- Définition et objectifs d’un Plan de Crise
- Processus de remontée d’alerte
- Cartographie des parties prenantes : internes et externes
- Schémas de prise de décision en urgence
- Composition de la cellule de crise
- Élaboration des procédures de gestion de crise
- Anticipation et préparation : former et entraîner la cellule
- Intégration du Plan de Crise dans la stratégie de continuité et de résilience
- Outils, schémas et fiches pratiques
- Exemples concrets et études de cas
- Annexes
Quand tout va bien, on n’imagine pas que l’impensable puisse survenir insiste Florian Silnicki, Expert en communication de crise et Président Fondateur de l’agence LaFrenchCom. Pourtant, chaque organisation, quelle que soit sa taille ou son secteur, peut être confrontée un jour à une crise majeure : catastrophe industrielle, cyberattaque, scandale médiatique, mouvement social, accident grave… Face à ces menaces, l’improvisation n’est pas une stratégie. Seule la préparation méthodique, formalisée dans un Plan de Crise, permet de réagir rapidement, de mobiliser les bonnes ressources et de limiter les dégâts.
Un Plan de Crise est bien plus qu’un simple manuel. Il est à la fois :
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Un dispositif d’anticipation : il répertorie les potentiels scénarios, définit les mécanismes d’alerte, et décrit comment la cellule de crise va s’activer.
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Un référentiel opérationnel : il formalise les procédures à suivre, la composition et le fonctionnement de la cellule de crise, ainsi que les rôles et responsabilités de chacun.
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Un outil de coordination : il prévoit les canaux de communication, les schémas de décision, la cartographie des parties prenantes et la planification des actions urgentes.
Définition et objectifs d’un Plan de Crise
Un Plan de Crise est un document central, validé par la direction de l’organisation, qui vise à préparer et encadrer la réponse face à un événement critique ou exceptionnel. C’est le complément nécessaire au plan de continuité d’activité (PCA), lequel s’axe sur le maintien des processus critiques. Le Plan de Crise, lui, se focalise sur la coordination de la réponse d’urgence et la gestion globale de l’incident, incluant la communication, le pilotage humain et le lien avec les parties prenantes externes.
Objectifs principaux
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Anticiper et détecter : Disposer de mécanismes de veille et de remontée d’alertes pour repérer précocement les signaux faibles ou les incidents susceptibles de dégénérer.
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Identifier et qualifier la crise : Déterminer rapidement si l’événement est un simple incident ou une véritable crise, et quel niveau d’activation (locale, nationale, globale) est nécessaire.
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Structurer la réponse : Décrire précisément la manière dont l’organisation va se mobiliser (composition de la cellule de crise, rôles, schémas de décision) et quelles procédures d’action mettre en œuvre (sécurité, communication, logistique, etc.).
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Assurer la communication : Gérer la relation avec les médias, les autorités, les clients, les salariés, etc. Minimiser l’impact réputationnel en diffusant des informations fiables et adaptées à chaque interlocuteur.
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Coordonner et contrôler : Piloter les équipes intervenant sur le terrain, gérer les ressources (humaines, matérielles, financières), prioriser les actions selon la gravité et les enjeux.
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Capitaliser et renforcer la résilience : Inclure des boucles de retour d’expérience et d’amélioration continue pour que chaque crise, même douloureuse, devienne une opportunité de progresser en maturité.
Périmètre et articulation avec d’autres plans
Le Plan de Crise doit s’articuler avec :
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Le Plan de Continuité d’Activité (PCA), qui assure la poursuite des processus critiques.
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Les plans spécifiques (ex. plan incendie, plan d’évacuation, plan de lutte contre la cybercriminalité, plan ORSEC pour le secteur public), qui détaillent les réponses à des types d’incidents ciblés.
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Les procédures existantes : relation client, réglementation, hygiène-sécurité, etc.
Le Plan de Crise présente un cadre global : qui déclenche la cellule, comment prendre des décisions de haut niveau, comment communiquer vers l’extérieur, comment escalader si besoin, etc. Les plans spécifiques sont alors des annexes pour gérer tel ou tel scénario. Cette logique permet d’éviter la multiplication de documents dispersés et garantit la cohérence d’ensemble.
Processus de remontée d’alerte
Détection des signaux faibles
Toute crise se signale souvent par des signaux faibles : anomalies techniques, plaintes clientes, tensions sociales, rumeurs médiatiques… L’une des clefs de la réussite d’un Plan de Crise réside dans la vigilance et la rapidité de remontée des incidents.
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Veille interne : remontées terrain (opérateurs qui signalent un taux d’erreurs anormal, DRH alerté d’un fort absentéisme…), tableaux de bord d’indicateurs clés, système de déclaration d’incident.
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Veille externe : réseaux sociaux, forums, presse spécialisée, retours clients, signaux réglementaires ou politiques.
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Procédure d’alerte : toute personne (interne ou externe) doit savoir à qui remonter l’information (ligne dédiée, mail, hotline), et comment (forme, degré d’urgence).
Le Plan de Crise définit qui reçoit l’alerte initiale et comment celle-ci est analysée pour déterminer si on est face à un incident ou un début de crise.
Qualification de l’alerte
Une fois l’information collectée, il faut qualifier l’incident selon des critères de gravité, d’urgence et d’impact potentiel. On peut pour cela utiliser une grille d’évaluation (ex. “faible / modéré / sévère”), croisant l’intensité du risque et la probabilité de propagation.
Exemple de critère :
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Gravité : nombre de personnes potentiellement affectées, danger pour la santé/sécurité, pertes financières estimées, exposition médiatique, etc.
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Urgence : immédiateté des conséquences, vitesse de propagation, risque d’aggravation rapide.
Selon les seuils prédéfinis, on pourra décider si la cellule de crise doit être activée (et à quel niveau). C’est le schéma d’escalade.
Schéma d’escalade et décision d’activation
Le Plan de Crise doit prévoir un schéma clair indiquant :
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Qui a l’autorité pour déclencher la cellule de crise (souvent le Directeur Général, ou un membre du comité exécutif).
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Quels niveaux d’alerte existent (Niveau 1 = crise mineure gérée localement, Niveau 2 = crise modérée nécessitant activation partielle, Niveau 3 = crise majeure nationale ou internationale).
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Comment sont informés et mobilisés les membres de la cellule (appels téléphoniques, SMS groupé, email d’urgence, application de crisis management, etc.).
Objectif : éviter que la prise de conscience de la crise ne se perde dans les arcanes hiérarchiques. Dès qu’un seuil est franchi, la direction est alertée et peut décider l’activation officielle du plan.
Cartographie des parties prenantes : internes et externes
Une crise se gère toujours en interaction avec des acteurs multiples : salariés, directions, actionnaires, clients, autorités, médias, riverains, ONG, fournisseurs, etc. Le Plan de Crise doit inclure une cartographie de ces parties prenantes pour :
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Identifier : Qui sont les acteurs clés et secondaires ? Quelles sont leurs attentes et positions ?
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Prioriser : Quels acteurs ont un fort pouvoir d’influence ou un fort intérêt dans la crise ?
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Adapter la communication et la gestion : quelle stratégie pour chaque type de partie prenante ?
Outil : Matrice Pouvoir / Intérêt
On classe les acteurs en quatre quadrants :
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Fort pouvoir, fort intérêt => acteurs à impliquer étroitement.
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Fort pouvoir, faible intérêt => acteurs à maintenir satisfaits (risque de blocage s’ils s’opposent).
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Faible pouvoir, fort intérêt => acteurs à bien informer et considérer (risque de mobilisation collective).
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Faible pouvoir, faible intérêt => acteurs à tenir informés si nécessaire.
Intégration dans le Plan de Crise
Le plan doit décrire :
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Les canaux de communication (réunions, communiqués, réseaux sociaux, hotline dédiée…).
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Les messages clés (ton, niveau d’information) selon l’acteur cible.
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Les rôles : qui prend contact avec qui ? (responsable comm’, cellule juridique, top management…).
Ainsi, en situation de crise, la cellule sait immédiatement comment contacter chaque partie prenante critique, et avec quel type d’information. Cela évite l’improvisation et le retard préjudiciable à la réputation.
Schémas de prise de décision en urgence
En crise, le temps est compté. Les décisions doivent être rapides, mais informées. Le Plan de Crise doit clarifier :
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Qui décide (autorité de crise) et sur quels types de décisions (techniques, communication externe, financiers…).
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Comment la décision est préparée (briefing, points de situation…), validée (directeur de crise ? comité exécutif ?), puis communiquée aux équipes.
Exemples de décisions critiques
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Évacuer un site face à un risque imminent.
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Geler la production ou rappeler des produits dangereux.
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Communiquer publiquement sur l’accident, reconnaître une faute ou lancer des indemnisations.
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Débloquer un budget exceptionnel pour payer des prestataires d’urgence ou restaurer un système informatique.
Formalisation
Un arbre de décision ou des scénarios prédéfinis peuvent guider les responsables :
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« Si tel critère est dépassé (ex. nombre de personnes concernées, niveau de toxicité, taille du buzz médiatique), alors la décision X s’impose. »
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« Si nous sommes en niveau d’alerte 3, le DG préside la cellule de crise. »
De cette manière, quand la pression monte, on ne se perd pas dans des boucles de validation interminables.
Composition de la cellule de crise
Les rôles clés
Une cellule de crise regroupe un nombre restreint de personnes (6 à 10 environ) qui pilotent la réponse. Les principaux rôles sont :
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Directeur(trice) de crise : assume la responsabilité globale, tranche les arbitrages majeurs. Souvent le ou la DG, ou un directeur exécutif mandaté.
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Coordinateur(trice) de crise : organise le travail de la cellule, anime les points de situation, gère la to-do list, veille au respect des procédures, transmet les décisions opérationnelles.
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Historien(ne) (Scribe) : tient la main courante (journal de crise), enregistre chaque événement, décision, heure, source. Outil vital pour la traçabilité et le retour d’expérience.
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Responsable Communication : gère la stratégie et la production de messages (presse, réseaux sociaux, salariés, etc.). Désigne un porte-parole, pilote la relation avec les médias.
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Expert(s) technique(s) : dépend du type de crise (IT si cyber, HSE si industrielle, juridique si litige, etc.). Apporte l’expertise spécifique.
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Représentant RH : utile si impact humain (accident, grève, suicides) ou social (syndicats).
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Fonction support (ex. logistique, finance) : selon la nature de la crise, des renforts peuvent être mobilisés.
Identification et sélection des profils
Anticiper les crises, c’est d’abord fédérer les énergies. Le Plan de Crise doit fixer quels profils sont désignés pour intégrer la cellule de crise. Outre les compétences techniques, il est crucial de tenir compte :
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De l’équilibre psychologique : certaines personnes gèrent mieux le stress, savent communiquer calmement.
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De la disponibilité : un dirigeant en déplacement permanent n’est pas forcément idéal pour être directeur de crise.
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Des capacités relationnelles : la gestion de crise requiert écoute, synthèse, discernement, leadership.
Chaque membre doit être volontaire et formé. Cette sélection rigoureuse évite de désigner en urgence des personnes inadaptées à un contexte sous forte pression.
Fiche de composition
Une fiche de composition de cellule de crise (voir Annexe 2 dans la partie finale) recense les noms, rôles, coordonnées et suppléants. On y ajoute le lieu de rassemblement (salle de crise), le matériel nécessaire, etc. Mettre à jour régulièrement cette fiche est impératif pour ne pas se retrouver avec des contacts obsolètes.
Élaboration des procédures de gestion de crise
Identifier la crise et mobiliser la cellule
Comme vu plus haut, le Plan de Crise doit définir :
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Comment un incident devient une crise (seuils de gravité).
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Qui déclenche la cellule de crise.
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Comment se fait la convocation (téléphone, SMS d’urgence, etc.).
Une fois la cellule activée, elle se réunit (physiquement ou en visioconférence) et établit un point de situation initial. Cette première réunion est cruciale pour clarifier : la nature de la crise, les parties prenantes affectées, les risques immédiats, les ressources disponibles.
Gestion opérationnelle
Procédures générales à inclure dans le Plan :
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Sauvetage et sécurité des personnes : protocoles d’évacuation, premiers secours, alerte aux pompiers, bouclage du site.
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Actions techniques d’urgence : isolement d’une installation, coupure d’électricité, mise en quarantaine d’un réseau IT, etc.
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Coordination externe : liens avec les forces de l’ordre, autorités sanitaires, préfecture (si nécessaire), etc.
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Communication de crise : principes directeurs (transparence, rapidité, cohérence), validation des messages, points presse, gestion des réseaux sociaux, hotline client, FAQ interne, etc.
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Logistique de crise : accès à des budgets exceptionnels, achat rapide de matériel, organisation du transport ou de l’hébergement d’astreinte, etc.
Pilotage et compte-rendu
Des réunions de crise régulières (toutes les heures ou tous les 3h selon l’intensité) permettent de mettre à jour la situation, prioriser les actions et prendre de nouvelles décisions. Le coordinateur gère l’ordre du jour et l’historien tient la main courante. Les décisions sont communiquées aux équipes concernées (via email, chat, talkie-walkie si le réseau est HS, etc.). Un tableau de bord peut aider à suivre l’état des lieux (blessés, dégâts, rétablissement en cours, etc.).
Communication vers les parties prenantes
Le Plan de Crise définit :
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Qui parle (porte-parole, DG).
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À qui (médias, partenaires, clients, etc.).
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Canaux (communiqué, interview, réseaux sociaux, etc.).
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Messages adaptés à chaque stade de la crise (information initiale, suivi, fin de crise).
Une charte de règles de communication (honnêteté, empathie, rapidité, réactivité) doit être rappelée. On insistera aussi sur la nécessité d’éviter les déclarations non coordonnées de la part d’employés ou de responsables non mandatés.
Clôture de la crise et retour à la normale
Le Plan doit déterminer les critères de sortie de crise (risques neutralisés, situation sous contrôle, stabilisation médiatique…). Une phase de transition vers le fonctionnement habituel est alors engagée. On l’accompagne souvent d’une communication finale (remerciements, bilan) destinée à refermer l’événement sur une note positive, dans la mesure du possible.
Anticipation et préparation : former et entraîner la cellule
Un plan écrit ne suffit pas : encore faut-il que les équipes sachent l’utiliser, et soient prêtes mentalement et techniquement. Cela passe par :
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Formation des membres de la cellule (outils de communication, leadership en crise, etc.).
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Simulations ou exercices de crise réguliers (table-top exercises, mises en situation réalistes) pour tester la réactivité, repérer les failles, affiner les procédures.
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Retour d’expérience (RETEX) après chaque exercice ou véritable incident, pour améliorer le plan.
Culture de crise
Instaurer une culture de crise au sein de l’organisation signifie que chacun (du dirigeant à l’opérateur) est sensibilisé : il sait qu’une crise peut survenir, qu’il existe un plan, et qu’il peut jouer un rôle (remonter une alerte). Les formations doivent inclure des éléments de gestion du stress, de communication non violente, de responsabilité collective.
Manuel de crise
Un manuel de crise, ou plan de gestion de crise opérationnel, regroupe l’essentiel des procédures et fiches pratiques. Il est diffusé aux personnes clés (membres de la cellule, managers, etc.), de préférence en version papier (précaution si panne d’électricité ou cyberattaque). Il doit être accessible dans un lieu connu (salle de crise, intranet sécurisé). Mis à jour régulièrement, il constitue l’outil de référence : qui fait quoi, quand, comment.
Intégration du Plan de Crise dans la stratégie de continuité et de résilience
Le Plan de Crise s’inscrit dans une démarche plus large de résilience. Il complète les plans de continuité et de secours. L’idée est d’assurer une gestion globale :
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Avant la crise : prévention, surveillance, formation.
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Pendant la crise : activation du Plan de Crise, coordination, communication, gestion d’urgence.
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Après la crise : analyse des causes, retour d’expérience, amélioration continue, réparation des dommages et relance des activités.
Cette intégration se formalise souvent via un comité de résilience ou un “Risk Committee” supervisant l’ensemble des risques majeurs. Le Plan de Crise est alors une pièce maîtresse de l’édifice de sûreté et de sécurité globale.
Outils, schémas et fiches pratiques
Schéma synthétique du cycle de crise
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Surveillance & détection (signaux faibles)
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Remontée d’alerte (évaluation, qualification)
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Activation du plan (cellule de crise)
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Gestion opérationnelle (actions d’urgence, communication, coordination)
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Stabilisation & sortie de crise (retour progressif à la normale)
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Retour d’expérience & amélioration (mise à jour du plan)
Matrices et check-lists
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Matrice Gravité/Urgence pour évaluer le scénario d’incident.
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Check-list de convocation : mail/texte standard pour convoquer la cellule de crise.
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Check-list première réunion de crise : items à couvrir (sécurité, point de situation, etc.).
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Grille d’analyse des parties prenantes : pouvoir, intérêt, position, canal de communication privilégié.
Fiches réflexes
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“Fiche d’évacuation” : que faire si alerte incendie ou menace d’explosion (contact pompiers, assembly point, etc.).
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“Fiche incident IT majeur” : isoler les serveurs, contacter le RSSI, informer l’assureur cyber, etc.
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“Fiche communication d’urgence” : comment préparer un communiqué de presse en 30 minutes, points clés à vérifier, validation hiérarchique, etc.
Exemples concrets et études de cas
Pour illustrer la valeur d’un Plan de Crise bien ficelé, on peut étudier :
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Crise industrielle : Incendie dans une usine (ex. Lubrizol à Rouen). Les plans incendie et le plan de crise ont permis ou non de réagir rapidement, d’informer les riverains, etc.
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Crise réputationnelle : Bad buzz sur les réseaux sociaux (ex. United Airlines). L’absence d’un plan de communication de crise a aggravé l’affaire.
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Crise sanitaire : Pandémie (COVID-19). Certaines entreprises disposant d’un plan d’urgence pandémique ont mieux réagi (télétravail, protocoles internes, communication adaptée).
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Crise environnementale : Marée noire ou fuite chimique. Un plan de crise précis avec communication proactive et coordination autorités peut limiter les dégâts écologiques et l’impact réputationnel.
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Crise cyber : Rançongiciel bloquant toute l’IT. Un plan avec procédures de confinement et de restauration des données de backup permet une reprise rapide et une limitation des pertes.
Un Plan de Crise robuste constitue le bouclier protecteur de l’organisation face aux événements imprévus. En décrivant en amont la remontée d’alerte, la cartographie des parties prenantes, les circuits de décision, la composition de la cellule de crise et les procédures opérationnelles, il permet de réagir rapidement en mobilisant les ressources adéquates, de communiquer efficacement pour préserver la confiance des parties prenantes, et de limiter l’ampleur des conséquences matérielles, humaines et réputationnelles.
Au-delà du document lui-même, la réussite repose sur l’appropriation par les équipes, la formation régulière et la culture de crise diffusée dans l’organisation. Un Plan de Crise mis à jour, connu et testé en simulation n’est plus un poids mort administratif : c’est l’assurance d’une meilleure résilience.
Comme le souligne un adage classique : « Mieux vaut transpirer en entraînement que saigner en opération. » Il faut donc préparer la riposte à l’avance, pour que le jour où la crise frappe, l’organisation sache quoi faire et puisse se concentrer sur l’essentiel : protéger les personnes et les actifs vitaux, rétablir la situation au plus vite, et sortir grandie de l’épreuve grâce au retour d’expérience.
Annexes
Annexe 1 : Modèle type de Manuel de Crise
(Structure en 10 points, à adapter selon la taille de l’organisation.)
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Introduction : Objectifs, champ d’application, articulation avec PCA.
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Organisation de crise : Composition cellule (rôles, noms, contacts), schéma hiérarchique, procédure d’activation.
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Remontée d’alerte : Système de veille, niveaux d’alerte, critères de déclenchement.
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Fonctionnement de la cellule : Lieu de rassemblement, outils (liste d’appels, main courante, paperboard), planning de réunions, compte-rendu.
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Actions d’urgence : Checklist sécurité, plan d’évacuation, mesures de confinement/isolement, premiers secours, communication initiale.
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Communication de crise : Porte-parole, validation des messages, cibles (interne, médias, autorités…), canaux (communiqué, réseaux sociaux, etc.).
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Plan de continuité (résumé) : lien vers PCA détaillé (maintien des activités critiques).
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Sortie de crise : Critères de fin, plan de rétablissement, communication finale, reprise progressive.
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Retour d’expérience : méthode d’analyse post-crise, formulation de recommandations, mise à jour du plan.
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Annexes : – Contacts d’urgence, – Fiches réflexes par type de crise, – Arbres de décision, – Cartes des sites, – Modèles de documents (communiqué presse, main courante, etc.).
Annexe 2 : Fiche-type pour la constitution de la Cellule de Crise
Rôle | Titulaire (Nom/Prénom) | Suppléant | Contact |
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Directeur(trice) crise | |||
Coordinateur(trice) | |||
Historien(ne) (Scribe) | |||
Resp. Communication | |||
Expert Tech / IT | |||
Expert HSE / Sécurité | |||
Juridique / RH (selon besoin) |
Salle de crise principale :
Salle de repli (site secondaire) :
Matériel / Ressources disponibles :
Actualisé le : (date)
Annexe 3 : Études de cas illustratives
Cas 1 – Crise industrielle :
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Incident : Explosion dans un atelier de produits chimiques, 2 blessés, impact sur l’environnement local.
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Mise en œuvre : Le plan de crise prévoit l’alerte immédiate des pompiers et de la préfecture, la mise en sécurité du personnel, la communication aux riverains via Twitter et communiqué de presse. La cellule de crise s’active en 1h, le directeur HSE prend la main comme coordinateur technique. Les mesures de confinement sont déployées sur un rayon de 500m. Communication interne toutes les 30 min. Résultat : la situation est contenue, le flux d’infos réduit les rumeurs, l’image de l’entreprise reste globalement préservée.
Cas 2 – Crise réputationnelle :
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Incident : Un influenceur très suivi publie une vidéo incriminant la qualité d’un produit, créant un bad buzz sur les réseaux.
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Mise en œuvre : Le plan de crise communication prévoit la convocation d’urgence d’une “crise média” : validation d’un communiqué officiel rétablissant les faits, proposition d’un échange public avec l’influenceur, FAQ pour les clients inquiets. Les community managers sont mobilisés pour répondre rapidement et poliment aux commentaires. Résultat : la crise dure 48h, mais l’entreprise évite la contagion en ligne en étant pro-active et transparente.
Cas 3 – Crise sanitaire (pandémie) :
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Incident : Apparition d’un virus grippal, risque de contamination dans l’entreprise (usines, bureaux).
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Mise en œuvre : Activation du plan pandémie déjà préparé, limitation des déplacements pro, télétravail massif, distribution de masques, cellule de crise évalue chaque jour la situation, communication interne régulière pour rassurer le personnel, négociation avec les autorités pour maintenir une partie de la production. Résultat : Maintien de 70% de l’activité, peu de contamination interne. Le plan de crise a servi de guide pour organiser la logistique et communiquer efficacement.