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Es-tu fait pour la communication sous contrainte judiciaire ?

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La communication sous contrainte judiciaire, c’est l’art de s’exprimer quand on a (littéralement) un avocat sur le dos et un juge qui vous surveille du coin de l’œil. Autant dire qu’il vaut mieux avoir les nerfs solides ! Si le mot « perquisition » te donne des sueurs froides et que la perspective d’un procès te fait bégayer, cette spécialité n’est peut-être pas pour toi. À l’inverse, si jongler entre des journalistes affamés de scandale et des avocats tatillons t’amuse, ce quiz va vérifier si tu as l’étoffe d’un as de la com’ en terrain miné judiciaire. Prépare-toi : le ton va être cash, sarcastique, mais toujours bienveillant (promis) ! On y va ?

Quiz – 15 questions pour tester tes réflexes de communicant sous contrainte judiciaire

Question 1 : 6h du matin, gendarmerie nationale débarque pour une perquisition dans les locaux de ta boîte. Des documents sont saisis, des policiers fouillent partout, et déjà des journalistes traînent devant l’entrée. Que fais-tu ?

  • A. Tu ne dis rien et tu laisses passer l’orage en croisant les doigts pour que ça ne s’ébruite pas trop.

  • B. Tu tweets illico que cette perquisition est un scandale injustifié et une perte de temps, histoire de défendre ton entreprise.

  • C. Ni une ni deux, tu planques les dossiers les plus sensibles dans la machine à café et derrière les plantes vertes. Pas vu, pas pris !

  • D. Tu prépares un communiqué de presse sobre confirmant la perquisition en cours et la coopération totale de l’entreprise avec les autorités. (Bonne idée, non ?)

Explication : L’option D est clairement la seule viable ici. Annoncer ouvertement la perquisition et votre coopération montre que vous n’avez rien à cacher et prenez les choses au sérieux. À l’inverse, faire l’autruche (rép. A) ou cacher des preuves (rép. C) est non seulement immoral mais carrément illégal – le remède serait pire que le mal. Quant à s’indigner publiquement à chaud (rép. B), c’est offrir aux médias un spectacle dont ils raffolent : vous risqueriez de jeter de l’huile sur le feu en passant pour quelqu’un qui proteste trop fort. Mieux vaut jouer la transparence prudente : communiquer les faits, montrer que vous gardez votre sang-froid et que vous respectez la procédure. Sans en dire trop, vous contrôlez le récit dès le départ au lieu de le subir.

Question 2 : Ton PDG vient d’être mis en examen pour une fraude financière grave. La nouvelle fait la une de la presse. Quelle est ta réaction de communicant ?

  • A. Tu annonces sur-le-champ son licenciement en communiquant que l’entreprise est choquée par ses agissements présumés – en gros, c’est zéro tolérance et tant pis pour lui.

  • B. Tu refuses de commenter, point final. Secret de l’instruction, secret professionnel, on ne dira rien tant que l’enquête est en cours.

  • C. Tu dénonces une cabale ridicule et proclames haut et fort l’innocence totale de ton PDG, victime d’un complot.

  • D. Tu publies un communiqué expliquant que le PDG se met en retrait le temps de la procédure et réaffirmes la confiance de l’entreprise dans le système judiciaire. (Respirez, on gère.)

Explication : La réponse D est la plus judicieuse. En annonçant que le PDG se met en retrait temporairement, vous montrez que l’entreprise prend l’affaire au sérieux tout en respectant la présomption d’innocence. C’est un équilibre délicat : ni lâchage précipité, ni défense aveugle. Virer le patron dans la panique (rép. A) serait excessif et reviendrait à le condamner d’office aux yeux de tous. À l’inverse, crier au complot et clamer son innocence absolue (rép. C) sans attendre les faits peut vous faire passer pour parano – et si des preuves accablantes sortent, vous perdez toute crédibilité. Quant au mutisme total (rép. B), il laisse un vide dangereux : « pas de commentaire » = suspicion et rumeurs à gogo. Mieux vaut donc communiquer un minimum, montrer une posture responsable et coopérative, et laisser la justice faire son travail.

Question 3 : Les avocats hurlent : « Surtout, pas un mot à la presse ! ». Problème : sur Twitter et dans les médias, les accusations contre votre entreprise fusent déjà et le silence passe pour un aveu. Que fais-tu ?

  • A. Tu suis religieusement l’avis des avocats en gardant le silence radio complet, au risque de laisser les autres raconter n’importe quoi.

  • B. Tu négocies avec l’avocat la diffusion d’un communiqué très succinct qui respecte le cadre légal mais apporte un début de réponse pour calmer les esprits.

  • C. Tu ignores superbement l’avocat et publies un long thread sur Twitter détaillant votre version des faits point par point, advienne que pourra.

  • D. Tu fais fuiter des infos favorables “officieusement” à un journaliste de confiance pour répliquer sans apparaître officiellement.

Explication : La meilleure option est sans conteste la B : trouver un compromis entre le silence imposé par les juristes et la nécessité de ne pas laisser la rumeur s’installer. Un communiqué minimaliste, validé par les avocats, permet de montrer que vous ne vous dérobez pas tout en évitant de gêner l’enquête. Se taire totalement (rép. A) serait catastrophique en termes d’image – « Le silence fait de vous sinon un suspect, souvent un coupable » comme disent les pros. Partir en roue libre sur Twitter (rép. C) est beaucoup trop risqué : à vouloir tout expliquer tout seul, on peut révéler malgré soi des infos sensibles (et fâcher ses avocats, accessoirement). Quant à la fuite organisée (rép. D), c’est une manoeuvre hasardeuse : si elle est découverte, bonjour la confiance brisée avec la justice et les journalistes. Mieux vaut une communication maîtrisée, même minimale, qu’une improvisation hasardeuse.

Question 4 : Un de vos produits phare a gravement blessé des clients. C’est le drame : l’affaire fait l’objet d’une plainte et d’une enquête, vos avocats vous déconseillent fermement de présenter des excuses publiques pour ne pas aggraver votre responsabilité juridique. Que faire ?

  • A. Présenter malgré tout des excuses publiques sincères aux victimes et à leurs familles, sans pour autant admettre formellement une faute juridique.

  • B. Suivre religieusement les avocats et ne montrer aucune empathie en public, la loi d’abord, l’image on verra plus tard.

  • C. Proposer discrètement une grosse compensation financière aux victimes en échange de leur silence, surtout pas de mea culpa sur la place publique.

  • D. Organiser une conférence de presse larmoyante où la direction avouera toutes les fautes possibles en pleurant à chaudes larmes devant les caméras.

Explication : La réponse A est la plus équilibrée et humaine : présenter des excuses aux victimes, exprimer des regrets sincères, c’est primordial pour l’opinion… sans forcément dire des phrases qui pourraient être utilisées contre vous au tribunal. En gros, on montre de la compassion et on prend des mesures, sans avouer un crime noir sur blanc. L’option B, froide et sans empathie, serait désastreuse pour votre image : rester de marbre face à des blessés, bonjour le bad buzz sur l’entreprise sans cœur ! La réponse C (acheter le silence des victimes) est non seulement amorale, mais si ça se découvre, vous gagnez en prime un scandale de corruption. Et l’option D, tout confesser en public sous le coup de l’émotion, ferait certainement plaisir aux victimes sur le moment… mais ce serait un suicide juridique : merci pour les aveux qui plombent la défense en justice. La clé est de montrer son humanité sans compromettre ses droits – un exercice d’équilibriste, certes, mais indispensable.

Question 5 : Un de vos cadres dirigeants est mis en cause dans une enquête pour corruption. Il clame son innocence, mais le doute plane et les médias s’interrogent sur la culture d’entreprise. Que communiques-tu ?

  • A. Tu le suspends illico de ses fonctions et tu communiques que tu es atterré et trahi par son comportement présumé – en gros, tu le lâches publiquement.

  • B. Tu affiches ton soutien total à cet employé, en déclarant que c’est sûrement une erreur ou un faux procès, quitte à nier en bloc les accusations.

  • C. Tu prétends qu’en fait ce cadre n’a jamais eu de rôle important dans l’entreprise, histoire de minimiser vos liens (même si c’est complètement faux).

  • D. Tu le mets en retrait le temps de l’enquête et tu déclares que l’entreprise prend l’affaire très au sérieux tout en respectant la présomption d’innocence.

Explication : L’option D est la bonne approche. En écartant provisoirement le cadre mis en cause, l’entreprise montre qu’elle ne prend pas ces accusations à la légère, sans pour autant le condamner avant l’heure. On respecte la procédure et la réputation de l’entreprise, c’est du gagnant-gagnant. La réponse A, qui revient à jeter le cadre aux lions immédiatement, manque de loyauté (et pourrait démotiver sévèrement vos troupes : qui voudrait d’un employeur qui vous abandonne à la première difficulté ?). À l’inverse, tout nier en bloc et soutenir bec et ongles un cadre potentiellement coupable (rép. B), c’est se tirer une balle dans le pied si les preuves s’accumulent contre lui – vous aurez l’air complice ou aveugle. Quant à mentir effrontément sur son rôle (rép. C), c’est inutile et facilement démontable : bonjour la crédibilité zéro si les organigrammes publics montrent le contraire. Le juste milieu, encore une fois : mise à l’écart temporaire, enquête interne éventuellement, et communication mesurée pour montrer que vous faites le nécessaire tout en restant juste.

Question 6 : Un scandale sanitaire implique votre entreprise et fait déjà les choux gras des médias. Lors d’une réunion de crise, le PDG propose de s’abstenir de communiquer pendant quelques jours : « Inutile de jeter de l’huile sur le feu, attendons que ça se calme ». Quelle est ta réaction ?

  • A. Conseiller de communiquer le plus vite possible : reconnaître le problème, expliquer ce que l’entreprise fait pour y remédier, jouer la carte de la transparence proactive.

  • B. Ne rien dire du tout publiquement tant que la loi ou les autorités ne vous y obligent pas – profil bas, en espérant que personne ne pose de question.

  • C. Attendre “quelques jours” le temps d’y voir plus clair et de réunir toutes les informations, puis prendre la parole plus tard, une fois sûr de ton coup.

  • D. Accuser les médias d’exagérer l’affaire et gagner du temps en jouant la victime d’un emballement médiatique.

Explication : La stratégie la plus saine est la A : prendre les devants et communiquer rapidement et franchement. Dans un scandale sanitaire, chaque heure de silence est une heure pendant laquelle la méfiance et la colère du public grandissent. Tenter de camoufler ou de temporiser (rép. B ou C) est tentant sur le moment – on se dit qu’on va “gagner du temps” – mais c’est un piège : si vous ne remplissez pas l’espace public, d’autres le feront à votre place avec des rumeurs, des approximations et des critiques. De plus, attendre sans rien dire donne l’impression qu’on subit les événements ou, pire, qu’on cherche à cacher la vérité. On se souvient par exemple qu’un grand patron de l’agroalimentaire est resté silencieux trop longtemps lors d’un scandale de lait contaminé… résultat : image désastreuse. Enfin, accuser les médias (rép. D) ne fait que braquer les journalistes contre vous et vous faire passer pour un parano sur la défensive. Moralité : en cas de crise, on communique vite et bien, même sous contrainte judiciaire, plutôt que de laisser pourrir la situation.

Question 7 : Votre entreprise est en pleine tourmente judiciaire. En privé, le PDG fulmine que l’enquête en cours est injuste et biaisée, et il veut le clamer publiquement sur tous les toits. Que faites-vous ?

  • A. Le laisser faire : après tout, pourquoi se priver de dire ses quatre vérités si l’entreprise est victime d’une injustice ? Autant régler ses comptes sur la place publique.

  • B. Rédiger un communiqué un peu alambiqué où l’on suggère entre les lignes que l’entreprise est victime d’un acharnement, sans attaquer frontalement le juge.

  • C. Le convaincre de garder ses critiques pour lui et d’adopter en public un ton respectueux vis-à-vis de la justice, même s’il fulmine en privé.

  • D. Lui suggérer carrément de porter plainte contre le juge d’instruction pour “harcèlement” – tant qu’à faire escalader le conflit, autant y aller à fond !

Explication : On ne va pas se mentir, la seule vraie option ici est la C. En communication de crise judiciaire, jamais on ne gagne à attaquer publiquement un juge ou des enquêteurs. Afficher du respect pour la procédure et la justice est un passage obligé si on veut rester crédible et sérieux. Les options A ou D – crier au complot ou contre-attaquer légalement le magistrat – sont des réactions « tout feu tout flamme » qui vont se retourner contre vous : vous passeriez pour des accusés arrogants qui n’acceptent pas les règles du jeu, de quoi aggraver votre cas (dans l’opinion, et possiblement devant le tribunal). L’option B, plus sournoise, consiste à insinuer sans dire ouvertement… Ce n’est guère mieux : les sous-entendus de persécution sont transparents pour tout le monde et vont braquer les autorités autant que les médias. La seule posture tenable, c’est de faire profil bas sur ce terrain : on se défend sur les faits, oui, mais on ne remet pas publiquement en cause la légitimité de la justice. Gardez vos états d’âme pour les réunions en interne ou chez votre avocat.

Question 8 : Suite à des accusations publiques contre votre entreprise, vos employés sont inquiets et bombardés de questions par leurs proches. Or, vos avocats vous ont imposé de ne rien communiquer en externe tant que l’enquête progresse. Que faire en interne ?

  • A. Appliquer la même règle à l’interne : silence radio aussi envers les employés. Après tout, on n’a pas le droit d’en parler, même en interne.

  • B. Informer rapidement vos employés de la situation, avec les limites légales, et leur donner des consignes claires sur quoi dire ou ne pas dire à l’extérieur.

  • C. Encourager les employés à prendre la parole sur les réseaux sociaux pour défendre spontanément l’entreprise s’ils en ont envie – après tout ce sont les mieux placés pour témoigner.

  • D. Menacer de sanctions tout salarié qui oserait évoquer l’affaire en dehors du travail, histoire de fermer hermétiquement les écoutilles.

Explication : La réponse B est de loin la plus censée. Vos collaborateurs sont vos premiers ambassadeurs… ou vos premiers détracteurs si vous les laissez dans le flou et la peur. Leur parler franchement (dans les limites de ce que vous pouvez légalement dire) permet de préserver la confiance en interne et d’éviter les bruits de couloir incontrôlés. L’option A (silence complet interne) revient à traiter vos équipes comme des étrangers : frustration et parano garanties, et certains pourraient parler sans autorisation de toute façon, mais n’importe comment. Permettre à tout le monde de s’exprimer librement dehors (rép. C) part d’une bonne intention, mais c’est un cauchemar potentiel : chacun y va de sa version, parfois contradictoire ou imprécise – bref, la cacophonie assurée, avec le risque de révéler des infos sensibles. Quant aux menaces façon bâillon (rép. D), c’est la pire méthode managériale : climat de terreur en interne, et si ça fuite (ce qui arrive souvent aux mesures vexatoires), vous passez pour une entreprise dictatoriale. Mieux vaut donc communiquer en interne de manière cadrée : message officiel, Q&R pour les employés, consignes sur les réseaux sociaux, etc. Vos salariés apprécieront la transparence et sauront quoi répondre à l’oncle relou qui a “vu des trucs sur BFM”.

Question 9 : En pleine procédure, un média publie des extraits fuités du dossier d’enquête vous concernant – et évidemment, ça vous est très défavorable. Le journaliste vous demande de réagir. Quelle est votre réponse ?

  • A. « Pas de commentaire » – De toute façon, c’est secret et vous n’avez pas le droit d’en parler, point.

  • B. Vous dénoncez ces fuites dans la presse et promettez de poursuivre quiconque est responsable de cette violation du secret de l’instruction.

  • C. Vous expliquez que les éléments divulgués sont incomplets ou sortis de leur contexte, et réaffirmez votre confiance dans la justice pour rétablir l’ensemble des faits.

  • D. Vous niez en bloc l’authenticité des documents publiés, en jurant que ce sont des faux montages – même si au fond de vous, vous savez qu’ils sont vrais.

Explication : L’option C est la plus intelligente dans ce cas tordu. On vous met sur la place publique des éléments théoriquement confidentiels ? Plutôt que de botter en touche, mieux vaut reprendre la main en calmant le jeu : dire qu’on n’a qu’une partie de l’histoire et qu’on fait confiance à la justice pour la faire émerger entièrement. Ainsi, vous ne confirmez ni n’infirmez directement les infos (vous restez dans les clous légalement), mais vous glissez quand même le doute que la réalité pourrait être moins accablante que ce qui est présenté. C’est subtil, mais efficace. La réponse A (« pas de comm’ ») serait la plus prudente juridiquement, mais communicativement c’est désastreux : le public entend juste un silence gêné, ce qui laisse entendre qu’il n’y a aucune explication qui pourrait vous dédouaner un peu. Attaquer la fuite et menacer la terre entière de procès (rép. B) vous fait passer pour quelqu’un de plus choqué par la révélation des faits que par les faits eux-mêmes… pas terrible pour l’image, et peu utile car le mal est fait. Quant à nier en criant au faux (rép. D), si les journalistes ont des preuves solides, vous allez perdre toute crédibilité en plus du reste – un mensonge avéré achève souvent la réputation. En résumé, on dédramatise et on recontextualise calmement, sans s’énerver inutilement, pour ne pas donner plus d’ampleur à ces révélations embarrassantes.

Question 10 : La veille de l’ouverture d’un procès très médiatisé concernant votre entreprise, la pression des journalistes est maximale : tout le monde vous sollicite pour avoir une déclaration avant l’audience. Quelle stratégie adoptez-vous ?

  • A. Publier un court communiqué où vous réaffirmez votre confiance dans la justice et rappelez la position de principe de l’entreprise (votre innocence, ou votre version des faits) sans en faire trop.

  • B. Organiser une grande conférence de presse pour clamer haut et fort votre innocence juste avant que le tribunal ne commence à siéger.

  • C. Accepter toutes les demandes d’interviews possibles afin d’occuper le terrain médiatique et de marteler votre message partout.

  • D. Observer un silence total jusqu’au verdict : pas question de parler dans la presse tant que le jugement n’est pas tombé.

Explication : On évite les extrêmes et on choisit l’option A. La veille d’un procès, montrer qu’on ne se dérobe pas mais qu’on respecte le cadre judiciaire est un numéro d’équilibriste. Un communiqué bref et factuel fait très bien le job : vous dites à la fois « on n’a pas peur de parler » et « on ne va pas faire le procès dans les médias ». Convaincre l’opinion, c’est bien, mais n’empiétez pas sur le terrain du juge. L’option B, la grande conférence de presse tonitruante, ça peut ressembler à une tentative d’influencer le procès ou de court-circuiter la justice – très mal perçu. En plus, vous risquez d’y dire trop de choses qui pourraient se retourner contre vous à l’audience le lendemain. L’option C, la tournée des médias tous azimuts, c’est carrément trop : vouloir être omniprésent peut agacer le tribunal et donner l’impression que vous faites votre show au lieu de vous concentrer sur le procès réel. Quant au mutisme complet (rép. D), c’est dommage : sans commenter le fond, vous pouviez au moins montrer que vous n’êtes pas terré dans un bunker. Le juste milieu, encore une fois : une petite déclaration bien calibrée, puis rideau jusqu’au jugement.

Question 11 : À la sortie d’une audience houleuse, un journaliste agressif vous tend un micro sous le nez et lance d’un ton accusateur : « Avouez que vous avez trompé vos clients, non ? ». Comment réagir sur le moment ?

  • A. Rétorquer avec un sarcasme cinglant du style : « Et vous, vous avez arrêté de raconter n’importe quoi ? », histoire de lui clouer le bec devant la caméra.

  • B. Garder votre calme, sourire poli, et répéter posément que vous faites confiance à la justice pour faire la lumière et que vous ne commenterez pas davantage à chaud. Puis vous quittez tranquillement les lieux.

  • C. Balbutier « euh… no comment » avec un regard paniqué avant de vous enfuir vers votre taxi.

  • D. Mettre la main devant la caméra en lâchant d’un ton excédé : « Aucune déclaration ! », puis pousser le micro et tracer votre chemin.

Explication : La meilleure attitude est la B : garder son calme et reprendre le contrôle de l’échange. Un journaliste peut chercher à vous provoquer; si vous ne tombez pas dans le piège, il n’aura rien de croustillant à se mettre sous la dent. Rester poli, redire la ligne officielle (« on laisse la justice faire son travail »), c’est frustrant pour lui mais c’est professionnel de votre part. Se fâcher ou faire de l’esprit mordant (rép. A) fournirait juste le titre scandaleux qu’il cherche, aggravant encore la crise d’image. Bafouiller de panique et fuir (rép. C) vous ferait passer pour coupable ou dépassé, ce qui sera rejoué en boucle au 20h avec un sous-titre « Aucune réponse de la part du responsable, visiblement déstabilisé… ». Quant au geste de la main devant la caméra accompagné d’une phrase sèche (rép. D), c’est une réaction compréhensible sous le stress, mais qui donne des images agressives aux médias – vous avez l’air d’un accusé arrogant qui refuse de répondre. Pas génial. Un communicant aguerri sait que, même sous la pression, il doit rester maître de ses nerfs et de son message : on respire un grand coup, on répond calmement deux phrases toutes faites… et on file avant de dire quelque chose de regrettable.

Question 12 : Un influenceur très suivi publie une vidéo où il accuse votre produit phare de mettre la santé des gens en danger. Ses accusations sont vagues et non prouvées, mais la vidéo fait un buzz énorme. Que recommandez-vous à votre direction ?

  • A. Le poursuivre immédiatement en diffamation pour le faire taire et donner l’exemple : on n’attaque pas notre boîte impunément.

  • B. Ne rien faire du tout : ce genre de buzz retombe aussi vite que ça monte, inutile de s’affoler pour un influenceur.

  • C. Entrer en contact discrètement avec lui pour ouvrir le dialogue, comprendre son histoire et éventuellement lui apporter la preuve qu’il se trompe. En parallèle, préparer une réponse publique factuelle et posée pour corriger les informations si nécessaire.

  • D. Mobiliser secrètement vos fans et employés sur les réseaux pour le ridiculiser et décrédibiliser ses accusations en masse.

Explication : La tentation peut être grande de l’ignorer (rép. B) en espérant que le soufflé retombe, mais avec un gros buzz viral, la bombe est déjà larguée. Ne rien dire, c’est laisser l’accusation faire son chemin dans la tête du public. S’aligner sur son agressivité en lançant une attaque diffamatoire en justice (rép. A) peut sembler légitime pour défendre son honneur, mais attention à l’effet Streisand : à vouloir faire taire quelqu’un trop fort, on attire dix fois plus l’attention sur ses propos… et on passe pour le méchant qui s’en prend à plus petit que lui. La réponse D, jouer les marionnettistes sur les réseaux pour un bashing orchestré, est non seulement douteuse éthiquement, mais si c’est découvert (et ces campagnes orchestrées finissent souvent par se voir), votre réputation en prendra un coup encore pire. La meilleure approche est donc l’option C : la voie de la discussion et de la pédagogie. Contacter l’influenceur en privé, c’est montrer qu’on prend ses préoccupations au sérieux et qu’on est ouvert au dialogue. Parfois, un échange calme peut désamorcer la situation (il peut retirer ou nuancer son accusation si vous le convainquez, qui sait). Et communiquer publiquement de façon factuelle et non-agressive donne une image responsable à votre entreprise. Vous montrez que vous êtes prêt à corriger les erreurs et à rassurer le public, sans tomber dans la confrontation stérile. Bref, vous éteignez l’incendie ego-à-ego avant qu’il ne devienne un brasier incontrôlable sur la place publique.

Question 13 : En fouillant dans vos archives, vous tombez sur des emails internes très compromettants liés à l’affaire en cours. Un dirigeant, pris de panique, suggère de faire un peu de ménage : en clair, supprimer ces fameux emails avant que les autorités ne mettent la main dessus. Quelle est votre réaction ?

  • A. Vous vous y opposez catégoriquement et insistez pour conserver ces documents intacts, quitte à ce qu’ils vous desservent. Jouer la transparence et l’honnêteté, c’est encore la meilleure stratégie sur le long terme.

  • B. Vous donnez discrètement votre accord pour tout effacer : moins les enquêteurs auront de preuves, mieux vous vous porterez, non ?

  • C. Vous fermez les yeux et laissez faire les collègues moins scrupuleux. Après tout, ce n’est pas vous qui allez vider la corbeille de mails, votre conscience restera (presque) tranquille.

  • D. Devancer tout le monde en envoyant vous-même ces emails à un journaliste, anonymement. Autant contrôler le récit en révélant vous-même le scandale avant que la police ne le découvre.

Explication : A, A et encore A ! Il n’y a même pas à hésiter : détruire des preuves, c’est un crime en soi (entrave à la justice, bonjour) et le jour où ça se saura, votre entreprise sera finie niveau réputation. Sans parler des dirigeants qui finiront en garde à vue pour obstruction… La B propose carrément de plonger dans l’illégalité la plus totale – on oublie. La C essaie de vous dédouaner moralement (« c’est pas moi m’sieur, j’ai rien vu… »), mais fermer les yeux ne vous sauvera pas si l’affaire éclate : en tant que communicant, vous serez de toute façon associé à la manœuvre si elle est découverte, et ce sera game over pour votre carrière. Quant à la D (fuite proactive à la presse), c’est un coup de poker extrêmement dangereux et tordu : vous trahiriez votre entreprise en révélant ses casseroles dans l’espoir de contrôler le storytelling ? C’est le niveau de cynisme au-dessus… et pas dit que ça vous protège légalement non plus ! La seule voie acceptable, c’est la transparence : on garde les documents, on assume. Oui, ces emails font mal, mais mieux vaut affronter une vérité moche que de se faire griller en train de la planquer. En communication de crise judiciaire, une tentative de cover-up qui fuite, c’est toujours pire que la crise initiale.

Question 14 : Grosse crise interne : un audit révèle des pratiques douteuses dans votre boîte. La direction voudrait jouer la carte des bouc-émissaires en pointant deux employés déviants pour les fautes commises, puis communiquer que le problème est réglé. Sauf que vous savez bien que ces deux-là n’étaient pas les seuls en tort : c’est tout le système qui a failli. Que conseillez-vous ?

  • A. Convaincre la direction d’assumer sa part de responsabilité au lieu de tout rejeter sur deux subordonnés. Il vaut mieux admettre qu’il y a eu des dysfonctionnements plus larges et promettre des changements profonds pour éviter que ça ne se reproduise.

  • B. Suivre la stratégie proposée et désigner officiellement ces deux employés comme des cas isolés responsables de tous les maux, afin de refermer le dossier au plus vite sur leur dos.

  • C. Off the record, prévenir discrètement un journaliste de confiance que le vrai problème vient d’en haut, car vous refusez de cautionner ce mensonge par omission.

  • D. Laisser faire le communiqué qui charge les deux employés, puis glisser anonymement aux autres salariés que la version officielle est bidon – histoire qu’en interne au moins, on sache que la direction se défausse.

Explication : Idéalement, il faudrait toujours avoir un sens de l’éthique irréprochable… et ici l’option A est clairement la plus saine et transparente. Admettre une responsabilité systémique, ça pique sur le moment, mais c’est le seul moyen de regagner la confiance sur le long terme, que ce soit en interne ou en externe. Pointer du doigt deux lampistes (rép. B), c’est injuste et dangereux : si l’enquête (ou les journalistes d’investigation) découvrent plus tard que le problème était en fait généralisé, la crédibilité de la direction sera réduite à néant. Sans compter l’effet désastreux sur les employés : tout le monde comprendra que « ça aurait pu tomber sur moi » et que la boîte n’assume pas ses erreurs – bonjour l’ambiance de trahison. Les options C ou D consistent à jouer au justicier masqué, en sabotant la comm officielle soit via la presse, soit via les couloirs. Certes, c’est tentant quand on a des scrupules, mais ce n’est pas très professionnel (et potentiellement suicidaire pour votre poste si on remonte jusqu’à vous). Mieux vaut avoir le courage de préconiser la bonne solution au grand jour : la transparence. Un vrai leader admet quand l’organisation a fauté, pas juste deux subalternes. En communication sous contrainte judiciaire, mentir ou minimiser abusivement, c’est prendre le risque d’un retour de flamme bien pire plus tard. 👩‍🚒🔥

Question 15 : Après deux ans de procédure, miracle, votre entreprise est blanchie de tout soupçon par la justice. 🙌 Sauf qu’étrangement, l’acquittement final fait beaucoup moins de bruit que les accusations initiales. Presque personne n’en parle dans les médias qui vous avaient traîné dans la boue. Que faites-vous ?

  • A. Ne rien faire : l’important est que ce cauchemar soit terminé. Inutile de remettre le sujet sur la table, ça pourrait relancer des polémiques oubliées.

  • B. Publier un communiqué au ton amer pour exiger des excuses publiques de tous ceux qui vous ont accusé à tort et pour reprocher aux médias leur silence actuel.

  • C. Tourner une petite vidéo TikTok où l’équipe sabre le champagne pour célébrer la victoire au tribunal, en espérant que le buzz positif rattrapera le bad buzz initial.

  • D. Communiquer activement sur ce dénouement positif : contacter les journalistes pour signaler le verdict en votre faveur, remercier publiquement ceux qui vous ont soutenu, et expliquer que l’entreprise en sort renforcée et prête à tourner la page.

Explication : On termine sur une note positive avec l’option D. Vous avez gagné (ou été innocenté) ? Ne faites surtout pas profil bas ! Il faut capitaliser sur cette bonne nouvelle pour restaurer votre réputation ternie. Hélas, on le sait, on parle toujours moins de l’acquittement que des accusations initiales. Donc si vous ne mettez pas vous-même en avant votre blanchiment, personne ne le fera à votre place et beaucoup garderont en tête un vieux soupçon. Inutile toutefois d’être agressif ou amer : on ne va pas obliger les journaux à s’excuser publiquement (rép. B), ce serait mal perçu et ça donnerait une image revancharde peu élégante. Quant à ne rien faire (rép. A), ce serait gâcher une occasion en or de redorer votre blason – trop de boîtes sous-communiquent sur les issues favorables de leurs procès et laissent une tache indélébile dans l’opinion. La vidéo TikTok champagne (rép. C) est marrante en interne, mais pour le grand public mieux vaut une communication maîtrisée et institutionnelle sur votre innocence confirmée (évitez de donner l’impression que vous fanfaronnez ou que vous prenez le sujet à la légère). En clair, il faut faire savoir diplomatiquement que la justice vous a donné raison : un dossier de presse sur la fin de l’affaire, des posts sur LinkedIn/Twitter sérieux et reconnaissants, bref rendre votre innocence aussi visible que possible. Ce n’est qu’à ce prix que vous tournerez réellement la page aux yeux de l’opinion.

Conclusion – Ton profil de communicant sous contrainte judiciaire

Alors, verdict ? As-tu obtenu plus de bonnes réponses que le jury ne comptait de jurés ? Découvre ton profil en fonction de ton score (nombre de réponses correctes sur 15) :

  • 0 à 5 bonnes réponses – Le communicant tout feu tout flamme (et dangereux) : Ouille… Tu fonces tête baissée là où il faudrait tourner sept fois ta langue dans ta bouche. Ton style, c’est plutôt « on verra bien, advienne que pourra » et coups d’éclat impulsifs. Tu as de l’énergie à revendre et un franc-parler certain, mais attention : en situation judiciaire, tu risques de faire plus de mal que de bien. Avant de dégainer un tweet assassin ou de planquer des dossiers compromettants, respire un coup et appelle ton juriste ! La bonne nouvelle, c’est que ça se corrige : une pincée de prudence, un soupçon de stratégie, et tu éviteras de devenir le cauchemar de ton avocat.

  • 6 à 10 bonnes réponses – Le communicant prudent borderline : Pas si mal ! Tu as compris qu’en contexte judiciaire, chaque mot compte et tu avances sur des œufs. Peut-être même un peu trop ? Ta prudence te sauve des bourdes majeures, mais à force d’être sur la réserve, tu pourrais manquer des occasions de défendre l’image de ton entreprise. Tu es du genre à consulter scrupuleusement les avocats (plutôt deux fois qu’une) avant de parler – ce qui évite les catastrophes juridiques, bravo – mais n’oublie pas qu’un silence absolu peut aussi faire des dégâts. Avec un peu plus d’audace calculée et de créativité dans le cadre légal, tu pourrais passer dans la catégorie supérieure. Allez, encore un effort : on garde le casque lourd, mais on sort le mégaphone quand il le faut ! 📣

  • 11 à 15 bonnes réponses – Le stratège juridique redoutable : Chapeau bas ! Tu sembles maîtriser l’équilibre entre communication et judiciaire tel un funambule sur son fil. Ton profil, c’est celui du stratège calme et affûté qui sait quand parler, comment le dire, et quand se taire pour la bonne cause. On te voit déjà souffler des éléments de langage à l’oreille des avocats et inverser habilement la vapeur d’un bad buzz judiciaire. Tu sais garder la tête froide en toutes circonstances, anticiper les coups d’après et protéger la réputation de ton organisation sans jamais franchir la ligne rouge légale. Attention, toutefois, à ne pas tomber dans l’excès de confiance : même les meilleurs peuvent se faire surprendre par une crise. Mais clairement, avec ton sens aigu du risque médiatico-juridique, tu es taillé pour affronter les pires tempêtes judiciaires en communication. 🚀🏆

En tout cas, n’oublions pas : la communication sous contrainte judiciaire est un art difficile, qui s’apprend avec l’expérience (et souvent à la dure). Quel que soit ton score, chaque crise est une leçon – et maintenant, tu es un peu mieux armé pour affronter la prochaine perquisition à l’aube ou le prochain communiqué sous haute tension ! Bonne chance, cher communicant juriste en herbe, et puisse le fact-checking être avec toi. 🙌