Comment identifier et évaluer les risques potentiels de crise ?

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Identifier et évaluer les risques potentiels de crise, c’est comme préparer un match : vous devez connaître vos adversaires avant de monter sur le terrain insite Florian Silnicki, Expert en communication de crise qui dirige l’agence LaFrenchCom. Anticiper les menaces est crucial pour éviter que votre organisation ne soit prise au dépourvu détaille Julien Auffret, Consultant en gestion de crise. Si vous vous y prenez bien, vous pouvez même transformer certains risques en opportunités. Voici comment procéder, étape par étape.

Comprendre votre contexte : Faire l’état des lieux

Pourquoi c’est essentiel :
Vous ne pouvez pas détecter les risques si vous ne comprenez pas l’environnement dans lequel vous évoluez. Cela inclut les tendances du marché, les particularités de votre secteur, vos vulnérabilités internes et les pressions externes.

Comment faire :

  • Analysez votre environnement interne (structure, processus, produits, ressources humaines).
  • Étudiez votre environnement externe (marché, concurrence, réglementation, économie, climat social).

Exemple concret :
En 2015, Chipotle a été confronté à une crise sanitaire après des cas de contamination alimentaire. Si l’entreprise avait effectué une évaluation proactive de ses chaînes d’approvisionnement, elle aurait pu détecter des vulnérabilités dans ses protocoles de sécurité alimentaire.

Astuce :
Utilisez une analyse PESTEL pour examiner les facteurs politiques, économiques, socioculturels, technologiques, environnementaux et légaux qui peuvent affecter votre activité.

Identifier les menaces internes : Regarder sous le capot

Pourquoi c’est essentiel :
Les crises ne viennent pas toujours de l’extérieur. Parfois, les problèmes commencent chez vous, dans vos propres systèmes, équipes ou processus.

Comment faire :

  • Passez en revue vos opérations : Où sont les points faibles ?
  • Analysez vos ressources humaines : Tensions internes ? Turnover élevé ? Absence de formation ?
  • Évaluez vos technologies : Sont-elles obsolètes ou vulnérables aux cyberattaques ?

Exemple concret :
Equifax, en 2017, a subi un énorme piratage de données exposant les informations personnelles de 147 millions de personnes. Une analyse proactive de leurs systèmes aurait révélé des failles connues non corrigées dans leur infrastructure IT.

Astuce :
Faites un audit interne régulier pour détecter les faiblesses avant qu’elles ne deviennent des crises.

Cartographier les risques externes : Scénarios possibles

Pourquoi c’est essentiel :
Les menaces externes sont souvent les plus imprévisibles. Si vous ne les anticipez pas, elles peuvent frapper votre organisation là où vous êtes le plus vulnérable.

Comment faire :

  • Surveillez les tendances de votre secteur.
  • Identifiez les événements susceptibles de déclencher une crise (ex. : cyberattaques, catastrophes naturelles, scandales médiatiques).
  • Étudiez les crises qui ont touché vos concurrents.

Exemple concret :
En 2020, Zoom a été critiqué pour des failles de sécurité (phénomène de « Zoombombing ») dues à une demande explosive pendant la pandémie. Une veille sur les tendances numériques aurait pu les aider à anticiper ces risques.

Astuce :
Mettez en place un système de veille stratégique pour surveiller les évolutions du marché et les signaux faibles.

Hiérarchiser les risques : Trier l’important du superflu

Pourquoi c’est essentiel :
Vous ne pouvez pas tout prévenir. L’objectif est de concentrer vos ressources sur les risques les plus critiques, ceux qui pourraient causer des dommages graves à votre organisation.

Comment faire :

  • Utilisez une matrice d’évaluation des risques avec deux axes :
    • Probabilité : Quelle est la chance que cela se produise ?
    • Impact : Si cela arrive, quelles seront les conséquences ?
  • Classez les risques en quatre catégories :
    • Probabilité élevée, impact élevé (priorité absolue).
    • Probabilité élevée, impact faible.
    • Probabilité faible, impact élevé.
    • Probabilité faible, impact faible.

Exemple concret :
Toyota, après des rappels massifs de voitures pour des problèmes de sécurité, a intégré des matrices de risques dans ses processus pour hiérarchiser les problèmes mécaniques à résoudre en priorité.

Astuce :
Impliquez toutes les parties prenantes dans cette hiérarchisation. Ce qui est perçu comme critique par une équipe peut ne pas l’être pour une autre.

Évaluer les conséquences : Mesurer les impacts potentiels

Pourquoi c’est essentiel :
Une fois les risques identifiés et hiérarchisés, il faut comprendre leur impact sur votre organisation pour mieux s’y préparer.

Comment faire :

  • Analysez les impacts financiers (pertes de revenus, coûts juridiques).
  • Prenez en compte les impacts non financiers (atteinte à la réputation, moral des employés, relations avec les partenaires).
  • Scénarisez les conséquences pour chaque risque majeur.

Exemple concret :
Enron, avant sa chute en 2001, n’a pas pris en compte les risques liés à ses pratiques comptables douteuses. Si elle avait correctement évalué les conséquences d’une enquête publique, elle aurait peut-être adopté une stratégie plus éthique.

Astuce :
Faites un exercice de scénario : imaginez le pire, puis décomposez les conséquences sur chaque aspect de votre organisation.

Impliquer les bonnes personnes : Une évaluation collective

Pourquoi c’est essentiel :
La gestion des risques n’est pas l’affaire d’une seule personne ou d’un seul service. Une vision collective permet d’identifier des menaces que vous auriez pu ignorer.

Comment faire :

  • Formez une équipe multidisciplinaire (RH, IT, finance, juridique, communication).
  • Impliquez les niveaux intermédiaires, qui sont souvent plus proches des problèmes opérationnels.
  • Consultez des experts externes pour un regard objectif.

Exemple concret :
Après l’effondrement du Rana Plaza, de nombreuses marques textiles ont collaboré avec des ONG et des experts en gestion des risques pour revoir leurs chaînes d’approvisionnement.

Astuce :
Organisez des ateliers de brainstorming pour recueillir des idées et des perspectives variées.

Documenter et surveiller : Ne jamais relâcher la garde

Pourquoi c’est essentiel :
Un risque non surveillé est une bombe à retardement. La clé est de documenter les risques identifiés et de mettre en place une surveillance continue.

Comment faire :

  • Créez un registre des risques pour suivre leur évolution.
  • Mettez à jour régulièrement vos analyses en fonction des changements internes ou externes.
  • Mettez en place des outils de surveillance (alerte sur les réseaux sociaux, audit de conformité).

Exemple concret :
Amazon surveille constamment ses chaînes logistiques à l’aide de systèmes automatisés pour détecter les retards ou ruptures de stock potentiels.

Astuce :
Utilisez des outils technologiques comme des logiciels de gestion des risques pour centraliser les informations et automatiser les alertes.

Résumé des étapes pour identifier et évaluer les risques

Étape Pourquoi c’est important Exemple concret
Comprendre le contexte Identifier les menaces internes et externes. Chipotle et la contamination alimentaire.
Analyser les vulnérabilités internes Détecter les failles dans les processus et technologies. Equifax et le piratage de données.
Cartographier les risques externes Anticiper les crises imprévues liées à l’environnement. Zoom et les failles de sécurité.
Hiérarchiser les risques Prioriser les menaces critiques. Toyota et les matrices de risques.
Évaluer les impacts Mesurer les conséquences financières et réputationnelles. Enron et l’impact d’une enquête publique.
Impliquer les parties prenantes Diversifier les perspectives pour couvrir tous les angles. Rana Plaza et les audits collaboratifs.
Documenter et surveiller Suivre l’évolution des risques pour rester prêt. Amazon et la surveillance logistique.

La vigilance avant tout

Identifier et évaluer les risques potentiels, c’est anticiper l’inattendu. Avec une approche méthodique et collective, vous serez capable de transformer vos vulnérabilités en opportunités de renforcement. Comme le disait un stratège célèbre : « Ce n’est pas la tempête qui fait sombrer un bateau, c’est son incapacité à y résister. » Soyez prêt, surveillez l’horizon et ne laissez rien au hasard rappelle l’agence de communication sensible.