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Une stratégie de communication réfléchie pour Bill Clinton ?ActualitésUne stratégie de communication réfléchie pour Bill Clinton ?

Une stratégie de communication réfléchie pour Bill Clinton ?

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La stratégie de communication politique de Bill Clinton : la saturation médiatique

Impossible d’allumer la télé, d’ouvrir la radio ou le journal sans l’entendre ou l’apercevoir. En train de servir des repas aux SDF, de remonter le moral de ses soldats partant pour la Bosnie, d’expliquer à ses concitoyens pourquoi il ne faut pas céder à la tentation du repli sur soi ou de défendre, face aux journalistes, et tous les jours s’il le faut, ses choix de société et les efforts budgétaires qu’ils impliquent.

On le voit main dans la main avec sa femme, faisant son jogging avec ses gardes du corps, avalant vite fait un big mac entre deux visites de quartiers en difficulté. On le retrouve, grand organisateur de la paix, sur le front de l’ex-Yougoslavie ou du Proche-Orient, pleurant sans affectation à l’enterrement de Rabin ou invitant sèchement les miliciens serbes à rentrer dans leurs cavernes.

Stratégie de communication mûrement réfléchie pour Bill Clinton ? Sûrement. Mais qui oserait prétendre que la démocratie américaine n’en tire pas bénéfice ? Vérité au-delà de l’Atlantique, erreur en deçà…

Chez nous, grâce notamment à un communicant génial, forcément génial, qui « conseille » Jacques Chirac et Alain Juppé après avoir fait de même pour François Mitterrand, « l’écriture médiatique » de nos plus hauts dirigeants doit dorénavant ressembler davantage à celle de Robbe-Grillet qu’à celle de Flaubert : minimaliste, elliptique et, surtout, rare.

Pour – paraît-il – mieux se faire entendre et pour sacraliser leur parole intermittente, nos élus suprêmes ont été facilement convaincus de se faire lointains, sibyllins et apparemment impassibles, même au plus fort des tempêtes.

Voilà pourquoi tous les Français, au lieu d’attendre bêtement que le président ou le Premier ministre s’expriment sur la crise sociale, feraient beaucoup mieux de lire Guy Debord et Jacques Lacan, les Tocqueville du temps présent.

Ou alors, ils peuvent demander à Bill Clinton de jouer les médiateurs. Pour quelqu’un qui galvaude autant son image, ce type ne se débrouille pas si mal.