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La communication de crise contreproductive d’Adrien Quattenens

Adrien Quattenens communication de crise

L’entretien-confession inefficace d’Adrien Quattenens sur BFMTV

Adrien Quattenens a effectué un exercice qui devient relativement commun en accordant une heure d’entretien-confession sur BFMTV, le lendemain d’une condamnation pour violence ayant entraîné une peine de quatre mois de prison avec sursis. Cependant, les spécialistes en communication de crise sont unanimes sur le fait qu’il fut inaudible dans cet exercice médiatique contreproductif.

Selon eux, la bonne attitude serait de faire acte de contrition, puis de se faire oublier, avant éventuellement un retour en politique. Cependant, en s’exposant de manière si longue, Adrien Quattenens, personnalité publique condamnée par la justice, a alimenté les critiques sur « l’impunité des politiques ». Les experts ont noté qu’une telle exposition de l’intimité et de la vie privée est sans précédent dans la vie politique française.

Un exercice médiatique périlleux

L’exercice médiatique d’Adrien Quattenens était périlleux à double titre. Il s’oppose à la base féministe de LFI, divise l’édifice de la Nupes et dévoile beaucoup de sa vie privée, jusqu’à accuser la victime d’être une manipulatrice. Les précautions prises par le député ont été inefficaces et Adrien Quatennens est devenu un symbole des violences conjugales. Une communication sous contrainte judiciaire kamikaze ?

Un spécialiste en communication politique est plus nuancé quant à l’écho de ce discours. Selon lui, la réprobation de toutes les violences conjugales l’emporte, mais cela peut également susciter une certaine compréhension. L’affaire soulève un paradoxe, car Adrien Quatennens a choisi la procédure de plaider-coupable, mais en s’exposant de manière aussi publique, il risque de susciter la compréhension plutôt que la réprobation.

Communication de crise : la stratégie du « born again »

Faire acte de contrition, puis se faire oublier, observer un délai d’abstinence médiatique avant un retour en politique : voilà ce qui, selon les experts en gestion de crise, serait la bonne attitude, sur le modèle anglo-saxon du « born again ».

Cette prise de parole rappelle celle de Dominique Strauss-KahnJérôme Cahuzac, François Fillon ou de Nicolas Sarkozy.

La stratégie du « born again » est une approche de gestion de crise qui consiste à faire passer une entreprise, une organisation ou une personnalité publique pour une nouvelle entité en termes d’image et de réputation. Ce processus implique généralement une reconstruction complète de l’identité de marque, y compris un nouveau logo, une nouvelle image de marque et une nouvelle stratégie de communication corporate.

L’objectif de la stratégie du « born again » est de permettre à une organisation de se distancer d’un passé négatif, d’une crise ou d’une mauvaise réputation et de repartir sur une nouvelle base en renforçant sa crédibilité et sa confiance auprès des publics cibles. Cependant, il est important de noter que ce processus ne garantit pas un résultat positif si les fondements du problème initial n’ont pas été correctement abordés.

En résumé, la stratégie du « born again » peut être une approche utile pour gérer une crise de réputation, mais elle ne doit pas être utilisée comme solution à court terme sans prendre en compte les causes profondes du problème.

Exemples célèbres de la stratégie du « born again »

  • En politique, l’exemple le plus célèbre de la stratégie du « born again » est peut-être celui de Richard Nixon, qui a été élu président des États-Unis en 1968 après avoir été mis à l’écart de la vie politique nationale suite à ses rôles dans le scandale du Watergate. Il a réussi à se faire réélire grâce à une campagne de réhabilitation de son image publique, où il a présenté une image renouvelée de lui-même en tant que leader fort et déterminé.
  • De même, Bill Clinton a également réussi à se remettre d’un scandale politique et à être réélu en 1996, en partie grâce à sa capacité à se présenter comme un nouveau leader ayant appris de ses erreurs du passé.
  • Un autre exemple célèbre de la stratégie de « born again » en politique est le retour de l’ancien président français Nicolas Sarkozy sur la scène politique. Après avoir perdu l’élection présidentielle en 2012, Sarkozy a adopté une stratégie de « born again » en se concentrant sur la reconstruction de son image publique, en s’engageant dans des débats publics et en effectuant une tournée de la France pour rencontrer les citoyens et les électeurs. Il a finalement annoncé son retour en politique en 2014 et n’a pas remporté la primaire de la droite en 2016, échouant alors à se qualifier pour participer à l’élection présidentielle.