Gestion de crise et prévention des risques : rentabilité pour l’entreprise
En moyenne, 71 % des citoyens français se considèrent pas ou mal informés sur l’existence possible d’un plan de mesures d’urgence prévu en cas d’accident écologique dans leur territoire. Ils déclarent également ne connaître ni leurs droits en cette matière ni les actions qu’ils devraient accomplir immédiatement si une catastrophe environnementale survenait sur leur territoire.
Les années 80 auront servi de puissant détonateur en nous rappelant la nécessité de gérer de façon préventive, énergique et rentable les risques technologiques rattachés à notre mode de production industriel. Les catastrophes écologiques de Mexico et Bhopäl en 1984, Tchernobyl et Bâle en 1986, ont fait émerger l’urgence, de mieux connaître, planifier et contrôler ces risques.
Les conséquences de ces accidents écologiques sur la santé de l’humain et des écosystèmes ne sont plus à prouver. Dans ces cas, nous en sommes à réparer et à restaurer, quand c’est possible, plutôt qu’à prévenir les crises et à améliorer nos connaissances en matière de gestion des risques.
Plus particulièrement au Québec, la saga des BPC de Saint-Basile-le-Grand ainsi que l’incendie de pneus de Saint-Amable ont placé la province parmi les régions éprouvées par ce genre de catastrophes. Lors de ces événements, tout le Québec a été à même de constater le manque d’outils dont nous disposons pour faire face à ce genre de situation.
Par contre, l’incendie de pneus de Sainte-Anne-des-Plaines qui a suivi de près celui de Saint-Amable, illustre fort bien un cas où l’on a su apprendre rapidement des événements passés en mettant en application une gestion efficace et plus éprouvée des risques.
En effet, les dirigeants de cette municipalité venaient tout juste de finaliser et d’expérimenter leur plan d’urgence au moment de l’accident. Résultat : une crise vite contrôlée au lieu d’un deuxième Saint-Amable!
Il n’est donc plus à prouver, après de tels événements, qu’il faut apprendre très rapidement à gérer les risques afin de tendre à minimiser les impacts potentiels sur les milieux vivants.
La prévention des catastrophes
Différentes facettes de la gestion environnementale, tant pour les décideurs politiques que pour le gestionnaire d’organisation, ont été abordées dans cette chronique. Nous touchons ici à une des composantes fondamentales de la conservation de l’environnement, soit l’intégration des éléments de risques dans la gestion quotidienne de toute organisation.
Une bonne prévention, qui minimise les risques financiers, l’improvisation des actions en cas de crise ainsi que les impacts physiques et psychologiques des populations environnantes, commande une planification qui tient compte, en tout ou en partie, des actions suivantes :
- définir des critères d’évaluation de risques dans une cartographie des risques
- procéder à une analyse de risques;
- repérer les endroits à risques;
- déceler les besoins d’intervention;
- procéder, au besoin, à une évaluation environnementale avec l’aide d’experts en ce domaine;
- prévoir des mesures immédiates pour limiter l’étendue des dommages en cas d’accident;
- élaborer un plan d’urgence spécifique, en cas d’accident écologique (incluant la gestion de la crise et la communication avec les citoyens et les médias);
- assurer la mise à jour constante de ce plan, la surveillance et la formation continue tant des responsables de l’application dans l’organisation que des personnes touchées (ex.: simulation de crise);
- imposer des normes de conservation de l’environnement dans l’organisation en la dotant d’une politique corporative en environnement;
- procéder, au besoin, à des “inventaires environnementaux” sur une base régulière.
Les éléments de prévention en place ainsi que la façon de gérer une crise lors d’un accident écologique feront toute la différence lorsque l’organisation devra répondre de ses actes aux différentes instances gouvernementales et aux citoyens et lorsqu’elle fera le bilan financier de la crise.