvent ces deux approches du risque alors qu’elles sont complémentaires. La maîtrise englobe la prévention et la protection : créer des bassins pour éviter que la rivière déborde, construire des digues, installer des batardeaux, etc… Elle réduit l’occurrence de se retrouver en situation de crise. Mais elle peut s’avérer défaillante. Pour être résilient, il faudra alors basculer en gestion de crise.
Un exemple : une commune qui réalise des travaux de protection contre les inondations calibrés pour une crue centennale et qu’un événement millénial survient… Si votre gestion crise n’a pas été conçue pour un événement inattendu par son ampleur, vous basculez dans l’improvisation et risquez la rupture.
Savoir réagir quand on est surpris n’est pas inné. Voilà pourquoi maîtrise des risques et gestion de crise doivent former un continuum pour permettre de faire face au prévu, à l’imprévu et même à l’imprévisible. C’est aussi un bon moyen d’entraîner ses équipes et de créer de la cohésion.
La liste des risques auxquels les collectivités peuvent être confrontées est longue.
Faut-il qu’elles se préparent à tous, avec le même niveau d’exigence ? Cette démarche doit être envisagée pour tous les risques pandémie, séisme, etc. Certes, se préparer à tout, être résilient est anxiogène et coûte très cher mais beaucoup moins que de subir le jour où la catastrophe est là. Il s’agit de passer de la surprise au savoir-faire. Cela revient le plus souvent à enfoncer un clou avec un marteau-piqueur. Mais le jour où vous en avez besoin, il est là. C’est la définition de la résilience : ne pas rompre sous la contrainte, avoir des outils pour faire face à l’imprévu. Toute brique réalisée et maîtrisée sera utile soit face au risque concerné soit face à un autre. Cela peut inciter les municipalités à s’engager dans la démarche de sauvegarde alors que la grandeur de la tache leur fait peur.