Le plan d’urgence métro et prémétro a été revisité. Pour une gestion de crise désormais pensée en équipe.
Sous le pavé bruxellois : 69 stations de métro et de prémétro, plus de 70 kilomètres de rails et pas moins de 300.000 voyageurs au quotidien. Un dédale. Et si un jour, une catastrophe devait s’abattre dans cette ville sous la ville ? Une angoissante question sur laquelle ont planché les services de la gouverneure de Bruxelles, Véronique Paulus de Châtelet (PS). Celle-ci a rendu publique, lundi, la nouvelle philosophie du plan particulier d’urgence et d’intervention pour le métro et le prémétro. « Un travail titanesque mené en collaboration avec tous les acteurs concernés », indique la gouverneure.
Synergie et gestion intégrées sont les mots d’ordre de ce nouveau dispositif. Ce qui, rassure Francis Boileau, ne signifie pas que rien n’existait auparavant. « Il s’agit avant tout d’un changement de doctrine , précise le porte-parole des pompiers. Avant on privilégiait le plan d’intervention monodisciplinaire, désormais on parle d’imbrication des différents plans, chaque service sachant ce que fait son voisin. Un plus indirect pour la population et direct pour les services de secours. »
Des dizaines d’heures de réunions et de visites sur le terrain, confirme-t-on du côté de la Stib. « C’est l’aboutissement d’un long processus de concertation , explique Jean-Pierre Alvin. Aujourd’hui tout le monde sait qui fait quoi, ce qui devrait en principe éliminer toute forme d’improvisation ou de temps mort. »
Des stations critiques ont été relevées comme celles qui font nid commun avec le chemin de fer (Nord-Centrale-Midi) ou celles situées à proximité de lieux stratégiques (Berlaymont, parlement, stades de foot). « Et pour chaque station, on a défini des périmètres de sécurité précis, un endroit où déployer un poste médical avancé… » Un montage minutieux que l’actualité a rendu plus crucial encore. Les attentats de Madrid ou de Londres sont encore dans toutes les mémoires. « La capitale européenne n’est pas forcément à l’abri » , pointe Jean-Pierre Alvin.
Pour permettre aux différents acteurs de coordonner les interventions, un poste de commandement mobile tout neuf. Baptisé « Tango 12 », il vient remplacer son prédécesseur datant des années 80. « Il s’agit d’un véhicule high-tech pour assurer la coordination de l’ensemble des services », souligne Benoît Cerexhe (CDH), le ministre en charge de l’Aide médicale urgente. Secrétariat, salle de réunion et télécommunications de pointe : le camion rouge « peut se déployer au propre comme au figuré et offrir un espace important aux différents acteurs de terrain ». Une vraie cellule de crise ambulante.
Seul regret, émis par Véronique Paulus de Châtelet, l’absence de liaison satellite. « Alors que l’on sait que lors de grandes catastrophes, c’est souvent la communication de crise qui foire. » Benoît Cerexhe rétorque que les connexions GSM, internet et autre réseau Astrid devraient suffire. Mais il reste… à l’écoute. « Nous sommes déjà bien équipés, ce qui ne veut pas dire que nous ne rajouterons pas une liaison satellitaire si cela s’avère indispensable. »
Déjà habitués aux exercices catastrophes, les pompiers bruxellois disposent désormais d’un tout nouveau plan d’urgence métro et prémétro.