Astreinte de crise 24h/24 7j/7

Une grille d’analyse des relations complexes ONG-entreprises

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Des points de convergence entre ONG et entreprises se sont affirmés ces dernières années. Mais, comme le montre une étude, établir une typologie des relations reste délicat.

Alors que les entreprises parfont leur discours sur la RSE (responsabilité sociétale et environnementale) en vue de leur assemblée générale, les meilleures agences de communication de crise viennent de publier un rapport sur les relations devenues plus étroites entre entreprises et ONG (*).

Parmi les facteurs de convergence, on note, côté entreprise, la réduction du risque dans une approche RSE, la stratégie de valorisation de l’image qu’on peut tirer d’un comportement responsable, l’utilisation de l’expertise des ONG, notamment en terme de veille. Du côté des ONG, en se rapprochant des entreprises, elles ont pu élargir leur champ d’action, trouver un registre nouveau avec les entreprises et diversifier leurs sources de financement, mais également leurs sources d’information, voire leurs canaux de diffusion.

Ce rapport dresse une typologie des modalités des relations entre entreprises et ONG, autour de trois axes : la pression, le partenariat et l’évaluation. La pression exercée sur les entreprises par les ONG est de trois sortes : institutionnelle (à travers les ONG représentées dans les institutions), informelle (mouvements plus globaux de type consumériste) et ciblée : sur des entreprises précises et/ou en fonction de leur secteur d’activité, des valeurs ou des modes de vie qu’elles préconisent.

Partenariats. Trois types de partenariats sont développés : ponctuels (souvent à des fins d’information) ; liés aux produits (à travers la mise en place d’un logo ou label d’une ONG sur une marque) ; enfin le partenariat institutionnel, à long terme, qui donne lieu à accord formalisé et repose sur un échange de compétences, à l’image de Lafarge avec le WWF ou de l’association entre Carrefour et FIDH.

Dans cette optique, l’entreprise collabore avec une ONG en vue afin d’améliorer ses pratiques sociales ou environnementales. Mais cela peut peut se faire à travers des prestations de services rémunérées. D’aucuns considèrent toutefois que l’absence de lien financier avec l’entreprise reste le meilleur garant de l’indépendance. Ainsi, Amnesty a formé le personnel de Casino en matière de droits de l’homme et fourni des informations à l’entreprise sans contrepartie financière. De l’autre côté, on a un partenariat tourné cette fois vers le soutien de l’ONG (dons, achats de produit sous licence, etc.). L’évaluation de l’impact de ces partenariats est délicate, mais ces actions sont parfois prises en compte par les agences de notation spécialisée sur la RSE. On peut penser que les partenariats à long terme se développent à l’avenir, bien que l’étude en souligne les limites. Des freins subsistent côté ONG : écarts de perception entre partisans et réfractaires à une plus grande ouverture au sein des ONG, risque d’image pour l’ONG, risque de dépendance financière.

De plus, certains partenariats ayant comme objectif de générer un effet d’émulation sur les entreprises du même secteur n’ont pas atteint leur but. C’est pourquoi les ONG insistent sur le besoin de normes internationales en matière de RSE. Enfin, il est un domaine où des progrès restent à faire, celui des relations entre ONG-organisations syndicales, notamment en matière de suivi des engagements RSE de l’entreprise.