Quelle est la différence entre la gestion de crise et la gestion des risques ?

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La gestion de crise et la gestion des risques sont souvent confondues, mais elles jouent deux rôles complètement différents dans une organisation telle qu’une entreprise. C’est un peu comme comparer un pompier à un détecteur de fumée : l’un réagit quand le feu est là, l’autre est là pour prévenir qu’il pourrait y avoir un problème analyse Florian Silnicki, Expert en communication de crise et Président Fondateur de l’agence LaFrenchCom. Voici une explication claire pour comprendre ces deux notions.

La gestion des risques : Anticiper pour éviter

La gestion des risques, c’est l’art d’identifier ce qui pourrait mal tourner et de mettre en place des stratégies pour minimiser ces dangers. En d’autres termes, c’est de la prévention. On cherche à analyser les failles potentielles avant qu’elles ne causent des problèmes.

Son but : Prévoir l’imprévisible et, si possible, l’éviter.

Comment ça marche :

  • Identification des risques : Quels sont les problèmes possibles ? (ex. : cyberattaques, problèmes de chaîne d’approvisionnement).
  • Évaluation : Quel est l’impact potentiel de ces risques ?
  • Planification : Quelles mesures prendre pour réduire ou éliminer ces risques ?

Exemple concret :
Une banque qui investit dans des systèmes de cybersécurité avancés pour éviter les piratages, ou une entreprise qui diversifie ses fournisseurs pour limiter les risques de rupture de stock.

Astuce pratique :
La gestion des risques repose sur des outils comme les matrices d’évaluation (probabilité vs impact) ou les audits réguliers.

Ce qu’il faut retenir :
La gestion des risques, c’est comme vérifier que le toit est solide avant l’arrivée d’une tempête.

La gestion de crise : Réagir quand tout dérape

La gestion de crise, c’est ce qu’on fait quand, malgré toutes les précautions, le pire arrive. C’est l’art de répondre efficacement à une situation qui menace la survie de l’organisation ou sa réputation.

Son but : Limiter les dégâts et revenir à une situation normale le plus vite possible.

Comment ça marche :

  • Détection : Reconnaître qu’une crise est en cours (ex. : un scandale éclate, un produit défectueux cause un problème).
  • Réaction : Mobiliser l’équipe, déployer les plans d’urgence, communiquer avec les parties prenantes.
  • Récupération : Réparer les dégâts, tirer les leçons pour éviter une récidive.

Exemple concret :
Johnson & Johnson, qui a dû gérer la crise du Tylenol en 1982 après la découverte de capsules empoisonnées. Leur gestion rapide et transparente a limité les dégâts et sauvé leur image.

Astuce pratique :
La gestion de crise repose sur un plan clair, des rôles définis à l’avance et une communication fluide.

Ce qu’il faut retenir :
La gestion de crise, c’est comme appeler les pompiers quand le feu a déjà pris.

Le timing : Avant ou après l’impact ?

La différence principale entre gestion des risques et gestion de crise, c’est le moment où elles interviennent.

  • Gestion des risques : Avant qu’un problème ne survienne. Elle est proactive, elle prépare et prévient.
  • Gestion de crise : Une fois que le problème est là. Elle est réactive, elle contient et répare.

Exemple simple :

  • Une entreprise installe un pare-feu pour éviter les cyberattaques (gestion des risques).
  • Une entreprise répond à un piratage en informant ses clients et renforçant sa sécurité (gestion de crise).

Les outils : Différents pour chaque approche

Pour la gestion des risques :

  • Analyse SWOT : Identifier les faiblesses et menaces.
  • Matrice des risques : Probabilité vs impact pour hiérarchiser les risques.
  • Audits réguliers : Vérifier les procédures et les systèmes.

Pour la gestion de crise :

  • Plan de crise : Qui fait quoi, quand et comment.
  • Communication de crise : Messages clés, médias à contacter, canaux de communication.
  • Simulations : S’entraîner à réagir à des scénarios de crise.

Astuce : Une bonne gestion des risques facilite la gestion de crise, car elle réduit l’ampleur et la fréquence des crises.

L’état d’esprit : Prévenir ou survivre

  • Gestion des risques : Un état d’esprit calme et réfléchi, où on anticipe les éventualités avec méthode.
  • Gestion de crise : Un état d’urgence, où il faut garder la tête froide et prendre des décisions rapides sous pression.

« Il vaut mieux prévenir que guérir, mais si vous devez guérir, soyez prêt à opérer vite. » 

L’interconnexion : Deux faces d’une même pièce

Même si elles sont différentes, la gestion des risques et la gestion de crise sont complémentaires. Si vous gérez bien les risques, vous aurez moins de crises. Si vous gérez bien les crises, vous apprendrez à mieux anticiper les risques.

Exemple concret :
Un avion est conçu avec des systèmes de secours (gestion des risques). Mais si tous les systèmes tombent en panne, l’équipage doit savoir réagir en urgence (gestion de crise).

Les conséquences d’une mauvaise gestion

  • Mauvaise gestion des risques : Vous êtes pris au dépourvu et une crise peut facilement dégénérer.
  • Mauvaise gestion de crise : Les dégâts sont amplifiés, qu’ils soient financiers, opérationnels ou réputationnels.

Exemple d’échec :
Le scandale Cambridge Analytica de Facebook a révélé une mauvaise gestion des risques en matière de protection des données, suivie d’une gestion de crise tardive et maladroite.

L’idéal, c’est de maîtriser les deux

La gestion des risques, c’est votre bouclier. La gestion de crise, c’est votre épée. Une organisation bien préparée a besoin des deux pour survivre dans un environnement imprévisible. Comme le disait un expert militaire :

« Le meilleur combat, c’est celui que vous n’avez pas à livrer, mais si vous devez vous battre, soyez prêt à gagner. »