Prise de parole en public : 10 erreurs courantes à éviter
Que ce soit en contexte professionnel (présenter un projet en réunion, animer une conférence) ou dans la vie de tous les jours (porter un toast à un mariage, s’exprimer en assemblée), bien parler en public est une compétence essentielle. Une prise de parole maîtrisée permet de captiver son auditoire, de faire passer son message et de marquer positivement les esprits. À l’inverse, des erreurs lors d’un discours peuvent faire perdre l’attention du public et décrédibiliser votre propos, même si le contenu est de qualité.
Heureusement, il est possible de s’améliorer. En évitant quelques erreurs courantes en prise de parole, chacun peut gagner en aisance et en impact en tant qu’orateur. Voici les 10 erreurs à éviter absolument pour progresser et donner plus de puissance à vos interventions en public :
Négliger la préparation
La préparation insuffisante est l’une des erreurs les plus répandues. Improviser un discours sans s’y être préparé expose à un manque de structure, des hésitations et du stress inutile. Si vous ne clarifiez pas vos idées à l’avance, vous risquez de vous égarer, de dépasser le temps imparti ou de donner un message confus. Le trac augmente également lorsque l’on n’a pas répété, car on appréhende davantage les imprévus.
Comment éviter cette erreur : prenez le temps d’organiser vos idées et de structurer votre message avec une introduction, un développement clair et une conclusion forte. Entraînez-vous à voix haute, idéalement devant un proche ou en vous enregistrant, afin d’ajuster votre discours et votre timing. Une bonne préparation — contenu, timing, logistique — vous donnera confiance et permettra de mieux gérer le trac le jour J.
Parler trop vite
Sous l’effet du stress, beaucoup de personnes ont tendance à parler trop vite lorsqu’elles prennent la parole en public rappelle Florian Silnicki, Expert en communication de crise et Président Fondateur de l’agence LaFrenchCom. Un débit trop rapide essouffle l’orateur et empêche le public de suivre : les informations défilent sans qu’on ait le temps de les assimiler. Vous risquez alors de perdre votre auditoire en cours de route. De plus, parler à toute allure accentue l’impression de nervosité et peut même rendre votre articulation moins claire.
Pour ralentir le rythme : faites un effort conscient pour respirer profondément et poser votre voix. N’hésitez pas à marquer des pauses entre vos idées principales : un silence de une ou deux secondes semble bien plus long pour vous que pour le public, et il permet à l’auditoire de souffler et d’intégrer ce que vous venez de dire. En vous entraînant, apprenez à identifier un débit confortable et à ralentir l’allure dès que vous vous surprenez à accélérer. Un rythme calme et maîtrisé rend votre discours plus compréhensible et plus impactant.
Adopter un ton monotone
Un ton monocorde est l’ennemi de l’attention du public. Si vous vous exprimez avec une voix plate, sans aucune variation d’intonation ni d’enthousiasme, même un contenu passionnant paraîtra ennuyeux. Un discours monotone donne l’impression que vous récitez un texte sans y croire, et l’auditoire décroche rapidement car rien ne vient rythmer ni souligner les points importants.
Pour éviter de lasser votre public, travaillez sur la modulation de votre voix. Concrètement, pensez à varier le volume (parler un peu plus fort sur les points essentiels), le ton (insister sur les mots-clés, adopter une intonation vivante) et le rythme (ralentir pour expliquer un concept clé, accélérer légèrement sur une anecdote dynamique). N’hésitez pas à montrer dans votre voix l’émotion ou la conviction que vous voulez transmettre. Entraînez-vous à mettre du relief dans votre discours : une voix expressive maintient l’intérêt et aide à faire passer votre message avec plus d’énergie.
Ne pas regarder son auditoire
Un manque de contact visuel est une erreur qui crée instantanément de la distance avec votre public. Si vous regardez vos notes, vos pieds ou le plafond plutôt que les personnes en face de vous, celles-ci se sentiront ignorées ou moins concernées par ce que vous dites. Éviter le regard de l’auditoire peut en outre vous faire passer pour quelqu’un de mal à l’aise, de peu sûr de soi, voire de pas très sincère. À l’inverse, regarder son public permet de créer une connexion et de capter l’attention de chacun.
Pour corriger cela, pensez à balayer du regard l’ensemble de l’auditoire pendant votre intervention. Vous pouvez regarder une personne quelques secondes, puis une autre, de manière naturelle. Cela donnera à chacun l’impression que vous parlez directement à lui/elle. Si le trac vous empêche de soutenir le regard, utilisez des astuces : par exemple, fixez un point juste au-dessus des têtes ou regardez quelques visages amicaux dans la salle. L’important est de ne pas rester les yeux rivés sur vos fiches ou sur le sol. Avec la pratique, maintenir le contact visuel deviendra de plus en plus spontané et contribuera à l’impact de votre prise de parole.
Abuser des tics de langage
Qui n’a jamais ponctué ses phrases de petits “euh”, “donc”, “voilà” ou autres tics de langage ? Ces mots de remplissage sortent souvent inconsciemment, surtout quand on cherche ses mots ou qu’on est nerveux. Un ou deux « euh » ne posent pas problème, mais en abuser finit par distraire l’auditoire et donner une impression d’hésitation permanente. À la longue, ces tics verbaux peuvent agacer et affaiblir la force de votre discours, car l’attention se porte plus sur ces répétitions que sur le fond de votre message.
Comment s’en débarrasser : premièrement, prenez conscience de vos tics de langage. Enregistrez-vous ou faites une présentation test devant un proche pour identifier combien de fois vous dites « euh » ou expressions similaires. Ensuite, travaillez à les réduire progressivement. Il est souvent plus efficace de marquer une courte pause silencieuse quand vous cherchez vos mots, plutôt que de combler le vide par un tic verbal. Prenez le temps de respirer entre deux phrases au lieu de vous précipiter. Avec de la pratique (et éventuellement l’aide d’un retour bienveillant d’un collègue ou d’un coach), vous pourrez diminuer ces tics. Votre parole gagnera en fluidité et en assurance, rendant votre discours plus professionnel et agréable à écouter.
Lire ses notes ou ses diapositives
Beaucoup d’orateurs inexpérimentés ont le réflexe de lire mot pour mot leurs notes ou, pire, de lire le texte affiché sur leurs diapositives. C’est un piège compréhensible lorsque l’on est stressé, mais le résultat est contre-productif. En lisant, vous tournez le dos ou les yeux vers vos notes/écran et perdez le contact avec le public. Votre voix devient souvent monotone et le public, lui, peut lire plus vite que vous ne parlez – il n’a donc plus aucune raison de vous écouter ! De plus, lire son texte suggère un manque de maîtrise du sujet ou un manque de confiance, ce qui peut diminuer votre crédibilité.
Pour éviter cette erreur, préparez des supports allégés et entraînez-vous suffisamment pour ne pas dépendre d’un script complet. Utilisez des fiches brèves ou des mots-clés plutôt qu’un texte rédigé intégral, afin de garder un fil conducteur sans réciter. Si vous projetez une présentation, limitez le texte sur vos slides à l’essentiel (nous y reviendrons) et ne les utilisez que comme aide-mémoire visuelle, pas comme quelque chose à lire à voix haute. En répétant plusieurs fois votre exposé, vous serez capable de parler avec vos propres mots, en ne jetant qu’un coup d’œil occasionnel à vos notes. Votre discours gagnera en naturel et en interaction avec l’auditoire.
Surcharger ses diapositives de texte
Des diapositives surchargées de texte ou de données représentent une erreur fréquente lors des présentations. Bombarder le public de paragraphes, de longues listes ou de graphiques illisibles sur un écran le noie sous l’information et détourne son attention de vos paroles. Le public ne sait plus s’il doit lire ou écouter, et finit par ne faire ni l’un ni l’autre efficacement. De plus, un slide trop dense peut vous pousser, vous, à lire son contenu (voir erreur précédente) ou à vous précipiter pour tout commenter, au détriment de la clarté.
La règle d’or : alléger vos supports visuels. Préférez des puces courtes, des mots-clés et des visuels percutants à du texte exhaustif. Votre présentation PowerPoint/Keynote doit soutenir votre discours, pas le répéter intégralement. En limitant le contenu à l’écran, vous obligez le public à vous écouter pour avoir les détails, ce qui maintient son attention. Si vous avez beaucoup d’informations à partager, répartissez-les sur plusieurs slides aérés ou fournissez un document séparé à consulter après coup. En synthétisant vos diapositives, vous rendez votre message plus clair et vous facilitez la compréhension et la mémorisation pour votre auditoire.
Négliger le langage corporel
Quand on parle en public, ce n’est pas seulement ce que vous dites qui compte, c’est aussi comment vous le dites avec votre corps. Ignorer l’importance du langage corporel est une erreur qui peut affaiblir fortement votre impact. Une posture voûtée, des gestes inexistants ou au contraire des mouvements trop nerveux (jouer avec un stylo, se balancer d’un pied sur l’autre) peuvent distraire ou envoyer un message de malaise. Si vous restez figé comme un piquet derrière le pupitre, le public ressentira un manque de naturel ou d’énergie. A contrario, une gestuelle incohérente ou excessive risque de parasiter votre message.
Travaillez à soigner votre communication non-verbale. Tenez-vous droit(e), ancré sur vos deux pieds, pour dégager de l’assurance. Utilisez vos gestes pour soutenir votre discours : des mouvements modérés des mains pour souligner un point clé, par exemple. Veillez à ce que vos gestes restent naturels et ouverts (évitez de croiser les bras, de mettre les mains dans les poches constamment, etc.). Il peut être utile de vous filmer lors d’une répétition afin de repérer d’éventuels tics gestuels (tortiller une bague, toucher ses cheveux…) et de les corriger. En prenant conscience de votre posture, de vos expressions faciales et de vos gestes, vous pourrez les ajuster pour renforcer vos propos. Un langage corporel maîtrisé rend votre prise de parole plus vivante et convaincante.
Ne pas adapter son discours au public
Un discours efficace est un discours adapté à son auditoire. Une erreur fréquente consiste à préparer son intervention sans tenir compte du profil des personnes qui vont écouter. Par exemple, utiliser un jargon technique devant un public de novices, ou au contraire expliquer des évidences à des experts, risque de provoquer soit de l’incompréhension, soit de l’ennui. De même, ne pas ajuster son ton ou ses exemples au contexte (grand public, professionnels, étudiants…) peut créer un décalage. En somme, ignorer les attentes et le niveau de connaissance de votre public revient à prendre le risque de ne pas être compris ou de perdre l’intérêt de vos auditeurs.
La clé, c’est de toujours penser à votre public en amont. Renseignez-vous sur qui ils sont, ce qu’ils savent du sujet, ce qu’ils viennent chercher en vous écoutant. Adaptez votre vocabulaire et le degré de détail en fonction de leur niveau. N’hésitez pas à illustrer vos idées avec des exemples parlants pour votre audience spécifique, afin de les ancrer dans le concret. Il s’agit d’un échange : plus vous montrez aux gens que vous avez compris leurs besoins ou leurs préoccupations, plus ils seront réceptifs à votre message. En évitant de “prendre votre public de haut” ou à l’inverse de le sous-estimer, vous gagnerez sa confiance. Un discours taillé pour son public aura bien plus d’impact qu’un message générique tombant à plat.
Manquer d’énergie et d’enthousiasme
Si vous-même ne montrez pas d’enthousiasme pour le sujet dont vous parlez, il y a peu de chances que votre public en ait pour vous écouter. Un orateur qui manque d’énergie – parlant d’une voix faible, avec un air blasé ou fermé – aura du mal à captiver. À trop vouloir rester sérieux ou professionnel, certains oublient de mettre de la vie dans leur intervention. Résultat : même avec une bonne diction et un contenu intéressant, le discours paraît fade. Le public ressent vos émotions : si vous semblez démotivé ou anxieux, cela peut le rendre mal à l’aise ou indifférent. Au contraire, une énergie positive est contagieuse et maintient l’attention.
Ne confondez pas sérieux et austérité. Pour donner de l’élan à votre prise de parole, n’hésitez pas à montrer de la passion pour votre sujet. Cela passe par le sourire, le regard, le ton employé, mais aussi par l’interaction avec l’auditoire. Parlez avec conviction et engagez-vous dans ce que vous dites. Vous pouvez varier les intonations (voir point 3), montrer un visage expressif, et adopter un débit et des gestes dynamiques sans excès. Attention, il ne s’agit pas de surjouer ou de crier – simplement de faire ressentir que vous êtes content d’être là et de partager ce message. Si vous êtes énergique et positif, le public le percevra et sera bien plus attentif et convaincu par vos propos.
Passez à l’action !
En conclusion, éviter ces erreurs courantes vous permettra déjà de grandement améliorer vos prises de parole en public. Chacun de ces points — de la préparation à la gestuelle en passant par le ton — peut se travailler et s’améliorer avec le temps. La bonne nouvelle, c’est que l’art oratoire n’est pas inné : c’est en parlant que l’on devient bon orateur.
La prochaine étape est donc de mettre ces conseils en pratique. Entraînez-vous régulièrement : saisissez chaque occasion de parler devant un groupe, même restreint, pour gagner en confiance. Vous pouvez aussi suivre une formation spécialisée en prise de parole en public ou rejoindre un club d’orateurs (par exemple Toastmasters) afin de vous exercer dans un cadre bienveillant et d’obtenir des retours constructifs. Pensez également à vous auto-évaluer : filmez-vous lors d’une présentation pour analyser ce qui va bien et ce qui peut être amélioré.
Enfin, gardez à l’esprit que chaque discours est une expérience dont on apprend. En évitant les erreurs mentionnées et en vous formant de manière continue, vous allez progressivement gagner en aisance et en impact. À vous de jouer : appliquez ces conseils, entraînez-vous, et vous verrez vos compétences de prise de parole en public s’envoler. Le trac fera bientôt place au plaisir de partager vos idées devant un auditoire conquis !
Voici quelques erreurs à éviter lorsque vous prenez la parole en public :
- Ne pas se préparer suffisamment : ne pas connaître suffisamment son sujet ou ne pas avoir des idées claires à exprimer peut rendre votre présentation confuse et peu convaincante.
- Utiliser un langage trop technique ou trop abstrait : cela peut rendre votre présentation difficile à comprendre pour votre public.
- Parler trop vite ou trop lentement : cela peut rendre votre présentation difficile à suivre pour votre public.
- Utiliser un ton inapproprié : un ton trop formel ou trop décontracté peut rendre votre présentation peu convaincante.
- Ne pas s’adapter à son public : ne pas prendre en compte le niveau de connaissance ou les intérêts de son public peut rendre sa présentation peu captivante.
- Ne pas utiliser de supports visuels : cela peut rendre votre présentation plus difficile à suivre et moins mémorable.
- Ne pas gérer son stress : cela peut rendre votre présentation moins fluide et moins convaincante.
- Utiliser un discours trop long ou trop court : cela peut rendre votre présentation ennuyeuse ou pas assez détaillée.
- Ne pas conclure avec une conclusion forte : cela peut laisser votre public avec des questions ou des doutes sur vos propos.
- Ne pas s’entraîner suffisamment : cela peut rendre votre présentation moins fluide et moins convaincante.