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Bien communiquer avec les agences de notation

 

Des équipes de « rating advisors » se développent en France.

Leur rôle : aider les entreprises à maîtriser leur communication vis-à-vis des agences de notation.

Les agences de notation sont devenues le cauchemar des entreprises. Dans le sillage d’Enron et des montagnes de dettes contractées ces dernières années, les relations entre les comités de notation des agences et les directions financières se sont singulièrement tendues. Une situation qui a suscité l’émergence en France d’une nouvelle fonction au sein des banques, celle de « rating advisor ». Son rôle ? Epauler les émetteurs dans leur communication financière vis-à-vis des agences de notation. Un service payant mais qui trouve parfois une contre-partie dans le mandat que la banque peut décrocher pour une émission obligataire. De plus, les banquiers-conseils ont vite compris l’intérêt commercial d’inclure dans leur « pitch » (présentation d’un projet à un client) un volet sur les réactions attendues des agences de notation.

Débloquer des situations. Le métier n’est pourtant pas nouveau. Il existe depuis bien longtemps aux Etats-Unis un principe pour éviter tout conflit d’intérêts ou, du moins, un respect strict des procédures internes. C’est ce souci qui a prévalu en France lorsque les grandes banques ont commencé à constituer de petites équipes de « rating advisory », sur l’initiative parfois des « déontologues » eux-mêmes. Les équipes sont indépendantes des activités de marché, et constituées, pour l’essentiel, d’analystes crédit.

« Dans un monde parfait, nous ne devrions pas exister », confie le responsable « credit advisory » d’une banque française. « Mais la réalité montre qu’il suffit parfois d’expliquer des choses très simples pour débloquer des situations apparemment inextricables. » De technique au départ, la fonction s’apparente donc de plus en plus comme un service aux clients. Le principal travail d’un conseiller en notation consiste à analyser, de la façon la plus détaillée possible, comment une agence appréhende un secteur d’activité ou un groupe de référence afin, dans un second temps, d’anticiper les vraies questions que le comité de notation va se poser sur une signature. Ensuite se bâtit une vraie stratégie de communication financière pour mieux répondre aux attentes des agences, faire le tri des choses importantes à communiquer et souvent tenter de « dédramatiser » les relations entre l’émetteur et les analystes des agences.

« Il est indispensable pour cela de lever toute ambiguïté sur notre travail : nous sommes avant tout détachés de la banque auprès de l’émetteur pendant la durée de la mission, quitte parfois à exclure des réunions nos propres banquiers-conseils ! » insiste notre interlocuteur. Et tout le monde semble y trouver son compte, y compris les agences, soucieuses de retrouver un climat plus apaisé.