Communication de crise : les médias numériques vs les médias traditionnels
Les médias numériques ont été conçus pour ignorer ou tout au moins contourner les médias traditionnels. Leur méthode est d’établir un lien direct entre les créateurs de contenus et les membres du public intéressés par ces contenus, sans passer par les médias d’information traditionnels. « Leur succès repose précisément sur ce lien direct, sur leur accessibilité, sur la capacité de diffuser des informations et des contenus entre membres du public et sur la rapidité de ces échanges. » affirme Florian Silnicki, Expert en communication de crise et fondateur de l’agence LaFrenchCom.
La radio, la télévision, les journaux sont tous en difficulté. Le public et les personnes qui s’intéressent à l’actualité et aux informations, en tant que consommateurs, ont perdu leur intérêt, ou ont relégué ces médias en bas des priorités dans leur vie.
La presse est en train de basculer sur Internet. La demande pour des informations croît de manière exponentielle, afin de combler l’appétit des médias numériques.
Quels sont les changements dans la valeur et le rôle des communiqués de presse ?
Les conversations sur les réseaux sociaux se font à dessein en dehors des médias traditionnels. Vous et vos adversaires êtes devenus des concepteurs et distributeurs de contenus et d’informations. La presse bascule sur Internet. La demande pour des informations croît de manière exponentielle, afin de combler l’appétit des médias numériques. L’une des conséquences de ce phénomène, bien que les experts assurent que cela est temporaire, est une augmentation importante du nombre de sites Internet de journaux papier.
Le problème est que les médias traditionnels se comportent toujours comme s’ils étaient le seul type de médias, alors même que des millions de leurs lecteurs et auditeurs basculent sur d’autres sources sur Internet ou sur les réseaux sociaux.
Votre communiqué de presse sera également reçu par des médias numériques et autres agrégateurs de contenus, qui se contenteront de publier votre message sans le modifier ou de le résumer – donc sans ajouter leur propre interprétation. Dans ces cas-là, votre message est publié presque tel quel, ce qui fait que vous en êtes pleinement responsable, en tant qu’éditeur indirect. Vous devez donc être particulièrement vigilant et vous assurer que votre message est exact et peut-être étayé par des faits, rapports, etc.
Publiez vos déclarations et communiqués de presse sur votre site Web tout de suite après les avoir diffusés auprès des médias traditionnels et numériques. Assurez-vous que votre site Internet est adapté aux besoins des médias.
Voici quelques caractéristiques souhaitées par les médias :
- une URL optimisée pour les moteurs de recherche pour faciliter les recherches sur Google
- une salle de presse virtuelle facile à trouver, avec des communiqués de presse et des articles à disposition facilement et classés par ordre chronologique. Archivez ces documents pendant 3-5 ans, car un historique clair peut permettre de faire pencher la balance en faveur de vos arguments.
- des liens vers des vidéos et photographies et enregistrements audio exploitables pour les médias
- des liens vers des sites de réseaux sociaux
- des annonces sur vos actualités majeures
Prenez en compte vos principaux publics cibles
Quand vous rédigez et publiez vos annonces, prenez vos principaux publics en compte et notamment ce qui pourrait leur importer le plus :
- actionnaires : manipulation de valeur d’actions
- blogueurs : sujets brûlants et causes soutenues par des activistes
- clients : réclamations sur le niveau de service, produits ou services défectueux
- collègues, associés, alliés : être informés à l’avance autant que possible
- courtiers : désinformation, transactions intéressées, mauvais conseils
- critiques : ils utilisent tout ce que vous dites ou faites et retournent tout contre vous
- fonctionnaires : attention à ne pas blesser leur amour-propre, ce qui peut facilement se produire
- journalistes : révéler des informations, un scandale, une catastrophe, un drame
- victimes : presque tout ce que vous leur direz sera mal compris, mal interprété et redoublera leur colère
- moteurs de recherche : exprimez-vous toujours en des termes qui renforcent votre message et que les moteurs de recherche identifient facilement
Réclamer des corrections auprès des médias traditionnels n’est pas une perte de temps.
Les journalistes et les blogueurs qui sont intéressés par vos déclarations ont forcément un parti pris, qu’ils en soient conscients ou non. Par exemple, le but « honorable » d’un journaliste d’investigation de « défendre les petites gens » est un parti pris. Tenez compte de ces partis pris quand vous rédigez vos communiqués de presse et quand vous donnez une interview. Relisez les conseils sur les relations avec les médias. Tenez-vous-en aux faits et à ce que vous savez. Si votre message est déformé ou si les faits sont mal représentés, publiez immédiatement vos propres corrections, clarifications et commentaires. Puis diffusez ces corrections, clarifications ou commentaires à toutes les personnes intéressées.