Polycrises : comment les entreprises peuvent survivre à l’ère de tous les risques

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Pandémie, guerre, crise climatique, cyberattaques… Le monde est clairement entré dans une ère de polycrises, où les risques ne se contentent plus de s’additionner : ils s’entrelacent, s’amplifient et provoquent des effets dominos imprévisibles. Pour les entreprises, cela ne signifie pas seulement plus de dangers, mais des menaces plus complexes, plus globales et plus rapides à émerger. Une attaque informatique peut paralyser une chaîne d’approvisionnement déjà fragilisée par un conflit géopolitique. Une tempête peut déclencher des crises environnementales et sociales, bouleversant durablement les activités.

Dans ce contexte, un conseiller en communication de crise n’est plus seulement celui qui intervient à chaud, mais un partenaire stratégique capable de préparer et d’adapter ses clients à l’inattendu.

Bienvenue dans l’ère des risques interconnectés

Florian Silnicki, Président Fondateur de LaFrenchCom, explique : « Dans une polycrise, les entreprises ne font pas face à un seul problème à la fois. Elles se retrouvent au centre de perturbations multiples qui s’alimentent mutuellement. »

Prenons un exemple récent : la pandémie de COVID-19 n’a pas seulement provoqué une crise sanitaire mondiale. Elle a bouleversé les chaînes logistiques, accentué les inégalités sociales, accéléré les cyberattaques et mis sous pression des millions d’organisations. Ce phénomène de crises imbriquées redéfinit les priorités des dirigeants, qui doivent désormais envisager chaque risque dans son ensemble et non isolément.

Le rôle crucial du conseiller en communication de crise

Dans cet environnement incertain, le conseiller en communication de crise devient une pièce maîtresse. Julien Auffret, expert en gestion de crise, résume : « La communication de crise n’est plus un simple bouclier. C’est une boussole pour naviguer dans des eaux de plus en plus agitées. »

À chaud : Lorsqu’une crise éclate – cyberattaque, scandale environnemental, mise en cause publique – le conseiller est en première ligne. Son objectif est clair : limiter les dégâts immédiats et protéger la réputation de l’entreprise.

En amont : Les entreprises comprennent désormais qu’attendre la catastrophe est suicidaire. Les conseillers en communication de crise interviennent avant même l’apparition d’un problème, avec des missions telles que :

  • Identification des vulnérabilités : audits de risques, cartographie des parties prenantes.
  • Préparation des équipes : formation aux réflexes de crise, simulations réalistes.
  • Anticipation stratégique : élaboration de scénarios de crise pour mieux comprendre les interdépendances entre les risques.

Prévenir plutôt que guérir : un impératif stratégique

Si la crise est inévitable, ses impacts peuvent être atténués grâce à une anticipation solide. Florian Silnicki rappelle : « Une entreprise préparée à gérer une polycrise est une entreprise résiliente. Cela nécessite des investissements, mais le coût de l’impréparation est toujours bien plus élevé. »

Les outils de la prévention :

Exemple concret : Une multinationale de la logistique a intégré un programme de simulations de polycrises impliquant des attaques cyber, des perturbations climatiques, de sabotages de l’infrastructure et des grèves simultanées. Résultat : des plans d’action optimisés, une meilleure coordination des équipes et une réduction significative du temps de réponse.

Une communication stratégique adaptée à la complexité des crises

Dans une polycrise, la communication est l’un des outils les plus délicats mais aussi les plus puissants. « Les parties prenantes – collaborateurs, clients, investisseurs, médias – ne veulent pas seulement des explications. Elles exigent de l’empathie, de la transparence et des solutions concrètes » explique Julien Auffret.

Les grands principes :

  • Cohérence : Dans une polycrise, chaque message doit être aligné. Une contradiction entre un communiqué interne et une déclaration publique peut s’avérer désastreuse.
  • Agilité : Les crises évoluent rapidement. Les plans de communication de crise doivent être ajustables en temps réel.
  • Empathie : Reconnaître la gravité des impacts sur les parties prenantes est essentiel pour maintenir leur confiance.

Le futur : une adaptation permanente

L’ère des polycrises est là pour durer. Les entreprises doivent passer d’une logique de réaction à une logique d’adaptation permanente. Florian Silnicki conclut : « La vraie question n’est plus ‘comment éviter les crises’, mais ‘comment être prêt à y faire face’. »

Pour les conseillers en communication de crise, cela signifie :

  • Innover constamment dans les outils et méthodes pour répondre à des menaces nouvelles.
  • Collaborer étroitement avec les dirigeants pour intégrer la gestion de crise à la stratégie globale de l’entreprise.
  • Rester alerte face à l’évolution rapide des risques, qu’ils soient technologiques, environnementaux ou sociaux.

Dans ce monde complexe, une seule certitude demeure : la confiance de vos publics est votre atout le plus précieux.