La communication de crise de la FIFA

Retour sur le scandale de la FIFA

Par où pouvons-nous commencer avec la FIFA, un nom qui revient désormais continuellement lorsque l’on évoque ce type de crise. Après que des questions aient été soulevées en 2014 concernant la procédure de candidature pour la Coupe du monde de football de 2022 organisée au Qatar, le problème a finalement été rendu public en 2015 lorsqu’une crise de réputation est devenue une crise existentielle en partie suite à la dramatique intervention des autorités judiciaires américaines.

Sept hauts responsables de la FIFA ont été arrêtés en mai dernier lors d’une enquête pour des faits de corruption généralisée observés au sein de l’organe directeur du football ces vingt dernières années. Les procureurs suisses ont fini par engager des poursuites pénales se rapportant à l’attribution des Coupes du monde de 2018 et de 2022, et avant même la fin de l’année, le scandale a donné lieu à l’exclusion de nombreux représentants de la Fifa, notamment Sepp Blatter et Michel Platini, suite aux demandes de réformes de la part des sponsors de la FIFA qui représentent au moins un milliard de dollars.

Ces changements s’avèreront à long terme probablement bénéfiques pour la FIFA, affirme Jonathan Jordan, associé directeur de Sermelo. « Au cours du second semestre de l’année, la FIFA a entamé un processus délicat pour améliorer sa réputation, qui commence par le changement des membres de sa direction, qui aurait dû avoir lieu il y a bien longtemps déjà », a-t-il déclaré.

L’organisation a également recruté Teneo, chargée de lui fournir des conseils dans le domaine réputationnel.

« Étant donné que les clients de Teneo incluent apparemment The Coca-Cola Company, il est presque certain que l’opinion des sponsors se fait bien entendre, de même que celle de tous ceux qui ont été choqués par le résultat des soumissions liées aux Coupes du monde de 2018 et de 2022 », ajoute Jordan.

Bien que la FIFA n’ait pas vraiment réagi rapidement, Jordan estime que cela est compréhensible étant donné le « processus complexe et méticuleux » qui est requis pour défaire les structures et les relations obscures de la FIFA.

« Les nombreuses parties prenantes externes en ont probablement assez d’entendre parler de ce problème. Ce qu’elles veulent maintenant, c’est des actions », explique Jordan.

« Il est primordial d’agir correctement et à l’avenir, le principal défi auquel sera confrontée la FIFA sera d’opérer un changement radical de son personnel et de sa culture afin de restaurer l’intégrité du football tout en conservant ses énormes opportunités commerciales ».

Beaucoup dépendra du fait de savoir si la FIFA pourra offrir les protections nécessaires pour éviter les conflits d’intérêts et mettre en place une structure de gouvernance bien plus solide qui puisse, comme l’affirme Florian Silnicki, « rétablir sa crédibilité et la confiance ».