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L’affaire Jeremstar (2022) : analyse d’une crise médiatique et de sa gestion

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Florian Silnicki, Expert en communication de crise et Président Fondateur de l’agence LaFrenchCom revient pour LeHuff sur l’affaire JeremStar et propose un décryptage de la situation de crise traversée par cette influenceur décrit ces dernières années comme le plus important de France.

Celui qui est devenu en quelques années une référence du monde de la télé-réalité et en a fait un business solide, est aujourd’hui déstabilisé par des révélations d’un blogger inconnu. Le contraste est frappant quand on sait que les révélations de Jeremstar ont été à l’origine de nombreuses crises affectant des personnalités qui étaient l’objet de ses révélations successives et de ses scoops qui ont fait naitre son audience. Too big to fail ? C’est ici la question qui revient en boomerang, d’autant que la stratégie de communication de crise déployée dans un premier temps n’a pas été très appropriée.

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En 2018, Jérémy Gisclon – plus connu sous le pseudonyme Jeremstar, blogueur et intervieweur star de la téléréalité – est frappé par un scandale majeur qui ébranle sa carrière. Ce « JeremstarGate » est rapidement devenu un cas d’école de bad buzz sur les réseaux sociaux, aux répercussions durables jusqu’en 2022. Comment cette crise a-t-elle émergé et évolué ? Quelles stratégies de communication Jeremstar a-t-il déployées pour y faire face, et avec quel succès ? Enfin, quelles leçons les professionnels de la communication de crise peuvent-ils tirer de cette affaire retentissante ?

Rappel des faits et contexte de l’affaire Jeremstar

Un scandale aux origines sur les réseaux sociaux. En janvier 2018, le monde de Jeremstar bascule suite à des révélations choc diffusées sur Internet. Un jeune blogueur alors totalement inconnu, se faisant appeler Aqababe, publie sur les réseaux sociaux une vidéo intime de Jeremstar et l’accuse d’avoir exploité sa notoriété pour faciliter les avances sexuelles de son ami Pascal Cardonna envers des mineurs​. Ces accusations extrêmement graves – impliquant des faits potentiels de corruption de mineur et d’agression sexuelle – agissent comme une traînée de poudre sur Twitter. En quelques heures à peine, le hashtag #JeremstarGate explose et atteint le top des tendances le 16 janvier 2018​. Personnalité ultra-active en temps normal, Jeremstar suspend alors toute activité en ligne, signe de la sidération provoquée par ce qu’un média qualifiera de « crise sans précédent dans sa carrière longue de 10 ans »​.

Premières conséquences et réaction de Jeremstar. Dès le 17 janvier 2018, la tempête médiatique entraîne des répercussions concrètes sur la carrière de l’influenceur. La chaîne C8 annonce la suspension de Jeremstar de l’émission Les Terriens du dimanche où il officiait comme chroniqueur​. Dans la foulée, Jeremstar sort de son silence pour se défendre : il annule sa tournée de dédicaces prévue et publie une longue lettre sur Instagram dans laquelle il dément catégoriquement chaque accusation portée contre lui​. Il diffuse également un communiqué officiel niant toute implication dans les agissements présumés de Pascal Cardonna et annonce porter plainte pour atteinte à la vie privée suite à la diffusion de la vidéo volée​. Parallèlement, Pascal Cardonna (alias “Babybel”, souvent apparu dans les vidéos de Jeremstar) dépose lui aussi plainte pour diffamation, tandis que Jeremstar prend publiquement ses distances avec cet ami de longue date, se désolidarisant de lui pour marquer sa désapprobation​.

Enquête et dénouement progressif (2018–2022). Les semaines qui suivent voient l’affaire évoluer au gré des actions judiciaires. Plusieurs plaintes sont déposées à l’encontre de Pascal Cardonna par de jeunes hommes l’accusant d’abus sur mineurs, certaines impliquant Jeremstar comme complice présumé​. Jeremstar dénonce ces allégations comme de pures « affabulations », estimant qu’on cherche à le « bousiller » sur les réseaux sociaux et qu’il n’a « rien à voir dans l’histoire »​. Début février 2018, coup de théâtre : deux plaignants se disent prêts à retirer leurs plaintes, affirmant que toute l’histoire aurait été montée de toutes pièces par un paparazzi en quête de vengeance​. Cette révélation d’une possible manipulation apporte un éclairage nouveau, mais ne suffit pas à dissiper complètement le nuage médiatique autour de Jeremstar.

Il faudra attendre plus de trois ans pour que Jeremstar soit officiellement mis hors de cause. En juin 2021, le procureur classe sans suite la plainte pour « viol sur mineur » le visant, faute de preuve​. Jeremstar fait part de son soulagement, tout en déplorant avoir été « condamné par le tribunal populaire des réseaux sociaux » après des « dénonciations calomnieuses » qui lui ont fait vivre un véritable enfer​. Son ami Pascal Cardonna, lui, est finalement condamné en janvier 2022 à deux ans de prison (dont 18 mois avec sursis) pour corruption de mineur et agression sexuelle​. Entre-temps, Jeremstar a entamé sa reconstruction médiatique : retour progressif sur Internet, projets personnels et publication en 2019 puis 2022 de livres (La vérité, toute la vérité et Survivant des réseaux sociaux) racontant son calvaire. Ce contexte de 2022 – affaire judiciairement résolue et image publique en convalescence – offre le recul nécessaire pour analyser la gestion de crise menée par Jeremstar et en tirer des enseignements.

Les dynamiques du bad buzz : autopsie d’un scandale 2.0

Un “bad buzz” typique aux effets ravageurs. L’affaire Jeremstar illustre parfaitement la dynamique d’un bad buzz à l’ère des réseaux sociaux, c’est-à-dire la propagation virale d’une crise d’image. Un article du Huffington Post la qualifie même de « bad buzz typique qui peut faire basculer une carrière », soulignant qu’aucune notoriété n’est immunisée​. En effet, Jeremstar figurait parmi les influenceurs les plus suivis de France, construit sur un business florissant d’exclusivités et de scoops en téléréalité, et semblait presque “too big to fail”​. Or, en l’espace de 24 heures, l’équilibre de cette e-réputation s’est trouvé renversé par les révélations d’un inconnu. Le contraste est frappant : celui qui était habitué à créer le buzz sur autrui grâce à ses vidéos choc a vu la mécanique se retourner contre lui, victime à son tour de la puissance virale des médias sociaux.

Amplification par les réseaux sociaux et emballement médiatique. Le rôle de Twitter et des plateformes en ligne a été central dans l’embrasement de la crise. La diffusion initiale d’une vidéo compromettante, couplée à des accusations sulfureuses, a immédiatement captivé l’attention des internautes. Le hashtag #JeremstarGate, massivement repris, a servi de caisse de résonance à l’affaire​. Sur ce terrain numérique sans filtre, rumeurs fondées et infondées se sont mêlées en temps réel, alimentant un tourbillon médiatique incontrôlable. Jeremstar lui-même décrira plus tard Twitter comme « une zone de non-droit où l’on peut bousiller la réputation de quelqu’un »​– signe de l’extrême virulence atteinte par le débat en ligne. En quelques jours, la polémique a débordé des réseaux sociaux pour toucher les médias traditionnels : presse people en alerte, émissions TV obligées de commenter l’affaire, et bien sûr la chaîne de Jeremstar qui a pris les devants en le suspendant dès le lendemain. Ce schéma – trigger numérique, emballement viral, relais par les médias classiques, puis sanction institutionnelle – correspond aux pires scénarios de bad buzz que redoutent les professionnels de la communication de crise.

Un récit toxique difficile à enrayer. Une caractéristique des bad buzz est la difficulté, pour la personne mise en cause, de reprendre la main sur le récit dans les premières phases. Dans le cas présent, l’accusation touchait à des sujets hautement sensibles (sexualité impliquant des mineurs) et a suscité une indignation immédiate. Le public en ligne a largement joué le rôle de juge et partie, prononçant un verdict sans attendre les vérifications – ce tribunal populaire des réseaux qu’a évoqué Jeremstar​. Même lorsque des éléments de doute ou de désinformation sont apparus (comme la révélation possible d’une vengeance orchestrée par un paparazzi​), il était trop tard pour dissiper complètement l’image négative associée à Jeremstar dans l’esprit du grand public. Ce phénomène souligne combien la viralité tient lieu de vérité dans un bad buzz : l’intensité de la clameur en ligne l’emporte souvent sur la nuance des faits, du moins à court terme. Pour les communicants de crise, l’affaire Jeremstar démontre une fois de plus qu’un bad buzz, une fois lancé, suit sa propre dynamique exponentielle qu’il est extrêmement compliqué de freiner.

La communication de crise de Jeremstar : stratégies et efficacité

Silence initial et déni ferme. Face à la déferlante du JeremstarGate, la première réaction de Jeremstar a été le retrait temporaire. En cessant toute communication publique dès l’éclatement du scandale​, il a choisi de ne pas attiser l’incendie en répondant à chaud sur Twitter ou dans les médias. Ce silence radio a duré jusqu’à ce que des mesures concrètes soient prises (suspension TV, plainte en justice), après quoi il a communiqué via un message écrit longuement réfléchi – sa lettre ouverte publiée le 17 janvier sur Instagram​. Dans celle-ci, Jeremstar refute point par point les accusations, exprimant son choc et son innocence totale. Cette stratégie de déni ferme, couplée à une action judiciaire immédiate (plainte pour diffamation et atteinte à la vie privée), est un classique de la communication de crise en cas d’accusations réputées fausses : occuper le terrain légal pour montrer sa détermination à rétablir la vérité, tout en évitant les échanges improductifs à chaud sur les réseaux. Néanmoins, des experts en gestion de crise ont estimé que cette réponse initiale restait insuffisante et trop défensive. D’après l’analyse du Huffington Post, la stratégie de communication déployée dans un premier temps n’a pas été des plus appropriées face à un bad buzz de cette ampleur​. En effet, garder le silence pendant que les rumeurs enflaient a laissé le récit s’installer sans contradiction dans l’opinion publique.

Distanciation et gestion des parties prenantes. Conscient que son image était aussi entachée par ses fréquentations, Jeremstar a très tôt pris soin de se dissocier de Pascal Cardonna, son ami impliqué. Par communiqué interposé, il fait savoir qu’il condamne fermement les faits reprochés à ce dernier et qu’il coupe les ponts avec lui​. Ce désaveu public visait à protéger la “marque Jeremstar” en la découplant de la figure toxique de Babybel. C’était un choix délicat sur le plan humain, mais nécessaire en communication de crise : en cas de crise par association, il est crucial de circonscrire le périmètre de la responsabilité. Cette prise de distance a été plutôt bien accueillie par l’opinion, même si certains détracteurs y ont vu une manière opportuniste de sauver sa peau. Par ailleurs, Jeremstar a dû gérer sa relation avec ses employeurs médiatiques. Initialement, il a respecté la décision de C8 en se mettant en retrait de l’antenne. Toutefois, deux mois plus tard, il a pris l’initiative de parler dans Quotidien sur TMC (chaîne concurrente), provoquant la colère de C8 qui l’a définitivement évincé de l’émission dominicale​. Ce choix illustre un arbitrage difficile entre reprendre la parole pour restaurer sa réputation d’un côté, et préserver ses partenariats professionnels de l’autre. En privilégiant sa réhabilitation publique, Jeremstar a sacrifié son poste sur C8 – un coup dur pour sa carrière télévisuelle, mais qu’il semblait prêt à risquer pour retrouver la maîtrise de son récit.

Retour médiatique maîtrisé et repositionnement d’image. Le 22 mars 2018 marque le véritable retour médiatique de Jeremstar, soigneusement orchestré. En choisissant l’émission Quotidien pour sa première intervention télévisée post-crise, il s’est offert un cadre maîtrisé et bienveillant pour exposer sa vérité. Son discours ce jour-là est révélateur de sa stratégie de repositionnement : Jeremstar s’y dit “dégoûté” par la toxicité des réseaux sociaux​ et annonce qu’il a mûri, que “le Jeremstar trash, sans limite, ce n’est plus possible”​. Concrètement, il promet de tourner la page des interviews controversées dans sa baignoire et d’œuvrer désormais contre le cyberharcèlement, afin d’“offrir autre chose aux jeunes qui le suivent”​. En adoptant ce ton humble et réfléchi, il cherche à regagner la confiance du public. Plutôt que de s’ériger en victime rancunière, il se pose en survivant qui a appris de ses erreurs et qui veut utiliser son expérience pour une cause positive. Cette inflexion du personnage a été globalement bien reçue : on est passé de l’image d’un blogueur à scandales à celle d’une personnalité sensibilisée aux dangers du web, ce qui a favorisé une certaine réhabilitation.

Résilience et reconquête sur le long terme. La communication de Jeremstar après 2018 s’est inscrite dans la durée, avec une volonté de reconquête progressive. Privé de télévision, il a misé sur ses propres médias (sa chaîne YouTube, ses réseaux sociaux) pour renouer avec sa communauté sans intermédiaires. Ce contact direct lui a permis de sentir le soutien de ses fans et de rebâtir patiemment son image. La sortie de ses livres autobiographiques – en particulier La vérité, toute la vérité (2019) qui revient sur le scandale, et Survivant des réseaux sociaux (2022) – fait partie intégrante de cette stratégie de communication. À travers ces ouvrages et les interviews qui les accompagnent, Jeremstar reprend le contrôle du narratif en détaillant son enfer médiatique et la façon dont il s’en est sorti. Il s’y présente en acteur résilient, dénonçant les dérapages du système médiatique tout en montrant qu’il a pu en triompher. Cette reconquête de l’opinion, fondée sur la transparence et le storytelling personnel, s’est avérée en partie efficace : si Jeremstar n’a pas recouvré exactement son statut d’antan dans les médias mainstream, il a réussi à restaurer son image auprès d’un large public et à poursuivre sa carrière sous une nouvelle forme. Le fait qu’il soit toujours une figure présente en 2022 – non plus comme chroniqueur TV, mais comme influenceur engagé – témoigne d’une gestion de crise qui, malgré des erreurs initiales, a permis d’éviter un naufrage irréversible de sa réputation.

Leçons à tirer pour les professionnels de la communication

L’affaire Jeremstar offre de nombreux enseignements en matière de gestion de crise et d’e-réputation. Voici les principales leçons à retenir pour les professionnels de la communication confrontés à un bad buzz similaire :

  • Anticiper le pire scénario : Aucune personnalité ou marque n’est « trop grosse pour tomber ». La crise de Jeremstar montre qu’un influenceur au sommet peut vaciller en une journée sous l’effet d’une rumeur en ligne​. Il est donc crucial d’anticiper les risques (fuites de données privées, ennemis potentiels, anciens contenus compromettants) et de préparer en amont un plan de gestion de crise. Une crise comme celle-ci était « anticipable », estime Le HuffPost, et aurait dû être envisagée compte tenu du positionnement médiatique sensible de Jeremstar​.

  • Réagir rapidement et communiquer proactivement : Dans une ère de l’instantané, laisser le vide s’installer, c’est laisser les autres écrire votre histoire. Le silence initial de Jeremstar a permis au bad buzz de s’enraciner sans contre-discours. Sans céder à la panique, il est conseillé de s’exprimer rapidement pour au moins reconnaître la situation et indiquer que des clarifications viendront. Même si toutes les réponses ne sont pas prêtes, un message bref du type « Nous sommes au courant de ces accusations et nous y répondrons de façon transparente » peut contribuer à calmer les esprits en montrant qu’on ne se dérobe pas.

  • S’appuyer sur les faits et l’action judiciaire : Face à des accusations graves, l’émotion et l’indignation ne suffisent pas – il faut opposer des faits vérifiables et activer les leviers légaux. Jeremstar a eu raison de porter plainte très vite et de le faire savoir​. Cela envoie le signal qu’il conteste fermement les accusations et qu’il mise sur la justice pour trancher. Pour un communicant, collaborer étroitement avec les juristes permet d’aligner la stratégie médias sur la stratégie judiciaire, en veillant à ne pas compromettre l’une par l’autre. Il convient aussi de communiquer sur les avancées objectives (classement sans suite, jugement en diffamation, etc.) pour rétablir la vérité dès que possible auprès du public.

  • Contrôler le narratif et adapter son message : Jeremstar a su reprendre la main sur le récit en choisissant le bon moment et le bon canal (interview sur Quotidien) pour s’exprimer en profondeur​. Plutôt que de subir les questions agressives à chaud, il a attendu de pouvoir délivrer un message cohérent, réfléchi et en accord avec la nouvelle image qu’il souhaitait projeter (celle d’un influenceur assagi et conscient des enjeux). Il est primordial, en situation de crise, de construire un narratif clair : reconnaître éventuellement ses torts s’il y en a, expliquer le contexte, réaffirmer ses valeurs et tracer des perspectives d’avenir. Ce storytelling de crise doit montrer l’apprentissage et éventuellement la volonté de changement, comme Jeremstar l’a fait en annonçant la fin de ses interviews « trash » et son engagement contre le cyberharcèlement.

  • Gérer les parties prenantes avec diplomatie : Une crise médiatique implique de multiples acteurs – public, médias, partenaires professionnels, etc. Il faut communiquer différemment auprès de chacun. Dans le cas de Jeremstar, la rupture de confiance avec la chaîne C8 illustre qu’une mauvaise coordination peut coûter cher​. Les communicants doivent penser à informer en privé les partenaires clés (employeurs, clients, sponsors) de la démarche en cours pour éviter les décisions unilatérales. Parfois, accepter temporairement une sanction (mise en retrait, suspension) en accord avec l’employeur peut permettre de revenir plus sereinement ensuite, à condition de maintenir le dialogue. La transparence et la coopération sont de mise pour conserver le soutien – ou du moins la neutralité bienveillante – des parties prenantes pendant la tempête.

  • Soigner son capital d’image sur le long terme : Enfin, l’histoire de Jeremstar rappelle que la gestion de crise ne s’arrête pas à la phase aiguë du scandale. Il faut œuvrer dans la durée pour reconstruire la réputation endommagée. Cela passe par des actes concrets alignés avec le nouveau discours (dans son cas, produire du contenu plus positif, tenir un discours anti-harcèlement cohérent, etc.), et par la régénération de la relation avec le public. Le fait de témoigner de son vécu dans un livre, d’aller à la rencontre des fans, ou de participer à des projets caritatifs peut progressivement changer le narratif public. Cette reconquête est un marathon, pas un sprint : la constance et l’authenticité dans la communication post-crise sont indispensables pour regagner la confiance.

L’affaire Jeremstar a ceci de marquant qu’elle concentre tous les ingrédients d’une crise médiatique moderne à l’heure des réseaux sociaux : un détonateur imprévisible, une propagation fulgurante du scandale en ligne, une pression immédiate sur les employeurs et partenaires, et une confusion entre vérité et rumeur entretenue par le brouhaha numérique. Pour les professionnels de la communication, ce cas met en lumière l’importance d’une veille active, d’une préparation aux crises et d’une réponse à la fois rapide, stratégique et humaine. Jeremstar, malgré des erreurs initiales, a réussi à traverser la tempête et à rebondir en adaptant sa communication et son positionnement. Son parcours rappelle qu’en gestion de crise, chaque mot et chaque geste comptent – mais que la crise peut aussi devenir une opportunité de se réinventer, pour peu qu’on garde le cap sur ses valeurs et sur la vérité des faits. Les communicants y trouveront une illustration concrète de leurs défis : maîtriser l’emballement du bad buzz et reconstruire, patiemment, la confiance brisée.