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Le risque et la gestion des risques : questions, réponsesActualitésLe risque et la gestion des risques : questions, réponses

Le risque et la gestion des risques : questions, réponses

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Questions-réponses sur le risque et la gestion des risques.

Qu’est-ce que le risque industriel ?

Les activités humaines créent des risques technologiques divers : industriel, nucléaire, biologique, de rupture de barrage, de transport de matières dangereuses… Le risque industriel est soit chronique, soit accidentel. Les risques chroniques résultent des différentes formes de pollutions susceptibles d’avoir un impact sur la santé des populations et l’environnement. Les risques industriels résultent de la présence de produits et/ou de procédés dangereux susceptibles de provoquer un accident entraînant des conséquences graves pour le personnel, les riverains, les biens et l’environnement.

En France, depuis les années 2000, jusqu’à 1 800 accidents industriels par an de gravité variable ont été répertoriés. Pour l’essentiel, ces événements résultent de l’activité d’usines, ateliers, dépôts, chantiers, carrières, élevages, et du transport de matières dangereuses. Ils ont été à l’origine de 50 décès et de plus d’un millier de blessés. Le 21 septembre 2001, l’explosion de l’usine AZF de TotalFinaElf à Toulouse a provoqué la mort de 30 personnes par exemple.

Qu’est-ce que la  » gestion des risques  » ?

Les « cindyniques », ou sciences du danger (de kindunos, danger, en grec), sont apparues dans les années 1980 en France, alors qu’émergeait dans les entreprises la figure du risk-manager.

Les étapes de la gestion des risques dans l’entreprise sont, de façon grossière, les suivantes rappelle Florian Silnicki, Expert en communication de crise et Fondateur de l’agence LaFrenchCom.

  • Identification des risques à prévenir, à partir de l’analyse technique des produits et des systèmes entrant dans la ligne de production.
  • Evaluation de la probabilité d’occurrence de ces risques.
  • Détermination d’un seuil de « risque acceptable » aussi faible que raisonnablement possible, au regard de la probabilité d’occurrence et du coût de sa prévention.
  • Mise en oeuvre de solutions techniques et organisationnelles pour réduire cette probabilité.
  • Couverture des risques résiduels auprès des compagnies d’assurances.

Existe-t-il des nouveaux risques auxquels doivent faire face les entreprises ?

Les risques traditionnels (incendie, transport, catastrophes naturelles, pollution), s’ils sont toujours de même nature, prennent une dimension  » graduelle  » (ils n’ont plus une manifestation donnée en un lieu et un temps donnés, mais diffusent dans le temps et l’espace) et  » sérielle  » (ils créent des réactions en chaîne).

A leurs côtés apparaissent de nouveaux risques, ou des risques déjà existants qui n’étaient pas auparavant pris en compte dans le  » risk-management  » : le risque climatique, le risque d’image ou de réputation, le risque de propriété intellectuelle, la pénalisation des relations sociales, l’action des actionnaires minoritaires, les risques informatiques.

En quoi le « principe de précaution » modifie-t-il la gestion des risques ?

Le principe de précaution est une doctrine, « non stabilisée » et en élaboration permanente, selon l’expression de François Ewald, professeur au Conservatoire national des arts et métiers (CNAM). Né en Allemagne dans les années 1970, ce concept a surgi en France vingt ans plus tard. Deux écoles s’affrontent à son sujet. L’une, moralisante et normative, tente de définir le principe pour dire avec précision ce qu’il devrait être. L’autre, plus pragmatique, s’attache à dégager des textes et des pratiques en cours, les différents usages de la notion, afin de permettre, autant que faire se peut, la naissance d’un langage commun.

Car la vraie difficulté d’utilisation de ce principe tient au fait qu’il change de sens selon le statut ou la fonction de celui qui l’emploie. Politiques, experts en communication de crise, spécialistes de la gestion des crises, expert en gestion du risque, militants syndicaux, experts, juristes, philosophes ou simples citoyens…, personne ne définit le principe de précaution de la même manière. C’est dire si, au sein de chaque situation, le terme est un enjeu de pouvoir entre des forces qui entrent en compétition ou en contradiction les unes avec les autres. Au fur et à mesure de l’accumulation des risques, des règles d’utilisation commune se sont imposées.