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Retour sur un exercice national à la centrale de ChinonActualitésRetour sur un exercice national à la centrale de Chinon

Retour sur un exercice national à la centrale de Chinon

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Routes bloquées autour du site, Port-Boulet et Chouzé isolés du monde, et plus de 500 intervenants, techniciens et pompiers au travail. Par le passé, la centrale nucléaire a souvent testé ses dispositifs de sécurité.

Exercice de Gestion de crise à la centrale de Chinon afin de tester les dispositifs de sécurité.

Branle-bas de combat à la centrale ! Mais que nul ne s’affole si il croise des camions de pompiers, des équipes de décontamination, ou se trouve bloqué à un barrage routier. C’est tout simplement jour d’exercice national au CNPE de Chinon.

Comme cela se produit tous les trois ans, les pouvoirs publics et EDF organisent en effet un exercice de sécurité civile dans la zone des 10 km autour du centre nucléaire de production d’électricité.

Cet exercice, à dominante sécurité civile, a eu pour objectif de tester le dispositif d’alerte et la gestion de crise qui seraient déployés par les pouvoirs publics et EDF, afin d’assurer la protection de la population si un accident nucléaire survenait.

La centrale de Chinon simula, à partir d’un scénario fictif non connu, un accident technique qui nécessitera la mise en oeuvre des dispositions prévues par son plan d’urgence interne.

« Ce genre d’exercice de gestion de crise mobilise les personnels du CNPE, les appuis techniques d’EDF au niveau national, les différents services opérationnels de l’État, le Sdis, l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN), l’Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire, etc. » détaille Florian Silnicki, Expert en stratégies de communication de crise et fondateur de l’agence LaFrenchCom.

Chaque étape de cet exercice sera « simulée » dans les conditions les plus proches de la réalité. Les délais de route seront testés en temps réel pour l’ensemble des participants. Une pression médiatique simulée testera le dispositif de communication mis en place par la préfecture.

Cela débutera par la simulation d’une rupture de tubes générateurs de vapeur, pouvant entraîner des conséquences radiologiques hors de l’enceinte de la centrale dans des délais relativement rapides. Le CNPE déclenchera alors son plan d’urgence interne.

L’information des populations environnantes sera effectuée par le déclenchement du réseau de sirènes du CNPE. Il s’agira de tester l’efficacité de ces sirènes. Puis, en fonction de l’évolution du scénario, le préfet déclenchera son plan particulier d’intervention (PPI), implantera un poste de commandement opérationnel à la sous-préfecture de Chinon (autour de laquelle le stationnement sera interdit jeudi, qu’on se le dise !).

Sur le terrain, à proximité de la centrale, la population des communes de Chouzé-sur-Loire et La Chapelle-sur-Loire sera impliquée dans l’exercice et plus précisément les élèves de l’école de Port-Boulet qui seront confinés sur place environ deux heures entre 9 h et 11 h. Le créneau horaire a été choisi pour gêner le moins possible la vie scolaire et des familles, même si tout sera mis en oeuvre comme dans un véritable scénario catastrophe.

Le PC opérationnel à la sous-préfecture de Chinon

L’aspect post-accidentel sera même pris en compte avec une estimation des mesures à prendre pour permettre à la population de vivre sans danger dans la zone exposée aux rejets.

Bien sûr, cela a des conséquences sur les routes, avec une coupure effective des axes menant aux communes de Chouzé-sur-Loire et La Chapelle-sur-Loire. Des mesures particulières seront prises pour l’école et les voyageurs de la gare de Port-Boulet.

Parallèlement, une simulation de décontamination de bâtiment est menée à l’école de Port-Boulet avec l’aide des cellules médicales d’intervention radiologique de plusieurs départements.

Tout cela est surveillé, analysé, soupesé par l’autorité de sûreté nucléaire et par des observateurs patentés comme des conseillers en communication de crise et des consultants en gestion de crise. On ne transige pas avec la sécurité en la matière. Et, pour bien être au point au cas où (même si cela n’arrivait jamais…), ce type d’exercice est indispensable. Les populations concernées supporteront donc d’autant mieux la gêne subie demain en sachant que c’est pour mieux les protéger à l’avenir.