Question :
« Comment gérer de manière optimale le risque politique dans mon entreprise ? »
Réponse :
La gestion du risque politique repose sur sa dilution.
Expropriation, non-livraison, embargo, appel abusif de caution, extorsion de fonds, séquestration, enlèvement, assassinat…
Les risques politiques dans un pays étranger sont nombreux et difficilement cernables. C’est la fonction délicate et complexe d’une agence de gestion de crise à Paris comme la notre aux côtés des managers de risques en entreprises chez nos clients.
La sécurité des personnes physiques est primordiale, qu’il s’agisse des salariés de l’entreprise, de ses sous-traitants ou de ses clients.
Après l’assassinat de deux ingénieurs de sa société dans le nord de l’Algérie, l’un de nos clients, manager de risques dans une entreprise multinationale de services et équipements pétroliers rappelle souvent que le risque politique dans un pays devait d’abord se mesurer en impact humain.
Des troubles ou de la confusion politique dans certains pays ont réduit ou retardé durement l’activité de nombreux groupes. Si la prise en compte de la notion de risque politique peut impliquer l’entreprise sous différentes formes (import-export, investissements directs notamment), la définition même de ce risque est rendue difficile par son périmètre, pour le moins mouvant : expropriation, non-livraison, embargo, appel abusif de caution, extorsion de fonds…, mais cela peut également concerner les personnes physiques (kidnapping, menaces), ou encore un changement brutal de fiscalité, de droit de propriété…
A cette multiplicité d’hypothèses, s’ajoute le fait que le risque politique ne concerne pas que les pays « exotiques ».
Le risque politique résulte d’une action ou du comportement d’une entité gouvernementale, soit d’une carence de celle-ci. Et parfois là où on s’y attend le moins.
L’assurance n’est pas toujours suffisante concernant la gestion du risque politique. C’est même précisément là que réside la principale difficulté. Parce que, les événements politiques n’interviennent pas avec une grande fréquence et ne sont pas complètement aléatoires, puisqu’ils reposent sur l’intervention humaine.
D’où la complexité pour assurer ces risques. L’assurance joue sur des faits totalement aléatoires et ne prend pas en compte une intervention de l’assuré lui-même. Elle bute sur deux difficultés. Les origines des phénomènes politiques ne sont pas techniques mais passionnelles.
En outre, il n’existe souvent pas de calcul actuariel, les séries statistiques n’étant pas assez longues pour définir des coûts « a priori ».
D’où le classement dans les risques dits spéciaux.
L’assurance qui n’est qu’une méthode de gestion du risque (avec la détection des risques et la prévention des risques) n’est pas d’une utilisation toujours aisée. Le paradoxe vient du fait que c’est lorsqu’on a vraiment besoin d’une assurance qu’elle est la plus chère ou indisponible sur le marché.
Dans des contrats spécifiques, l’assurance joue un rôle, mais toujours dans le cadre d’une alliance, dans une co-assurance. A cet égard, il faut insister sur les conditions qui doivent prévaloir dans ce type particulier d’assurance. Un système d’assurance de risque politique de marché ne peut fonctionner que pour des pertes résiduelles. Si l’assurance couvrait toutes les pertes, cela coûterait beaucoup trop cher en primes.
Parce qu’aucune entité ne peut porter seule ce type de risque, il est important de le diluer et de le fragmenter. De toute façon, il y a des risques que les assurances n’acceptent pas de prendre.