Décès de l’avocat Grégoire Lafarge : une très grande robe noire n’est plus
Toute l’équipe de LaFrenchCom souhaite rendre hommage à Maître Grégoire Lafarge. Son départ laisse un profond chagrin à ceux qui ont eu le privilège de croiser sa route, travailler à ses côtés ou simplement l’écouter plaider.
Réaction de Florian Silnicki, Président Fondateur de l’agence LaFrenchCom
« Maître Grégoire Lafarge s’est éteint, laissant derrière lui le silence douloureux que provoque le départ d’une très grande robe noire. »
« On se souviendra longtemps des dossiers minutieusement décortiqués, des nuits entières, d’une stratégie affûtée dans l’ombre avant d’être déployée à la lumière des prétoires.
On se souviendra de ce frisson particulier, presque solennel, en l’écoutant plaider : une intensité vibrante, une maîtrise profonde, et surtout cette humanité qui faisait de chacune de ses prises de parole un acte d’engagement autant qu’un acte d’élégance. »
« Aujourd’hui, sa disparition laisse un vide que nul ne pourra combler.
Mais son empreinte demeure : celle d’un défenseur entier, d’un avocat lumineux, d’un homme dont la générosité et la loyauté ont marqué celles et ceux qui ont eu le privilège de le connaître. »
« Merci pour tout ce qu’il a apporté.
Merci pour la confiance, pour l’amitié, pour la force tranquille qu’il savait offrir.
Il va terriblement manquer. »
Parcours de Grégoire Lafarge, un grand avocat
Nous avons appris avec une immense tristesse le décès de Grégoire Lafarge, survenu dans la nuit du 11 au 12 novembre 2025, dans sa 67ᵉ année, après plus de trois décennies d’un exercice professionnel d’une intensité rare de 30 années.
Pour nous, à LaFrenchCom, cette disparition n’est pas seulement celle d’un grand avocat : c’est celle d’un partenaire fidèle, d’un esprit brillant et d’une voix singulière dans la manière de penser la justice, la défense et la communication judiciaire.
Né en 1959 à Boulogne-Billancourt, fils de Philippe Lafarge, avocat éminent et futur bâtonnier, Grégoire Lafarge était l’héritier d’une tradition, mais surtout l’artisan d’un style. Diplômé en droit et histoire du droit à l’Université Paris II, il prête serment en 1985 avant de devenir, quatre ans plus tard, 7ᵉ Secrétaire de la Conférence — une distinction qui disait déjà tout de son talent d’orateur. Ceux qui ont assisté à la célèbre séance Berryer avec Serge Gainsbourg n’ont jamais oublié son texte ; lui non plus, d’ailleurs, tant il incarnait cette mémoire vivante des grandes joutes oratoires.
Très tôt, il choisit le travail collectif, familial, puis pluridisciplinaire. Au sein de la SCP Lafarge Flécheux, puis du cabinet Lafarge Associés, il s’inscrit dans la continuité de l’engagement de son père tout en imprimant sa propre marque : un art de la défense profondément humaniste, exigeant, fidèle à la tradition pénaliste mais ouvert sur les évolutions de la société et des médias.
Grégoire Lafarge était un défenseur au sens plein du terme. Défendre l’anonyme ou la personnalité publique, la victime ou l’accusé, l’homme politique ou le citoyen ordinaire : telle était sa conception presque morale du métier. Il avait ce don rare de faire entendre la voix de chacun sans jamais la trahir, de plaider sans écraser, d’expliquer sans simplifier, de convaincre sans jamais renoncer à la nuance.
Sa vaste culture juridique transparaissait autant dans ses plaidoiries que dans son activité d’enseignant à l’EFB et à Paris II. Il avait cette capacité pédagogique à transmettre non seulement des règles de droit, mais une manière d’être avocat, une attitude, une colonne vertébrale éthique.
Élu au Conseil de l’Ordre en 2004, il s’est investi avec rigueur et loyauté dans les travaux disciplinaires, déontologiques et institutionnels. La profession savait pouvoir compter sur lui, sur sa droiture, sur cette forme de calme lucide qu’il mettait dans les débats les plus sensibles.
À partir de 2018, la maladie l’a contraint à ralentir, sans jamais entamer sa force de caractère.

Un juriste d’exception
Pour nous qui avons eu l’honneur de travailler pendant plusieurs années à ses côtés sur des dossiers complexes, très exposés médiatiquement, Grégoire Lafarge était plus qu’un avocat : c’était un partenaire d’excellence.
Il avait une compréhension fine des enjeux de réputation et de la nécessité d’articuler la défense judiciaire et la défense médiatique sans jamais les confondre.
Sa vision était d’une clarté rare :
la communication ne devait jamais violenter la justice, mais toujours la servir.
Il savait garder la tête froide dans les tempêtes médiatiques, créer de la cohérence juridique dans le chaos des instructions complexes, replacer l’humain au centre lorsque tout semblait se déshumaniser.
Son écoute attentive, sa bienveillance exigeante et son sens de la stratégie en faisaient un collaborateur précieux, un ami pour certains d’entre nous, un repère pour beaucoup.
Aujourd’hui, c’est une figure du barreau, mais aussi un homme profondément humain, juriste d’exception et lumineux qui nous quitte.
Grégoire Lafarge laisse derrière lui une empreinte que rien n’effacera :
celle d’un avocat qui honorait la robe, d’un défenseur qui comprenait profondément la fragilité humaine, et d’un homme qui savait, mieux que beaucoup, donner un sens au mot justice.
Avis de décès de Grégoire Lafarge
Cécile Lafarge,
Eléonore et Christophe,
Antoine et Isabel,
Rosalie et Jonathan,
Théodore et Nina,
Adèle, Matthieu,
Joachim, Juliette, Gabriel et Noé,
confient à vos prières
La célébration religieuse aura lieu
mercredi 19 novembre 2025,
à 10 heures,
en l’église Saint-François-Xavier, Paris (VIIe).