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Savoir communiquer est primordial pour un cadre

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L’importance croissante de l’apprentissage de la communication dans le monde professionnel

Dans le monde professionnel actuel, savoir communiquer efficacement est devenu aussi crucial que la maîtrise des compétences techniques. Que ce soit pour motiver une équipe, négocier un contrat ou défendre une vision stratégique, les cadres et dirigeants doivent exceller dans l’art de la communication. Un leader peut avoir les meilleures idées, elles ne porteront leurs fruits que s’il parvient à les transmettre de manière claire et convaincante. Pourquoi la communication est-elle devenue un levier essentiel de réussite pour les managers et dirigeants ? Parce qu’elle conditionne leur capacité à inspirer confiance, à fédérer autour d’un projet et à prendre des décisions acceptées par tous. Plusieurs études confirment d’ailleurs ce phénomène : selon Harvard Business Review, 70 % des managers estiment que la communication est l’une des compétences les plus importantes pour réussir professionnellement, et les salariés dotés de solides compétences communicationnelles sont 5 fois plus susceptibles d’être promus que les autres​. En bref, dans un environnement de travail complexe et interconnecté, la communication s’impose comme un atout stratégique incontournable pour tout leader souhaitant performer.

L’évolution du rôle de la communication en entreprise

Pendant longtemps, la communication en entreprise était considérée comme un complément aux compétences “sérieuses” (techniques, financières, etc.). La donne a radicalement changé. Aujourd’hui, les “soft skills” comme la communication priment de plus en plus sur les seules compétences techniques. Des recherches menées par Harvard et le Carnegie Institute ont montré que 85 % de la réussite au travail provient des compétences comportementales (soft skills) telles que la communication, contre seulement 15 % pour les compétences techniques​. Autrement dit, exceller dans son domaine ne suffit plus : il faut savoir écouter, s’exprimer clairement, convaincre et rassembler.

Plusieurs facteurs expliquent cette évolution. D’abord, la montée des organisations en mode projet et des équipes transverses exige des managers qu’ils communiquent en permanence avec des interlocuteurs variés (collaborateurs, clients, partenaires). Ensuite, la mondialisation et le télétravail obligent à communiquer avec des personnes de cultures et de localisations différentes, souvent à distance – ce qui requiert une grande clarté et une bonne intelligence relationnelle. Enfin, l’entreprise attend désormais de ses cadres qu’ils soient de véritables relais de communication interne : le manager doit porter la vision, expliquer le changement, apaiser les tensions par la parole. Un dirigeant d’aujourd’hui est aussi, qu’il le veuille ou non, un communicant. Les entreprises l’ont bien compris : un manager capable de communiquer avec aisance et impact aura plus de facilité à inspirer confiance à ses équipes, améliorant ainsi l’engagement et la performance collective​. La communication est donc passée du statut de compétence “nice-to-have” à priorité stratégique dans le monde professionnel contemporain.

La montée en puissance des formations en communication

Corollaire de cette prise de conscience : les formations en communication explosent en popularité. Face à la demande, l’offre de formations s’est considérablement élargie, allant des stages de prise de parole en public aux programmes de leadership communication sur mesure. Les cadres et dirigeants n’hésitent plus à se former pour améliorer leur aisance orale, leur charisme et leur présence. En effet, investir dans ces apprentissages porte ses fruits : les entreprises constatent qu’une meilleure communication managériale améliore la cohésion d’équipe et la productivité. Selon un baromètre récent, les compétences soft skills les plus prisées incluent le leadership et la communication, avec une demande en hausse de 15 % sur ces formations​. En 2023, les formations aux soft skills (dont la communication) ont connu une croissance de 15 % et cette tendance devrait se poursuivre​.

Concrètement, cela signifie que de plus en plus de managers retournent en “cours de communication” pour parfaire leur art oratoire ou leur communication interpersonnelle. Les écoles de commerce et les organismes de formation professionnelle multiplient les ateliers de prise de parole et les coaching en communication. On assiste également à la création de véritables académies de la communication en entreprise, dédiées à former les leaders à devenir des communicants d’exception. Cette montée en puissance des formations traduit un fait simple : dans un monde où l’attention est une ressource rare, savoir capter son auditoire et faire passer ses messages est un avantage compétitif sérieux. Les dirigeants qui investissent du temps dans ces formations en retirent généralement une posture plus affirmée, une meilleure crédibilité et in fine une efficacité renforcée dans leur rôle.

Témoignages : quand la formation en communication transforme les leaders

Rien de tel que l’expérience vécue pour illustrer l’impact de l’apprentissage de la communication. De nombreux professionnels ayant suivi des formations dédiées témoignent des changements profonds dans leur manière de communiquer – et des bénéfices que cela leur a apportés au quotidien.

Arthur Cougé, patron d’entreprise, a par exemple décidé de travailler sa prise de parole en public pour passer “au niveau supérieur”. Après quelques semaines de coaching, le résultat a été au rendez-vous : « Ça m’a permis d’être beaucoup plus à l’aise et de beaucoup mieux structurer mes discours »​ confie-t-il. En améliorant sa capacité à structurer ses interventions, ce dirigeant a gagné en clarté et en impact lors de ses présentations, renforçant du même coup sa crédibilité auprès de ses équipes et partenaires.

De son côté, une avocate ayant suivi un atelier de communication orale explique à quel point cela a transformé sa confiance en elle : « La formation m’a été extrêmement utile pour améliorer ma prise de parole en public. […] J’ai acquis une meilleure confiance en moi lors de la prise de parole en public. J’ai également développé des compétences en improvisation, en gestion du stress, ainsi que des techniques pour structurer mon discours et captiver l’attention de mon audience. »​. En apprenant à maîtriser son stress et à captiver son auditoire, cette professionnelle a vu sa posture oratoire évoluer vers davantage d’aisance et de maîtrise. Ses interlocuteurs la perçoivent désormais comme plus assurée et convaincante, ce qui rejaillit positivement sur son image et son efficacité professionnelle.

Les managers d’un groupe international, formés ensemble à la communication, ont également constaté un changement immédiat : ils soulignent « l’application concrète et rapide » des techniques apprises, se sentant « en confiance et en progression d’une session à l’autre »​. Cela montre qu’avec les bons outils, on peut progresser vite et traduire ce qu’on apprend en pratiques opérationnelles sur le terrain : réunions plus productives, négociations mieux menées, leadership plus affirmé.

Ces témoignages convergent sur un point : se former à la communication peut être révélateur et transformateur. Les bénéfices se font sentir tant sur le plan personnel (confiance, gestion du trac) que professionnel (meilleure influence, crédibilité renforcée, capacités d’entrainement démultipliées). En prenant conscience de leurs axes d’amélioration – posture, voix, structure du discours, écoute – et en les travaillant, les cadres et dirigeants parviennent à déployer tout leur potentiel de leader.

Méthodes clés pour développer une communication impactante

S’exprimer avec aisance et impact n’a rien d’inné pour la plupart d’entre nous – c’est un apprentissage. Heureusement, il existe des méthodes éprouvées pour améliorer sa communication orale. Voici les axes clés sur lesquels les formations insistent pour aider chaque leader à développer une communication percutante :

Gestion du stress et des émotions

La gestion du stress est souvent le point de départ. La peur de parler en public ou de mal s’exprimer peut saboter la performance même du plus compétent des orateurs. Apprendre à dompter son trac est donc essentiel. Cela passe par divers outils : techniques de respiration (respiration abdominale, cohérence cardiaque) pour diminuer le rythme cardiaque et oxygéner le cerveau, exercices de visualisation positive pour se mettre en condition de réussite, ou encore routines de préparation mentale. Par exemple, se réserver quelques minutes de calme avant une présentation importante permet de se recentrer. Une bonne préparation en amont (répéter son discours, anticiper les questions) réduit également grandement le stress car on monte sur scène en terrain connu. Comme le disait le champion Arthur Ashe, “une des clés de la confiance en soi, c’est la préparation” – cela s’applique parfaitement à la communication. En apprenant à gérer ses émotions, un leader gagne en sérénité et en confiance, deux qualités qui se ressentent immédiatement dans son expression orale.

Travail sur la voix et le souffle

Le voix est l’instrument principal du communicant. Une même phrase peut inspirer ou laisser indifférent selon le ton employé. Travailler sa voix implique d’améliorer son intonation, son timbre, son débit et son volume. L’objectif : parler d’une voix posée, audible, avec des variations qui maintiennent l’attention. Il s’agit d’éviter le double écueil d’un ton monotone qui endort l’auditoire, ou d’un débit trop rapide qui le noie sous les informations. Des exercices simples aident à progresser : lecture à voix haute pour poser la voix, articulation exagérée (par exemple en tenant un crayon entre les dents) pour améliorer sa diction​, ou encore entraînement à moduler son volume. La respiration joue un rôle central : une respiration maîtrisée garantit un meilleur soutien de la voix et évite d’être essoufflé en pleine phrase​. On apprend ainsi à pauser sa voix aux bons moments, à reprendre son souffle sans panique et à utiliser le silence (voir plus bas). Avec de la pratique, la voix gagne en puissance et en chaleur, ce qui renforce l’impact du message. Rappelons qu’en communication orale, le paraverbal (intonation, son de la voix) représenterait 38 % de l’impact du message selon la célèbre “règle des 3V” d’Albert Mehrabian​. Autant dire que soigner sa voix n’est pas un luxe, c’est indispensable pour être entendu… et écouté.

Le regard : contacter son auditoire

Le regard est un puissant vecteur de connexion avec le public. Croiser le regard de ses interlocuteurs permet de créer un lien et de capter leur attention. À l’inverse, éviter les yeux de l’autre peut être interprété (à tort ou à raison) comme un manque de franchise ou de confiance​. Travailler son regard, c’est d’abord apprendre à regarder l’auditoire de manière équilibrée. En pratique, les formateurs conseillent des techniques comme celle de “l’éventail” : choisir quelques personnes réparties dans la salle et balayer du regard de l’une à l’autre, pour donner l’impression de couvrir toute l’assistance​. Maintenir le contact visuel quelques secondes avec chaque personne est idéal pour personnaliser votre discours et faire en sorte que chacun se sente concerné. Bien sûr, il ne s’agit pas de fixer intensément quelqu’un au point de le mettre mal à l’aise – il faut trouver le bon équilibre et rester naturel. Autre astuce : lorsque vous avez besoin de consulter vos notes, faites-le, mais relevez les yeux rapidement afin de ne pas “rompre le lien” trop longtemps​. Un regard sincère et ouvert inspire confiance et crédibilité. Il montre qu’on assume son message et qu’on est à l’écoute de l’audience. En somme, vos yeux parlent autant que votre bouche ; il convient de les engager dans la conversation.

Maîtriser le silence et le rythme

Cela peut sembler paradoxal, mais savoir se taire au bon moment fait partie intégrante de l’art de bien parler. Les silences et pauses bien placés donnent du relief à votre discours. Ils permettent d’insister sur une idée (un silence avant une information clé crée du suspense, un silence juste après en souligne l’importance en laissant le temps de la réflexion). Ils offrent aussi à l’orateur l’occasion de reprendre son souffle et de réguler son débit. Apprendre à apprivoiser le silence, c’est éviter de combler systématiquement tous les vides par des “euh…” ou des “hein” inutiles. C’est accepter de marquer un temps d’arrêt, quitte à ce qu’il paraisse un peu long pour vous – il sera toujours moins long à percevoir pour le public. Un bon rythme de communication alterne ainsi phrases et silences pour maintenir l’attention sans épuiser l’auditeur. Les formateurs suggèrent de marquer des pauses notamment aux virgules et aux points lorsque vous parlez, pour habituer votre voix à ces respirations. Le silence bien dosé est le signe d’un orateur maître de lui, qui n’a pas peur de laisser son message imprégner l’auditoire. À terme, cela donne une parole plus posée et plus percutante.

La gestuelle et le langage du corps

On dit souvent que 93 % de la communication est non-verbale (langage corporel et intonation)​. Sans aller jusque-là, il est certain que votre corps parle presque autant que vos mots lorsque vous vous exprimez. La gestuelle, la posture, les expressions du visage composent un langage parallèle qui peut soit renforcer, soit contredire votre discours. Il est donc crucial de travailler sa communication non-verbale pour qu’elle appuie le message. Parmi les éléments clés : adopter une posture ouverte et neutre (dos droit, épaules détendues), soigner son attitude (éviter de montrer de la nervosité ou de l’agacement), et utiliser des gestes à bon escient. Une posture fermée – bras croisés, regard fuyant – enverra un signal négatif indépendamment de ce que vous dites. À l’inverse, se tenir avec assurance, le buste légèrement penché vers le public pour montrer son intérêt, et ponctuer ses propos de gestes modérés permet d’attirer la sympathie. Attention aux tics gestuels liés au stress : se frotter les mains, jouer avec un stylo, toucher ses cheveux sont autant de gestes parasites à corriger​. Les formateurs recommandent de montrer ses mains (ni dans les poches, ni cachées), signe d’honnêteté, et d’adopter des gestes qui illustrent vos propos (par exemple compter sur ses doigts en énumérant des points, mimer une action pour expliquer un concept)​. Le sourire est également une arme redoutable pour mettre votre auditoire dans de bonnes dispositions​. En somme, travailler sa gestuelle, c’est chercher à aligner son corps avec son discours. Un langage corporel maîtrisé donne une impression de congruence et de charisme, qualités précieuses pour marquer les esprits.

Structuration du discours et storytelling

Enfin, aucune communication impactante n’est possible sans un discours bien structuré. La meilleure prestance du monde ne rattrape pas un message confus. C’est pourquoi apprendre à organiser ses idées est une compétence fondamentale. Les techniques de structuration du discours incluent la construction d’un plan clair (par exemple en trois parties : introduction, développement, conclusion), l’art d’annoncer ses idées (« Aujourd’hui, je vais vous parler de… »), d’articuler des transitions logiques entre les points, et de récapituler les messages clés. Un bon communicant va droit au but tout en racontant une histoire qui donne du sens aux données factuelles (on parle de storytelling). Les formations en communication enseignent comment accrocher l’attention dès les premières secondes (avec une anecdote marquante, une question rhétorique, un chiffre choc…), puis dérouler ses arguments de façon cohérente, avant de finir sur une conclusion percutante. Il s’agit aussi d’adapter son discours à son auditoire : on ne s’exprime pas de la même façon devant un comité de direction finance que devant une équipe technique – le niveau de langage et les centres d’intérêt doivent être pris en compte pour rester pertinent (éviter le jargon avec des non-spécialistes, par exemple). Structurer son discours, c’est en somme guider votre public à travers votre pensée de manière fluide. C’est une marque de respect et de professionnalisme, et cela décuple l’impact de vos prises de parole.

En travaillant ces différents aspects (gestion du stress, voix, regard, silence, gestuelle, structure), n’importe quel professionnel peut nettement améliorer sa communication orale. Les progrès peuvent être rapides lorsqu’on s’entraîne régulièrement, et les résultats se font sentir par des échanges plus convaincants et plus authentiques.

Erreurs de communication orale à éviter

Même avec une bonne maîtrise des techniques, certaines erreurs classiques peuvent venir ternir votre message. Voici un focus sur les principaux pièges à éviter lors de vos communications orales :

  • Manquer de préparation : Improviser sans s’être préparé est l’erreur numéro un. Un discours non préparé se ressent – idées désordonnées, oublis, dépassement du temps imparti. Prenez toujours le temps de clarifier votre objectif et vos points clés à l’avance.
  • Vouloir tout dire sans filtrer : Trop d’information tue l’information. Un message efficace doit être ciblé. Évitez de noyer votre public sous les détails ou un jargon technique non expliqué. Mieux vaut aller à l’essentiel avec des mots simples et percutants.
  • Adopter un ton monotone : Un manque de modulation de la voix fera décrocher même les plus polis. Parler sur le même ton du début à la fin, ou à un débit mitraillette, empêche de captiver. N’oubliez pas de varier l’intonation et de marquer des pauses (votre auditoire n’en sera que plus attentif).
  • Lire ses notes ou ses slides mot à mot : Quel orateur ennuyeux qu’un présentateur le nez collé à ses fiches ! En lisant, vous perdez le contact visuel et donc l’attention du public. Utilisez des notes comme appui, oui, mais parlez avec vos propres mots. Le slide est un support, pas le script de votre discours.
  • Éviter le regard du public : Ne pas regarder son audience donne l’impression de s’en détacher, voire de manquer d’assurance. Fuire les regards peut briser la connexion avec vos interlocuteurs. Là encore, pensez à regarder régulièrement différentes personnes dans l’assemblée.
  • Avoir une gestuelle inappropriée : Des tics nerveux (jouer avec un stylo, se balancer, tripoter ses cheveux) ou une posture fermée (bras croisés, mine renfrognée) peuvent distraire ou envoyer un message négatif​. Prenez conscience de votre langage corporel et corrigez ces gestes parasites.
  • En faire trop ou manquer d’authenticité : À l’inverse, surjouer un rôle, vouloir absolument « bien faire » au point d’en devenir artificiel, est contre-productif. Le public sent quand ce n’est pas naturel. Restez vous-même, avec votre personnalité, vos anecdotes sincères. L’humilité et l’authenticité sont bien accueillies par l’auditoire​.

En évitant ces écueils, vous mettrez toutes les chances de votre côté pour que votre message soit reçu 5/5. N’hésitez pas à solliciter du feedback de collègues de confiance pour identifier d’éventuelles habitudes à corriger. La vigilance et la remise en question font partie intégrante du développement de vos compétences de communicant.

Un investissement indispensable pour les leaders de demain

En conclusion, communiquer efficacement n’est plus une option, c’est une nécessité pour tout professionnel aspirant à des fonctions de leadership. À l’heure où le monde du travail valorise la collaboration, l’inspiration et l’agilité, la communication se trouve au cœur de la panoplie du leader. C’est elle qui permet de maximiser son impact : un message bien formulé peut catalyser l’adhésion et le passage à l’action, là où des consignes floues laisseront les équipes dans l’incertitude.

Investir dans l’apprentissage de la communication est sans conteste l’un des meilleurs choix de développement personnel et professionnel que puisse faire un futur leader. Cela passe par des formations, du coaching, de la pratique régulière, mais aussi par une volonté de sortir de sa zone de confort pour progresser. Les bénéfices – on l’a vu – s’observent à tous les niveaux : posture plus affirmée, meilleure crédibilité, influence accrue, carrière accélérée. Les cadres et dirigeants qui excellent dans cet art deviennent naturellement des références et des moteurs de réussite au sein de leur organisation.

En synthèse, apprendre à bien communiquer, c’est apprendre à mieux leader. Que vous soyez un manager en devenir ou un dirigeant confirmé, il n’est jamais trop tard pour affûter cette compétence. Face aux défis de demain, ceux qui sauront écouter, parler et convaincre avec brio feront la différence. Alors, prenez la parole – et surtout, prenez le pouvoir de la communication. Votre succès professionnel est à ce prix.

SAVOIR COMMUNIQUER, CELA PASSE DE PLUS EN PLUS PAR UN APPRENTISSAGE.
La ruée vers la comm’

COMMUNIQUEZ, communiquez, il en restera toujours quelque chose… Aujourd’hui, « le savoir s’exprimer » est primordial. C’est même l’une des clés de la réussite des cadres et des dirigeants dans l’entreprise. Pas question pour autant de dire n’importe quoi, n’importe comment. Car si vous dites mal ce que vous faites bien, on pensera que vous le faites mal. 

Un discours émaillé de « euh, euh », un regard fuyant, une attitude gauche ou coincée, une voie qui déraille alors que les slides défilent sur grand écran et c’est le flop. « Aujourd’hui tout va si vite que les managers n’ont aucun droit à l’erreur. Ils doivent tous devenir de bons communicants et ne peuvent se payer le luxe de rater la moindre occasion de communication », explique Jean-Michel Roche, PDG du cabinet conseil Verbateam. Depuis 1996, cet ancien responsable de communication des Laboratoires Boiron a mis au point une méthode qui fait visiblement l’unanimité chez ceux qui l’ont testée. 

À tel point d’ailleurs que malgré la conjoncture économique difficile, son cabinet affiche une bonne santé financière : 1,8 million d’euro de chiffre d’affaires, et des clients aussi prestigieux que Danone, Michelin, BNP-Paribas, la Société générale, le Crédit agricole, Thales affluent. Chez L’Oréal, le produit Verbateam fait même désormais partie du parcours de tous les cadres dirigeants. 

Dans un premier temps, la formation consiste en 5 séances de 5 heures durant lesquels des patrons-stagiaires comme des cadres-apprentis alternent des ateliers individuels (image de soi, interview avec un journaliste, persuasion dialectique et sophrologie) et des ateliers en petits groupes qui permettent à chacun de prendre conscience de ce que sont sa voix, son regard, ses gestes, son sourire mais aussi ses silences. « Je suis un fan invétéré des méthodes de Verbateam », s’enthousiasme Yves Desjacques, directeur général délégué en charges des ressources humaines chez VediorBis. 

Pourtant, les débuts ne sont pas faciles. « Quand nous nous retrouvons en petit groupe, nous sommes tous coincés, explique Yves Desjacques. C’est d’ailleurs finalement très décomplexant car notre éducation judéo-chrétienne ne nous apprend pas à accompagner presque physiquement notre discours. Comme nous l’apprenons ensemble, ça désinhibe. Il ne s’agit pas d’apprendre à faire le clown mais à faire sien des outils qu’on s’approprie. Grâce à eux, on devient ensuite plus naturels. » 

Pour le PDG de Verbateam, c’est certain, chacun ne dispose pas des mêmes dons de départ. « Chacun peut devenir un bon communicant en intégrant des techniques simples qui ne se voient pas mais mettent en valeur la personnalité de chacun. Il faut mettre en scène nos actions. » 

Fondatrice d’une agence de communication corporate, Marie-Céline a elle aussi testé la méthode. Dubitative au départ, elle est, dit-elle, revenue transformée. « Je suis plutôt timide. je tremblais quand j’avais une présentation à faire devant des dizaines de personnes. Je parlais vite. Cette formation m’a révélé mes atouts et mes qualités. Depuis on me dit que je parle bien en public. » Ses collaborateurs, eux, la trouvent aussi plus exigeante. « Car, dit l’un d’eux, son regard est plus critique sur notre travail mais aussi sur celui de nos clients. Elle détecte mieux les bons et les mauvais communicants ». 

Cinq postures d’un discours entendu

La position du corps permet de donner de la force au discours. 

  • Le regard qui soutient la phrase lui donne de l’intensité. C’est lui qui permet d’établir un échange avec l’auditoire. 
  • Le silence, comme en musique, est le meilleur allié de la communication. Précédant ou suivant un mot, une phrase, il donne de l’intensité à l’exposé. 
  • Les gestes sont les meilleurs alliés pour poser le débit du discours. À chacun de trouver ses gestes messages. Le sourire, par exemple, vient comme une arme qui convainc. La diction (rythme, volume, ton de la voix) sert les émotions. 
  • Le contenu des messages doit toujours être simple, attractif : il faut apprendre à dire moins de choses mais à mieux les dire. Éliminer des idées en se posant sans cesse cette question : si je ne devais graver qu’une seule idée dans l’esprit de mon auditoire, laquelle est-ce que je souhaiterais mettre en valeur ?