Obama renoue avec l'idéalisme américain

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Nous, les Européens, restons dans une situation de dépendance vis-à-vis des Etats Unis. C’est pourquoi il ne nous est pas permis de rester indifférents devant l’élection, désormais possible, de Barack Obama à la présidence de son pays. 

L’Amérique nous a en effet tenus par la main à bien des égards depuis un siècle, ce qui nous a sauvés de nos démons et dispensé de recouvrer une pleine autonomie. Elle nous a sauvés pendant la Deuxième Guerre mondiale des griffes du Reich allemand qui n’avait pas de limite territoriale dans ses ambitions. 

Sans l’Alliance atlantique, aujourd’hui incertaine sur son sort, il n’est pas sûr que l’Europe divisée aurait résisté à l’autre conquérant sans frontière: l’Union soviétique. Jusque dans les années, 1990 l’URSS professait la victoire inéluctable du communisme. 

Depuis lors, la marque des Etats-Unis est plus ambiguë mais tout aussi importante pour les Européens. D’une part, il n’y a pas un canton de la culture qui ne porte l’empreinte américaine, de la musique populaire à la littérature et aux arts plastiques. Sans parler de la religion. 

La vision américaine s’est aussi implantée dans le fonctionnement de nos sociétés par l’économie et surtout sa gestion (management). L’accélération des technologies, de la finance et de l’interdépendance économique nous viennent des Etats Unis, même si ces traits les affectent désormais comme des diables sortis de leur propre boîte. 

D’autre part, après le 11 septembre 2001, l’administration Bush a pris les mauvaises décisions sur l’Irak comme sur la mondialisation économique. Elle laisse aux Européens un héritage d’économie déboussolée et de perte de prestige de l’idée de liberté, qui les a inspirés jusqu’ici. 

Sur le plan politique, l’exemple donné par Washington, et copié en Europe, a été celui d’une démocratie de masse, noyée dans les stratégies de communication politique, sensible à l’opinion, non pour l’écouter mais pour la manipuler, pathétiquement autocentrée dans son incapacité «bushienne» à comprendre le monde. 

Il s’agit d’une politique fondée beaucoup plus sur la ruse que sur l’esprit de service, ceci au moins depuis Nixon, le grand menteur des années 1970. 

Barack Obama, du moins, renoue-t-il clairement avec l’idéalisme américain, sans lequel il n’y aurait pas eu la grande puissance, ni le modèle démocratique porté aux quatre coins de la planète. 

Cet idéalisme passe par la promotion des libertés, y compris celle pour les peuples du monde de manger à leur faim et de respirer à pleins poumons. Elle passe du même coup par une certaine réhabilitation de l’honnêteté en politique. 

Ce qui veut dire ne pas laisser gouverner le pays selon les seuls intérêts économiques dominants. Jimmy Carter l’avait tenté sans succès, Barack Obama pourrait y réussir mieux, parce qu’en tant que nouvel Américain (Noir et hors de la classe politique) il est moins marqué par les plis du passé. 

C’est un espoir, auquel les Européens s’attachent avec ferveur, toujours incapables qu’ils sont de conduire l’attelage atlantique.