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L’essor des communautés virtuelles

échanges

Internet a banalisé la notion d’échange, de forum, de réunion à distance. Une pratique qui entre dans les moeurs, y compris commerciales, et qui n’est pas exclusivement liée au Web.

Réalités virtuelles, boutiques virtuelles, monnaie électronique… L’image de synthèse et les nouveaux services en ligne ont marqué l’avènement du virtuel. Il suffit pour s’en convaincre de naviguer quelques heures sur Internet et de découvrir la multitude de forums qui se créent, parfois l’espace de quelques jours ou de manière plus permanente.

Le Net n’est pas seulement une autoroute, c’est aussi un lieu où l’on s’arrête. L’opérateur français Club Internet l’a bien compris. Outre son métier de fournisseur d’accès pour un raccordement aux autoroutes de l’information, Club Internet joue le rôle de guide de navigation sur le Net, offre une galerie marchande et enfin fournit informations et divertissements. La société produit ses propres contenus ou agrège des contenus tiers en relayant ses abonnés vers d’autres sites en fonction de leurs centres d’intérêt. L’essentiel pour François Bocquet, directeur de l’édition chez Club Internet, est de ne pas se limiter à être fournisseur d’accès, mais de créer une valeur ajoutée en apportant des contenus et en répondant aux centres d’intérêt des abonnés.

Des forums permettent de se « réunir » à distance et de faire partager son point de vue sur le télétravail, la culture des azalées ou le chauffage au gaz.

Des « newsgroups » se forment pour recevoir régulièrement des « participations » sur un sujet d’actualité comme le procès de la jeune fille au pair à Boston, Louise Woodward, ou des débats en ligne s’organisent.

Des communautés virtuelles, symptômes des maux du siècle, la solitude et la non-communication ? « Pas du tout, s’exclame François Bocquet, à 60 % nos abonnés sont des urbains entre 25 et 40 ans disposant de revenus supérieurs à la moyenne et d’un niveau d’étude élevé. » En réalité, la participation à une ou plusieurs communautés virtuelles, loin de correspondre à un besoin de communication frustré, témoignerait au contraire d’une ouverture sur le monde. « Cette population est de toute manière grosse consommatrice d’informations et d’échanges, quel que soit le média, poursuit François Bocquet. Ce sont des personnes qui font du sport, vont au cinéma, sont amateurs de loisirs et n’ont, semble-t-il, aucun problème particulier de solitude à combler. »

En définitive, Internet fonctionnerait au travers de ces communautés virtuelles comme un relais de communication.

Une extension, en quelque sorte, qui autorise à continuer à échanger à partir de n’importe où. Benoît Sillard, l’ex-patron de Fun Radio, a exploité cette dynamique de « communauté virtuelle » lorsqu’il a cherché à dépasser les limites de son média de base, la radio.

« Nous sommes partis du constat que l’entreprise dispose d’un savoir-faire dans le domaine du divertissement et tout ce qui est destiné à créer une ambiance, ce qui va du simple accompagnement à l’attention plus directe, explique-t-il. Avec l’arrivée du numérique, il est facile d’utiliser plusieurs canaux, d’où l’idée de chercher d’autres voies pour suivre les gens toute la journée et non plus uniquement quelques heures le matin ou le soir, et leur fixer de nouveaux lieux de rendez-vous. » Fun s’est ainsi décliné de différentes manières : émission Fun TV sur TPS, télématique, Internet…

Le sentiment d’appartenance

Mais le problème, à terme, pour tout explorateur du multimédia, est de garder dans son giron sa ou ses communautés virtuelles, et donc ses clients. De peur qu’ils soient tentés de recréer leur communauté n’importe où. Dans ce contexte, il est déterminant de créer une identité forte.

« Le sentiment d’appartenance est lié à tel ou tel autre forum, mais aussi à Club Internet, est convaincu François Bocquet. Nous disposons d’une identité visuelle très reconnaissable. » Faute de quoi la communauté risque de se déplacer ou de se déliter. « L’objectif est de créer un environnement global à forte reconnaissance, résume Benoît Sillard. Il doit véhiculer la même ambiance et renforcer un sentiment d’appartenance au travers de différents médias. »