Astreinte de crise 24h/24 7j/7

Qu’est-ce qu’il ne faut pas dire pendant une crise ?

Les réponses à ne pas donner en cas de crise

Il y a de nombreuses mauvaises réponses possibles. Surtout quand ce sont les médias qui ont formulé la question.

Avant d’ouvrir la bouche, réfléchissez à ce que vous voulez dire, et à ce qu’il ne faut pas dire. Cela s’applique non seulement aux relations avec les médias, mais aussi à notre vie de tous les jours.

Ne pas répondre du tout. Les journalistes diront alors qu’« Untel n’a pas répondu à nos demandes de renseignements ». Ou pire encore : « Untel a refusé de nous répondre ».

La solution : vous pouvez toujours dire quelque chose d’intelligent sans paraitre évasif. Revenez rapidement vers le journaliste. Le délai maximal se compte en minutes, pas en heures. Les journalistes disposent généralement de peu de temps avant le bouclage.

« Pas de commentaire ». Cette petite phrase apparemment anodine fait beaucoup de dégâts. D’abord, parce que cela donne l’impression que vous cachez quelque chose. Ensuite, parce que cela ne fait qu’inciter les journalistes à fouiner davantage, alors que c’est exactement ce que vous souhaitez éviter.

La solution : avant une interview, essayez d’anticiper le maximum de questions délicates et préparez vos réponses. Ne faites pas de promesse que vous ne pourrez pas honorer, et ne vous tirez pas une balle dans le pied.

Se disperser. Si vous essayez d’en dire trop d’un seul coup, vous risquez de perdre l’attention de votre auditoire, voire de perdre le fil de votre pensée.

La solution : définissez à l’avance les deux ou trois principaux points qui étayent votre message. N’en déviez pas.

Répondre carrément « Notre message est… » Oui, c’est important d’avoir un message et de le communiquer. Après tout, c’est l’objectif de l’entretien. Mais le crier sur tous les toits est peu attrayant pour votre auditoire et risque en fait de diminuer vos chances de communiquer efficacement ce même message.

La solution : facile, il suffit de ne jamais dire « le message est… » !

« Nous ne sommes pas là pour parler de ça. » On vous posera probablement une question qui ne sera pas cohérente avec votre message et vos arguments. Mais signaler au journaliste que cela ne vous plait pas ne vous avancera à rien.

La solution : montrez que vous avez entendu la question, puis reliez par une transition au message que vous voulez transmettre. Les politiciens sont en général (mais pas toujours) passés maitres dans l’art de ces transitions.

Répéter ce qui est négatif. On vient de dire quelque chose de négatif sur vous. Évitez de répéter l’allégation. Cela ne fera qu’attirer davantage l’attention dessus. Cela donnerait aussi aux journalistes un magnifique extrait sonore à reprendre et citer.

La solution : soyez clair sur ce que vous voulez dire, choisissez vos principaux points et n’en déviez pas. En donnant votre version de la situation, vous limitez la portée des accusations. Souvenez-vous de la formule des cours de récré « c’est celui qui le dit qui l’est ».

« C’est une bonne question. » Ah bon ! Alors ça veut dire que toutes les questions qui ont précédé n’étaient pas très malines, ou que ceux qui les ont posées ne sont pas bien futés ? Êtes-vous en train d’essayer de gagner du temps ? Ou êtes-vous réellement en train de complimenter votre interlocuteur sur sa sagacité ? Même si vous le dites innocemment, cela risque d’être mal pris à plus d’un titre.

La solution : cette formule ne sert à rien. Ne l’utilisez pas. Si vous voulez parler d’un point en particulier, n’attendez pas qu’on vous tende une perche. Souvenez-vous : ne répondez pas à la question qu’on vous pose, répondez à la question qui vous intéresse.

« Au bout du compte, ça n’a pas d’importance ». Ce n’est pas du tout le bon moyen de captiver votre auditoire. Imaginez qu’il vous écoute attentivement depuis le début, puis que vous déclarez que tout ce que vous avez dit avant était sans intérêt. Quelle déception ! Pensez-vous vraiment qu’ils vous écouteront à l’avenir ?

La solution : n’utilisez pas cette tournure de phrase. Elle vous rend peu crédible.

« Écoutez… »Vous êtes tendu et semblez sur la défensive ? On dirait bien. Si vous pensiez que votre ton sans réplique calmerait votre interlocuteur ou servirait d’avertissement, vous vous trompez. Son effet sera précisément inverse.

La solution : Abstenez-vous. Votre ton condescendant risque d’attiser les tensions, voire d’en créer s’il n’y en avait pas déjà.

« Avec tout le respect que je vous dois ». C’est vraiment une tournure à bannir. Quand je l’entends, je sais que ce qui va suivre sera insultant pour votre interlocuteur. Et celui-ci le sait aussi.

La solution : tout dépend de votre objectif. Si vous voulez attirer l’attention pour dire que votre interlocuteur ou son idée est stupide, alors allez-y. Sinon, dites simplement que vous n’êtes pas d’accord avec cette personne, mais ne l’insultez pas.