Au cours des dernières années, nous avons assisté à une accélération marquée de la prise de conscience sociale, environnementale et éthique. Dans ce contexte, la crédibilité des entreprises se trouve de plus en plus mise à l’épreuve par ce qu’on peut qualifier de “dissonances sociétales” – l’écart entre les paroles et les actes. Dans ce contexte, la déconnexion entre le discours engagé et l’action concrète peut avoir des conséquences désastreuses sur la réputation des entreprises.
1. La “Dissonance de l’Engagement” : Un Enjeu Réputationnel Majeur
L’ère contemporaine est celle de l’engagement. Les entreprises se présentent désormais comme des acteurs responsables, engagés en faveur du développement durable, de l’inclusion, des droits de l’homme, et bien d’autres causes sociétales. Cependant, le discours ne suffit plus. Les experts en gestion de crise soulignent l’importance croissante de la congruence entre les mots et les actes. Une divergence trop grande entre les deux peut entraîner une chute rapide et importante de la réputation de l’entreprise.
2. L’Activisme Actionnarial : Un Vigilant Gardien de la Cohérence
Le fossé entre les promesses d’engagement et la réalité est de plus en plus scruté par une forme d’activisme de plus en plus dynamique : l’activisme actionnarial. Ce dernier, à l’affût des dissonances entre les paroles et les actions des entreprises, est devenu un acteur prépondérant de la scène économique. Les entreprises doivent désormais composer avec ces acteurs, qui ne se contentent pas d’une rentabilité financière, mais exigent également une authentique responsabilité sociale et environnementale.
3. Devoir de Vigilance : Une Contrainte Légale Croissante
Le respect du devoir de vigilance constitue une autre dimension majeure des dissonances sociétales. Les législations européenne, française et allemande imposent désormais aux entreprises de mettre en place des mécanismes pour prévenir les atteintes aux droits humains et à l’environnement dans leurs chaînes d’approvisionnement. L’écart entre les discours et les actes est ici d’autant plus visible et sanctionnable. Plusieurs grandes entreprises multinationales se trouvent actuellement poursuivies en justice pour manquement à ce devoir de vigilance.
Les dissonances sociétales, qu’elles concernent l’écart entre les paroles et les actes, l’activisme actionnarial ou le respect du devoir de vigilance, représentent un défi majeur pour les entreprises modernes. Elles sont confrontées à un impératif de cohérence et de transparence, sous peine de subir des dommages réputationnels importants. Face à ces enjeux, la seule voie viable pour les entreprises est de traduire leurs engagements en actes concrets, visibles et mesurables.