Le Sensationalisme des Violences Urbaines

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Impact et Implications des émeutes sur les Réseaux Sociaux et les Médias Traditionnels

L’époque actuelle, ère de l’information en continue, voit un flux constant d’images et de vidéos circuler sur les médias sociaux et les canaux médiatiques traditionnels. L’un des contenus qui attire le plus l’attention en ce moment est celui des violences urbaines. Cependant, le caractère sensationnel de ces images d’émeutes et leur impact sur le public sont des sujets de préoccupation pour les dirigeants publics qui se demandent en quoi ces canaux de communication contribuent à l’aggravation des affrontements urbains en créant une compétition entre banlieues.

Viralité et sensationnalisme numérique ?

Le sensationnalisme est une pratique consistant à présenter des événements de manière à provoquer un choc public, susciter de l’intérêt ou de l’excitation. Lorsqu’il s’agit de violences urbaines, le sensationnalisme peut prendre plusieurs formes : images choquantes cadrées, vidéos alarmistes tronquées, accent mis sur les aspects les plus dramatiques des événements urbains relayés sur les réseaux sociaux et les nouveaux médias qui en profitent pour créer l’engagement des internautes et donc le trafic rémunérateur qui va avec.

La circulation de ces images d’émeutes a évidemment un effet considérable sur la perception du public dont les avis se polarisent au regard de l’émotion suscitée au visionnage. Les réseaux sociaux amplifient ce phénomène en permettant une diffusion rapide et incontrôlée de ces contenus. Les images peuvent être partagées et devenir virales en un rien de temps, atteignant une audience massive. Cela peut créer une atmosphère de peur et d’insécurité, donnant parfois une impression disproportionnée de la situation réelle.

Le traitement médiatique des émeutes et la mesure de l’audience

Les médias traditionnels ne sont pas exemptés de cette tendance. Pour maintenir l’audience, certains médias peuvent choisir de mettre l’accent sur les violences les plus graves, alimentant ainsi une perception négative de la situation. Il est essentiel de noter que cette pratique ne doit pas masquer les causes profondes des troubles, détourner l’attention de solutions sociétales possibles et polariser davantage le public.

Les chaines d’informations en continue sont équipées d’applications qui leur donnent en temps réel les audiences télé notamment sur les box de  millions d’abonnés. Ces applications affichent en temps réel les courbes d’audience des chaînes à partir des décodeurs TV. Le calcul est réalisé à la seconde et présenté minute par minute.

Cependant, l’exposition des violences urbaines a également un aspect positif. Elle peut servir à dénoncer des injustices, à sensibiliser le public à des problèmes spécifiques et à inciter à l’action. Les images de la violence policière lors des manifestations de Black Lives Matter aux États-Unis, par exemple, ont attiré l’attention du monde entier sur le problème du racisme systémique et ont provoqué des discussions et des actions importantes.

Emeutes : le pouvoir des images

Il est essentiel que les médias et les utilisateurs de réseaux sociaux soient conscients du potentiel sensationnaliste de ces images. Ils ont la responsabilité de vérifier les informations, de contextualiser les images et de privilégier une représentation équilibrée et précise des événements. En fin de compte, il est crucial de se rappeler que les images ont du pouvoir – elles peuvent déformer ou illuminer la réalité, alimenter les peurs ou inspirer le changement. Il est de notre responsabilité collective de veiller à ce que ce pouvoir soit utilisé avec sagesse et éthique.

Dans le contexte des récentes violences urbaines, le Président Emmanuel Macron met en lumière le rôle joué par les réseaux sociaux. Son administration a convoqué des réunions d’urgence pour ajuster les stratégies de maintien de l’ordre et tenter de freiner l’intensification des violences depuis mercredi.

Les niveaux de violence ont surpassé ceux des émeutes de 2005, selon plusieurs représentants des forces de l’ordre.

Lors d’une réunion interministérielle de crise au ministère de l’Intérieur plus tôt dans l’après-midi, Emmanuel Macron a exprimé son intention de demander à des plateformes de réseaux sociaux comme Snapchat ou TikTok de retirer certains contenus sensibles. Il a fait remarquer qu’il avait observé l’organisation de rassemblements violents sur ces plateformes, ainsi qu’une forme d’imitation de la violence qui peut mener à une dissociation de la réalité chez les plus jeunes.