C’est une image que le cinéma et la télévision ont rendue familière: des forces de police en pleine négociation avec un individu dangereux qui, pour diverses raisons, a déclenché une intervention d’unités spéciales au sein d’une entreprise industrielle ou sur un site de production. L’idée que la parole puisse contribuer à désamorcer une situation de crise, même très violente, a quelque chose de fascinant. En réalité, la négociation joue un rôle essentiel pour éviter l’irréparable tout en préservant l’intégrité physique et psychologique de tous les acteurs impliqués.
Le But de la Négociation en crise
Qu’il s’agisse de forcenés, de personnes retranchées, de preneurs d’otages ou de terroristes, l’instigateur de la crise s’est engagé, pour des motifs criminels, idéologiques ou émotionnels, dans une conduite présentant une menace pour autrui et/ou pour lui-même. L’objectif principal de la négociation est alors double : garantir la sécurité des otages ou des innocents impliqués et neutraliser la menace sans recourir à la force ou en minimisant son usage.
L’Écoute et la Parole : Outils Essentiels de la Négociation de crise
Au cœur de toute négociation de crise, on retrouve l’écoute et la parole. L’écoute active permet au négociateur de comprendre le point de vue de l’instigateur, d’identifier ses motivations et ses attentes, et de créer un lien de confiance. De son côté, la parole sert à apaiser la situation, à humaniser le négociateur aux yeux de l’instigateur, et à persuader ce dernier de se rendre ou de libérer ses otages.
La Négociation comme Partie Intégrante de la gestion de crise
Au-delà de son rôle de désamorçage de la crise, la négociation peut également servir de premier pas vers une procédure judiciaire dans la gestion de la crise. Les informations recueillies lors de la négociation peuvent être utilisées pour établir un profil psychologique de l’instigateur, aider à déterminer les charges à retenir contre lui, et orienter sa prise en charge ultérieure.
La négociation est une part intégrante de la gestion de crise en situation de violence extrême. Elle nécessite des compétences spécifiques en matière de communication, d’écoute et d’empathie. Elle a pour but non seulement de résoudre la crise sans recours à la violence, mais également de préparer le terrain pour la suite de la procédure judiciaire. Elle illustre parfaitement comment la parole peut devenir une arme précieuse lorsqu’elle est utilisée avec discernement et humanité.