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Une préfecture mise sous pression médiatiqueActualitésUne préfecture mise sous pression médiatique

Une préfecture mise sous pression médiatique

pref vienne

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Aujourd’hui, toute la journée, la préfecture sera confrontée à une exercice de communication de crise et de gestion de crise intitulé « pression médiatique simulée (PMS) » durant l’exercice de sûreté nucléaire organisé autour de la centrale. L’opération a notamment été simulée en associant des étudiants en journalisme de Bordeaux.

Exercice de gestion de crise à la centrale de Civaux

La maîtrise d’une situation ne suffit plus. Dans un monde où des centaines de journalistes peuvent se retrouver en quelques heures sur un même lieu, communiquer avec efficacité est primordial. Rien n’est plus déstabilisant pour un conseiller en communication qu’une foule de journalistes assoiffés par le scoop, impatients et curieux. L’émission Cash Investigation et la tonitruante Elise Lucet nous le rappellent chaque semaine.

A la Préfecture de la Vienne, on s’y prépare en s’appuyant sur l’exercice de sûreté nucléaire organisé aujourd’hui de 7 h 30 à 16 h dans le périmètre du Plan Particulier d’Intervention (1), autour du CNPE de Civaux. La « Pref » va subir une « pression médiatique simulée ».

« Cette expérience a déjà été tentée avec succès en Indre-et-Loire avec l’IUT de Tours », explique Karen Mege-Teillard, responsable de la communication à la préfecture, « elle nous permettra de confronter notre organisation à une situation d’urgence. J’ai déjà vécu des heures de crise (le carambolage de l’A 10, NDLR) et je sais la différence qu’il peut y avoir entre la communication d’un exercice à la presse et la réalité ». Dans la Vienne, cette « pression médiatique » fait notamment l’objet d’une convention avec l’IUT de journalisme de Bordeaux.

Huit étudiants vont disposer toute la journée à Poitiers d’une véritable salle de presse avec le matériel adapté, téléphone, fax, ordinateur… Ils pourront également se rendre sur le terrain, au poste de commandement opérationnel à Fleuré, pour participer à deux conférences de presse virtuelles.

L’idée est de mettre chacun en situation réelle de communication et de gestion de crise à travers cet exercice grandeur nature.

« J’ai constitué plusieurs rédactions, télé, radio, presse écrite et même une agence de presse », confirme Gaël le Dantec, directeur de la section journalisme de l’IUT de Bordeaux, « qui seront à la fois à Bordeaux et à Poitiers. L’idée est de mettre les étudiants en situation réelle, de tester leur capacité de communication. Je n’ai que l’objectif journalistique en tête. On va faire comme si c’était vrai. Même si on ne peut pas contacter directement la centrale. »

Au milieu de cette énorme « pression médiatique », Karen Mege-Teillard s’attend à passer une journée difficile. D’autant qu’elle devra préparer pour la fin d’après-midi une conférence de presse officielle sur le bilan de l’exercice de sûreté nucléaire. Pour répondre à de véritables journalistes cette fois-ci.

« Dans ce type d’exercice, les nuisances n’existent pas, à part les sirènes, la présence de gendarmes sur les routes dans un rayon de deux kilomètres autour de la centrale (chacun peut circuler librement) et des pompiers simulant des mesures de radioactivité par exemple, l’exercice de sûreté nucléaire n’aura pas d’impact sur la vie quotidienne des habitants demeurant dans le périmètre du plan particulier d’intervention. » indique, habitué, Florian Silnicki, Expert en communication de crise qui dirige l’agence LaFrenchCom, spécialisée dans la communication et la gestion de crise.