Question :
« Nous sommes une association offrant des colonies de vacances pour enfants en France comme dans des destinations à l’étranger. Nous avons l’agrément Jeunesse et sports et le Label qualité UNOSEL. Comment organiser notre communication de crise pour rassurer les parents face à des rumeurs et des soupçons de pédophilie ? »
Réponse :
Associations ou entreprises privées, les centres de colonies de vacances s’organisent depuis plusieurs années face au sujet de la pédophilie en s’appuyant sur leur agence de gestion de crise.
Les organismes qui accueillent des enfants s’efforcent de rassurer les parents avec une stratégie de communication de crise spécifique.
Les colonies de vacances mettent ainsi en place des dispositifs de lutte contre les déviances sexuelles, demandant l’extrait de casier judiciaire actualisé des animateurs, pour répondre à l’inquiétude grandissante des parents face aux affaires de pédophilie.
A l’heure de la médiatisation des procès et arrestations de pédophiles, les parents s’intéressent encore davantage à l’encadrement qu’aux activités de leurs enfants.
Comme tous les organismes de colonies de vacances, les plus importantes institutions, qui forment également des animateurs, consultent désormais systématiquement le fichier national, mis en place par le ministère des sports.
Des centaines de moniteurs indésirables, suspendus à vie ou temporairement pour « faute », y sont répertoriés. Simple erreur de jugement, violence physique, harcèlement sexuel ou déviance sexuelle, le « motif » n’y est pas indiqué.
Certaines organisations de colonies de vacances ont choisi des mesures encore plus radicales.
En aval, les organismes de vacances font un gros effort d’information et d’écoute auprès des parents, en multipliant les réunions, préparées parfois avec l’aide de psychiatres et d’experts en communication de crise.
En amont, les stages du brevet d’aptitude aux fonctions d’animateur (BAFA) comportent une partie réservée « à toutes les déviances », comme la drogue, l’alcool et les questions sexuelles.
Les animateurs et directeurs de centres – des dizaines d’affaires de moeurs répertoriées l’an dernier – ne sont pas les seuls dans le collimateur. L’accent est également mis auprès des équipes d’encadrement sur les dangers potentiels de « l’environnement extérieur », les personnes cotoyées lors des sorties, par exemple à la plage ou dans une fête publique.