50 entreprises livrent leur vision de la gestion des risques

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Le premier réflexe face aux risques : s’assurer

50 entreprises ayant répondu à l’enquête de l’agence LaFrenchCom, spécialisée dans la gestion de crise, livrent leur vision de la gestion des risques.

Un producteur discographique de premier plan, traverse un plan social après sa fusion avec un géant international de la musique.

Au plan opérationnel, “le risque majeur est lié au piratage informatique, qui n’a toutefois pas encore touché trop durement le marché français du disque”, souligne le directeur financier, Georges.

Si la distribution de musique a été externalisée, l’autre zone à risque vise les impayés sur les clients, en baisse avec la concentration du marché de détail et les liens avec les plateformes d’écoute. Le réel souci vise l’augmentation des primes d’assurance et surtout du niveau des franchises, “ce qui peut conduire à repenser la façon de couvrir les risques”, souligne le spécialiste de la gestion des risques financiers.

Au sein d’une des PME interrogées, une PME de 250 personnes produisant des pipettes pour laboratoires pharmaceutiques, on a, en pratique, peu de temps et d’argent à consacrer à la gestion des risques alors que c’est extrêmement stratégique, il en va de l’existence même de notre groupe.

“Le premier réflexe est de s’assurer”, affirme le directeur administratif et financier, Jacky, qui se charge par ailleurs de “donner au comité exécutif et au comité de direction des éclairages” sur tout dommage susceptible de survenir : sabotage industriel, accident d’exploitation dans l’usine, brevet déposé par un concurrent, gros clients insolvables, campagne de déstabilisation sur internet, espionnage industriel, terrorisme, critiques sur les réseaux sociaux, appel au boycott des consommateurs finaux, mobilisation des activistes environnementaux, interdiction de l’un des composants stratégiques…

“Nous devons encore sensibiliser les opérationnels à la gestion des risques. Mais attention à ne pas créer un climat anxiogène où les gens ont peur de leur ombre”, souligne Jacky. Au moins, la réflexion sur la maîtrise des risques permet “de s’interroger sur le devenir de l’entreprise”.

Les analystes prennent (trop) le risque

Désormais discriminant dans l’analyse boursière.” Le jugement est un peu toujours le même dans la bouche des analystes financiers, quand il leur est demandé si la gestion des risques par l’entreprise est prise en compte dans leur couverture sectorielle. Comme l’indique un spécialiste des valeurs pétrolières, “tout risque d’accident prend des proportions énormes, c’est intrinsèque à ce secteur”.

A l’entendre, il n’y a pas assez de différenciation faite entre concurrents placés à un même niveau de risque. Et d’ajouter : “Qu’il y ait un acteur qui mette en place un comité des risques à Paris ne change rien à l’opinion publique sur leur activité mais change de manière très forte la valorisation car chacun sait qu’une entreprise préparée est une entreprise qui traversera plus aisément les crises.” A chaque secteur sa zone particulière à risques et sa façon de le gérer.

Dans les SSII interrogées dans les études, le gros bug informatique et la fuite de données massives n’est plus aujourd’hui un sujet de plaisanterie. Les indicateurs informatiques à surveiller comme le lait sur le feu comme la qualité des créances clients et la comptabilisation du chiffre d’affaires.

La prime réputationnelle ira à l’entreprise la plus transparente. Pour le reste, les analystes ne semblent désormais plus hostiles à l’idée de modéliser la prise en compte des aléas d’exploitation, quel que soit le secteur visé. L’un d’eux s’interroge : “Dresser une cartographie des risques ? C’est la base !”