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« C dans l’air » – Le scandale BuitoniActualités« C dans l’air » – Le scandale Buitoni

« C dans l’air » – Le scandale Buitoni

C DANS L'AIR

C DANS L'AIR

Florian Silnicki, Président Fondateur de LaFrenchCom a été interrogé dans l’émission « C dans l’air« . L’expert en communication de crise a été convié pour apporter son expertise sur le scandale des pizzas surgelées commercialisées par l’entreprise Buitoni, alors filiale du géant Nestlé. Dans cette interview, Florian Silnicki a dévoilé les rouages de la communication en temps de crise, soulignant les défis et les stratégies indispensables pour naviguer au cœur des tempêtes médiatiques.

L’affaire en question, qui a suscité une vague d’indignation parmi les consommateurs et a ébranlé la confiance envers l’industrie agroalimentaire, a mis en lumière l’importance cruciale d’une communication de crise transparente et réactive. Florian Silnicki a décrypté les tactiques employées par Buitoni face à cette crise, analysant leur efficacité et leur impact sur l’image de marque de l’entreprise.

Durant l’entretien, il a également partagé des insights sur les meilleures pratiques en communication de crise, insistant sur le fait que la clarté, l’honnêteté et une réponse rapide sont essentielles pour maintenir la confiance du public. Selon Florian Silnicki, le scandale Buitoni sert d’exemple édifiant sur la manière dont les entreprises devraient gérer les crises pour minimiser les dommages à leur réputation et garantir une réhabilitation efficace dans l’opinion publique.

florian silnicki lafrenchcom

C’est le nouveau scandale sanitaire qui inquiète. À Rumilly (Haute-Savoie), qui compte une usine Tefal, du PFOA, « un polluant éternel », a été découvert en février 2023 dans le réseau d’eau potable de la ville. Après des tests sanguins, des habitants de la commune ont découvert avec horreur qu’ils avaient des taux de PFOA cinq fois supérieurs à la moyenne française (2,08 µg/L). La molécule est pourtant interdite depuis 2020 en raison de son potentiel cancérogène. Ces substances per- et polyfluoroalkylées, dont certaines sont toxiques, sont notamment consommées ou rejetées lors du processus de revêtement antiadhésif des poêles Tefal. Face à la pression médiatique, SEB (propriétaire de Tefal) assure que le seul PFAS qu’elle utilise est le PFTE, « une substance reconnue depuis plus de 50 ans pour son innocuité ». Ce qui n’est pas de l’avis de tous. Le député écologiste Nicolas Thierry a déposé une proposition de loi visant à « interdire à partir de 2025 la fabrication, l’importation, l’exportation et la mise sur le marché de tous les produits contenant des PFAS ». Étudié dès aujourd’hui à l’Assemblée nationale, le texte a été accueilli par plusieurs centaines de salariés de SEB envoyés par la direction pour protester. Selon la direction du groupe, la proposition de loi menacerait près de 3 000 emplois en France, dont 1 500 emplois pour la seule ville de Rumilly.

La direction de SEB a encore le temps de réagir. D’autres, comme Buitoni, n’en ont pas eu l’occasion. Le 30 mars dernier, Nestlé a décidé de fermer son usine de production de pizzas à Caudry (Nord) mise en cause dans le décès de deux enfants et l’intoxication de dizaines d’autres, par la bactérie Escherichia coli. À l’époque, l’affaire avait fait grand bruit. Une information judiciaire est ouverte depuis mai 2022 à Paris pour homicide involontaire. Avant elle, l’entreprise Ferrero (qui produit les chocolats Kinder) s’était retrouvée au cœur d’un scandale similaire après avoir intoxiqué des centaines d’enfants à travers l’Europe. Conscientes des risques, les grandes entreprises se forment à la communication de crise pour répondre à ce genre de situation. « En matière de gestion de crise, le pire est de ne rien dire », expliquait à La Croix Géraldine Michel, responsable de la chaire marques et valeurs à la Sorbonne. Lors de la révélation du scandale Kinder en avril dernier, il avait par exemple fallu attendre quatre jours pour que Ferrero reconnaisse dans un communiqué « des défaillances internes ». Un réaction bien trop tardive pour espérer calmer la colère des familles touchées.

En la matière, la direction de Nestlé Waters (San Pellegrino, Vittel, Perrier…) est actuellement acculée. Le groupe est accusé depuis plusieurs jours d’avoir voulu cacher la contamination généralisée de ses sources d’eau minérale. Le 4 avril, Le Monde et France info ont révélé le contenu d’une expertise menée par l’Agence de sécurité sanitaire de l’alimentation (Anses) sur les eaux du groupe. Le rapport, remis au gouvernement en février, conclut à une contamination généralisée aux bactéries, pesticides, PFAS, des sources d’eau minérale naturelle exploitées par le groupe Nestlé. Non seulement, le gouvernement n’a rien communiqué aux Français, mais il n’a rien transmis non plus aux autorités européennes « ce qui est quand même assez fou, parce que toutes ces eaux dont on parle aujourd’hui de grande marque, sont aussi vendues et consommées dans d’autres pays européens », répond à France info l’association Foodwatch, qui a porté plainte pour « tromperies » contre Nestlé. Un comité de la Commission européenne est d’ailleurs prévu le 30 avril pour faire la lumière sur cette affaire.

Quelle est la dangerosité des fameux PFAS ? Pourquoi le gouvernement français veut-il les interdire ? Comment les grands groupes réagissent-ils aux crises qu’ils provoquent ? Et quelle est l’ampleur du scandale de l’eau qui plane au-dessus de Nestlé ?

Nos invités :

Gérald Kierzek, Médecin urgentiste Directeur médical – Doctissimo

Emilie Torgemen, Journaliste chargée des questions d’environnement « Le Parisien – Aujourd’hui en France »

Karine Jacquemart, Directrice de Foodwatch France

Philippe Dessertine, Économiste – Directeur de l’Institut de Haute Finance et auteur de « Le grand basculement »