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La gestion des risques face à la défiance des Français

dramatisation

Étude Parlementaires à 0 % de confiance, élus locaux à 3 %, gouvernement à 6 %…Selon la deuxième édition de l’Observatoire des risques sanitaires, les Français n’ont aucune confiance dans les pouvoirs publics pour gérer les risques potentiels. 

La France a peur, épisode 2. À l’heure où les spécialistes s’inquiètent du réchauffement de la planète et où la grippe aviaire refait parler d’elle en Europe, la deuxième édition de l’Observatoire des risques sanitaires, réalisée par Vae Solis Communications (ex-Leo Corporate) et Opinion Way, en collaboration avec le Centre national de recherches scientifiques (CNRS), est instructive.

Cette étude sur la mémoire, la perception et la confiance des Français en matière de crises sanitaires nous indique que les craintes persistent. Ainsi, 79% des sondés estiment que « le nombre de crises dans le domaine de la santé aura plutôt tendance à augmenter dans le futur » (89% en 2005), et seuls 44% ont « confiance dans la capacité des acteurs publics et privés à faire face aux risques potentiels ». 

Pessimisme, mea-culpa et bonnes intentions 

Et s’ils sont enclins à faire davantage confiance aux scientifiques et aux chercheurs (56%), aux organisations internationales telles que l’OMS (50%) ou aux associations (33%) pour dire la vérité en cas de crise sanitaire, tous les scores sont à la baisse. Seuls les journalistes (+5 points, à 26%) et l’administration (+6 points, à 13%) gagnent en crédibilité. 

En revanche, et cela est assez inquiétant pour les acteurs de la vie politique française, surtout en période électorale (la communication politique va devoir en tenir compte), le gouvernement inspire toujours autant de défiance avec un score de 6% (certes en légère progression), tout comme les syndicats qui perdent 1 point, à 4%, les élus locaux qui passent de 2% à 3% et les entreprises qui conservent leur petit 1%. Le bonnet d’âne étant porté par les parlementaires, crédités de… 0% de confiance. 

D’autre part, notons que pour 81 % des sondés le risque zéro existe (+4% vs 2005), alors même qu’ils estiment que le principal responsable des désordres de la planète et de l’apparition de ces crises est l’homme lui-même et ses actions directes sur l’environnement. Une crainte fondée : selon le rapport du groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (Giec) rendu aux décideurs, le 2 février dernier, l’homme serait « très vraisemblablement » responsable du réchauffement climatique, avec un indice de probabilité qui atteint les 90 %, contre 66 % en 2001. 

Si la prise de conscience semble réelle, puisque, selon une étude TNS Sofres de janvier 2007, 93% des Français se disent prêts à trier systématiquement leurs déchets, à consommer moins d’électricité (86%), à moins utiliser leurs voitures et à moins consommer de viande (61%), on peut malheureusement douter de la concrétisation de ces belles intentions. 

Jouer sur l’individualisme en évoquant le risque imminent 

Pour coller à l’actualité politique et environnementale du moment, la nouvelle vague de l’Observatoire des risques sanitaires s’est vue ajouter un volet sur la perception des risques liés aux changements climatiques. Et les résultats ne sont guère plus encourageants : la majorité des personnes interrogées critiquent les mesures prises par le gouvernement en faveur de la planète, 79% d’entre eux estimant qu' »il ne fait pas le nécessaire pour réduire les risques liés aux changements climatiques ». Quelque 68 % se déclarent inquiets pour eux-mêmes et 92 % le sont pour les générations futures. 

« Ces chiffres illustrent paradoxalement le fait que l’un des moyens les plus efficaces, pour amener les populations à réagir immédiatement, est de jouer sur l’individualisme de notre société en insistant sur un risque imminent. Espérer les toucher plus profondément en leur parlant d’avenir et de leurs enfants revient dans leur esprit à remettre les risques et, donc, ses effets à plus tard« , développe Bernard Delay, directeur du département Recherche environnementale et développement durable au CNRS.

« L’Observatoire nous permet de comprendre les attentes des gens en matière d’information sur ces questions sanitaires et sur les risques climatiques afin de pouvoir y répondre le mieux possible en terme de communication grand public », poursuit-il. 

Véritable thermomètre des craintes de la population française, l’Observatoire des risques sanitaires demeure surtout un excellent outil de prospection pour Vae Solis Communications, dont la peur et les crises sont le fonds de commerce. L’agence s’en est d’ailleurs servi pour séduire de nouveaux clients tels les laboratoires Roche, la Fédération nationale des professionnels des semences ou l’Institut Pasteur.

L’extension de cet observatoire sur le Web, via observatoire-risques-sanitaires.org, permet par ailleurs aux entreprises et aux particuliers d’accéder à toutes les données. À terme, cette vitrine Web sera accessible par souscription. « Nous avons besoin de flux entrant et d’interactivité avec les entreprises afin d’optimiser cet outil et de trouver de nouvelles collaborations en intégrant les risques dans leur stratégie de communication corporate« , explique Arnaud Dupuis-Castérès, Pdg de Vae Solis Communications.

Par ailleurs, l’agence Vae Solis Communications prévoit la sortie d’un abécédaire de la gestion de crise et de la communication de crise, écrit par Corinne Dubos et édité par la Documentation française et le Service d’information du gouvernement (SIG), en avril prochain.